Déclaration de principe

Le nouveau cycle du capitalisme

Le capitalisme que nous connaissons sous sa principale forme contemporaine, le « néo-libéralisme », restructure le monde dans lequel nous vivons.

  • Il « globalise » l’économie mondiale en élargissant le processus d’accumulation à l’échelle planétaire par l’intégration des économies nationales (accords de libre-échange), par la financiarisation (domination du secteur financier), par l’insertion de nouvelles technologies qui émiettent le travail salarié et délocalisent des entreprises.
  • Il redéfinit l’État en recentrant son rôle sur ses fonctions sécuritaires et en diminuant son rôle au niveau social tout en privatisant une partie importante de ce qui était jusqu’à récemment le domaine public.
  • Il impose une idéologie conservatrice au niveau social et culturel qui infiltre dans la conscience populaire l’idée que « tout le monde est contre tout le monde», qu’il n’y a pas d’alternative et que les hiérarchies doivent être renforcées et rétablies comme principe de base dans nos sociétés.

Nos objectifs

Partie prenante et composante de ce mouvement, le CAP et les Nouveaux Cahiers du socialisme se donnent trois grands axes d’intervention :

Certes, il ne s’agit pas de « réinventer la roue ». Les résistances des périodes précédentes nous ont légué un riche héritage qu’il faut valoriser, sans « s’asseoir dessus », et sans non plus ignorer les dimensions historiquement limitées du socialisme du XXe siècle sous ses différentes formes.

Ainsi le Collectif veut contribuer, par une réelle appropriation de la théorie et de la pratique, à l’ensemble des préoccupations qui traversent les mouvements de résistances et de luttes contre le capitalisme.

La dérive vers la droite

Pour renforcer sa domination, le néolibéralisme mine les fondements de la gestion keynésienne qui avait été pendant plus de 50 ans la forme dominante du capitalisme dans nos sociétés. En pratique donc, le néolibéralisme pour achever cette transformation a besoin de détruire les acquis sociaux arrachés de chaude lutte par les mouvements sociaux et syndicaux depuis 50 ans.

Dans cette évolution turbulente, il faut constater que le néolibéralisme a l’ascendant dans nos sociétés capitalistes. Les résultats sont frappants sur le plan politique. Ce qui était traditionnellement la « droite » devient une «ultra droite », agressive, vulgaire, à l’image des Bush, Harper, Sarkosy et de leurs divers projets de « guerre globale» et de « guerre des civilisations ». Mais ce n’est pas tout. Ce qui était le « centre-gauche », la social-démocratie, se recentre à droite dans une posture qu’on peut qualifier de social-libérale. C’est la « troisième voie» (de Tony Blair) et d’autres projets qui font en sorte que la social-démocratie intègre les thématiques fondamentales du néolibéralisme, quitte à lui donner un « visage humain» (« éco-capitalisme », « troisième voie », etc.).

Résistances

Devant tout cela, des mouvements sociaux de toutes sortes, « anciens » comme « nouveaux », expriment un même refus. Travailleurs immigrés aux États-Unis, paysans autochtones du Mexique, altermondialistes de Seattle, étudiant-es en lutte contre la marchandisation de l’éducation au Québec, féministes de la Marche mondiale des femmes, piqueteros d’Argentine, jeunes pacifistes du monde entier, toutes et tous ensemble élaborent un mouvement alternatif complexe, riche, diversifié, duquel ressortent de nouvelles perspectives anti et post capitalistes. Et à travers ces luttes, de nouvelles valeurs, de nouvelles identités, de nouveaux dialogues, qui posent les jalons de ce qui devient une nouvelle culture politique de gauche, pluraliste, critique et autocritique, capable de se dépasser et de créer. Au-delà des revendications pour bloquer les impacts les plus visibles du néolibéralisme, ces mouvements et ces résistances réclament une refonte du pouvoir et de la façon de l’exercer, bref réinventent et redéfinissent une démocratie citoyenne dans toutes les dimensions du terme.