MONTRÉAL, le 3 avril 2011. – La Coalition des Sans-Chemise sera partie prenante des élections fédérales pour réclamer des améliorations substantielles au programme d’assurance-emploi. Au nombre des grands objectifs visés par la Coalition des Sans-Chemise, on retrouve :
- une amélioration importante de l’accessibilité au régime d’assurance-emploi;
- une augmentation notable du taux de prestations;
- une plus longue période de prestations;
- une réelle caisse autonome;
- l’abolition du délai de carence.
Pour mener à bien cette campagne, les Sans-Chemise se sont inscrits comme « tiers » auprès du directeur des élections du Canada (nº d’enregistrement : 1125-2011-GE-TP-0002), et ils déploieront, sur l’ensemble du territoire québécois, une large panoplie de matériaux de publicité électorale.
Lors d’une conférence de presse tenue à Montréal, ce matin, les leaders de cette coalition, soient Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC), Daniel Boyer, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Roger Valois, vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Daniel B. Lafrenière, secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), et François Vaudreuil, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), sont venus réitérer l’importance des changements réclamés à l’assurance-emploi.
L’ex-actuaire en chef du Programme d’assurance-emploi témoigne
Lors de cette conférence de presse, l’ex-actuaire en chef du Programme d’assurance-emploi, entre 1990 et 2003, monsieur Michel Bédard, a témoigné du fait qu’en vertu du budget déposé par le ministre fédéral des Finances, le « gouvernement compte aller chercher, entre 2012 et 2016, de nouveaux surplus d’environ 12 ou 13 milliards, à même les cotisations d’assurance-emploi des salariés et des employeurs ». Monsieur Bédard a expliqué que pour arriver à ces fins, « le gouvernement fédéral, en juillet 2010, s’est définitivement emparé de la réserve de 57 milliards de dollars du régime d’AE, réserve bâtie en totalité sur les cotisations excédentaires des employeurs et des employés, de 1996 à 2009. »
Des cotisants qui n’ont pas accès au régime de prestations
Pour sa part, madame France Bibeau, économiste et spécialiste du régime d’assurance-emploi, est venue rappeler, chiffres en mains, que le « programme d’assurance-emploi a été grandement altéré en 1996, ce qui a eu des effets discriminatoires à l’égard de certaines catégories de travailleurs. Ainsi, cette réforme a beaucoup pénalisé les travailleurs atypiques qui sont majoritairement des femmes ». La couverture du programme d’assurance-emploi (le ratio prestataires/chômeurs) demeure excessivement basse, à 43,6 %. En d’autres mots, plus d’un chômeur sur deux n’a pas accès aux prestations. Chez les jeunes, cette couverture tombe à 23,8 % alors que les travailleurs à temps partiel ne sont protégés qu’à raison de 19,4 %.
Ramener l’assurance-emploi à sa fonction première : protéger les travailleurs
Pour la Coalition des Sans-Chemise, qui réunit le CNC, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD, il ne fait aucun doute que le programme de l’assurance-emploi doit retrouver sa fonction première, soit celle de protéger les travailleuses et les travailleurs en leur assurant une sécurité économique entre deux emplois. Il est d’ailleurs manifeste qu’aucun gouvernement ne peut plaider le manque de fonds pour s’opposer aux modifications demandées.
Une solide campagne publique
Les Sans-Chemise poursuivront, sans relâche et avec la même détermination, cet objectif d’une bonification du régime d’assurance-emploi. La présente campagne, appuyée par des milliers de pancartes et autres outils publicitaires, se déroulera dans toutes les régions du Québec, et pendant toute la campagne électorale. Différentes actions parsèmeront cette campagne d’opinion publique.
« La solution aux problèmes du régime d’assurance-emploi est politique : le législateur doit rétablir un programme qui protège sa population des conséquences économiques du chômage. Nous interpellons les partis politiques pour qu’ils se prononcent sur la question », ont conclu les chefs syndicaux et le porte-parole du CNC.