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Un budget pour le reste d’entre nous

Un budget pour le reste d'entre nousIntroduction

Le premier gouvernement conservateur Harper majoritaire est sur le point de présenter un budget critique.

Le gouvernement a indiqué qu’il s’agira d’un budget d’une austérité, affirmant que des compressions de l’emploi dans le secteur public, des services et des programmes sociaux s’imposent afin de préparer le terrain pour l’emploi et la croissance — prétendue grande priorité du gouvernement.

Ce budget révélera plus en détail ce que le premier ministre Harper a qualifié de plan de transformation majeure pour une génération.

Nous présentons l’Alternative budgétaire pour le gouvernement fédéral (ABGF) depuis 17 ans et le contraste n’a jamais été aussi frappant. Les valeurs, les priorités et les visions qui sous-tendent l’ABGF et les choix qui en découlent n’ont jamais été plus aux antipodes de celles du gouvernement au pouvoir.

Selon la logique de « l’austérité expansionniste », la réduction du déficit découlant des compressions redonnera aux consommateurs la confiance nécessaire pour investir et dépenser, conditions préalables à la croissance et à la création d’emplois. Le problème, c’est que ça ne fonctionne pas.

L’expérience récente de beaucoup de pays d’Europe — comme le Royaume- Uni, l’Espagne, l’Italie, notamment — dont les programmes d’austérité ont replongé l’Union européenne dans la récession, attisé le chômage et alourdi leur fardeau de la dette et du déficit démontre clairement que cette stratégie est vouée à l’échec.

Pendant que le premier ministre Harper déclarait à Davos que le prochain budget, comporterait des compressions importantes de la sécurité de la vieillesse, les dirigeants de 11 organismes internationaux — dont le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce — diffusaient une déclaration commune qui a constitué un avertissement au sujet des risques économiques et sociaux qu’entraînent les programmes d’austérité[1].

Dans leur déclaration, ils exhortaient les pays à « gérer l’assainissement des finances publiques de façon à promouvoir les perspectives de croissance et d’emploi au lieu de les réduire. Ces mesures devraient être appliquées d’une façon socialement responsable ». Afin de lutter contre la montée de l’inégalité, ils préconisaient « d’envisager davantage des modèles de croissance plus inclusifs ».

Dans une étude détaillée portant sur les programmes d’austérité proposés par les gouvernements de 17 pays au cours des 30 dernières années, des chercheurs du Fonds monétaire international ont conclu que les programmes d’austérité avaient clairement tendance à affaiblir l’économie. Autrement dit, l’austérité imposée par les gouvernements a une conséquence inévitable : les temps difficiles[2].

Selon le FMI, le Canada est un pays qui a l’espace budgétaire nécessaire — un déficit et un endettement relativement bas — pour appliquer des politiques expansionnistes.

Il semble que le premier ministre ferme les yeux devant les preuves et fait la sourde oreille devant l’avis de ces dirigeants du monde.

En dépit des affirmations du gouvernement, le rendement de l’économie a été médiocre et se détériore. La reprise, qui devait prendre de l’ampleur en 2011, a ralenti. L’économie est à peu près stagnante depuis la fin de l’été. Le taux officiel de chômage a rebondi à 7,6 % et 50 000 emplois à temps plein nets sont disparus depuis septembre. Quelque suns seulement des centaines de milliers de travailleurs découragés qui ont quitté la population active lorsque des emplois sont disparus au cours de la récession y sont revenus[3].

La plupart des Canadiens croient que la récession persiste, même si elle a pris fin officiellement il y a 18 mois[4]. C’est loin d’être étonnant dans un environnement où le taux de chômage et les revenus qui dégringolent sont la nouvelle norme, où l’écart entre les riches et le reste du monde continue de se creuser, où la rémunération obscène des dirigeants d’entreprise grimpe, où les entreprises et les gouvernements imposent des réductions de salaire à leurs travailleurs, où la classe moyenne continue de diminuer même pendant qu’ils s’endettent davantage pour essayer de conjurer le déclin.

Le ministre des Finances Flaherty affirme que l’austérité est prudente sur le plan budgétaire. Le gouvernement actuel a toutefois privé le Trésor fédéral de dizaines de milliards de dollars par année en réductions d’impôt inutiles qui avantagent de façon disproportionnée les Canadiens les plus riches et les sociétés nanties — tout en augmentant les dépenses consacrées à un complexe de sécurité nationale qui coûte maintenant 12 milliards de dollars de plus par année qu’en 2001. Ces dépenses ont détourné de l’argent dont les soins de santé, l’éducation, les pensions et d’autres services publics sur lesquels comptent les Canadiens ont un besoin criant.

L’Alternative budgétaire pour le gouvernement fédéral présente cette année Un budget pour le reste d’entre nous, programme plus responsable sur le plan économique et juste sur le plan social maintenant et pour l’avenir.

Un budget pour le reste d’entre nous reconnaît les deux vérités désagréables de notre époque et y fait face : la catastrophe imminente que représente le changement climatique et le fléau de l’inégalité de la pauvreté profonde de plus en plus marquée au Canada et dans le monde entier.

Un budget pour le reste d’entre nous aborde les faiblesses structurelles de notre économie et met en place les éléments de base nécessaires pour garantir notre prospérité commune à long terme.

Un budget pour le reste d’entre nous est un plan stratégique qui aidera le Canada à éviter une décennie perdue de taux de chômage élevés, de chutes des revenus, d’insécurité chronique et de rêves anéantis pour une génération de jeunes.

Un budget pour le reste d’entre nous injecte de façon décisive une demande dans l’économie en lançant une initiative d’investissements publics de premier plan visant avant tout l’infrastructure, la RD, la santé, l’éducation, les services de garde à l’enfance, les transports publics, le logement, la rénovation de bâtiments et l’énergie renouvelable.

L’Alternative budgétaire pour le gouvernement fédéral est un plan ciblé avec soin qui produira un rendement élevé, propulsera la productivité, stimulera l’investissement privé et créera des emplois à grande valeur ajoutée et des activités qui améliorent le niveau de vie et réduisent l’inégalité.

Nous présentons ces propositions à la population canadienne comme solution de rechange à l’orientation que le gouvernement veut donner au pays. Nous croyons que notre démarche répond aux préoccupations les plus profondes et aux aspirations de la grande majorité des Canadiens. Si ces propositions sont adoptées, nous croyons qu’elles commenceront à redonner aux Canadiens confiance dans le pouvoir du gouvernement d’améliorer leur vie — confiance qui a été ébranlée profondément au cours des trois dernières décennies.

Notes

  1. Cité dans Elliott, Larry : « IMF warns of threat to global economies posed by austerity drives », The Guardian, 20 janvier 2012. http://www.guardian.co.uk/business/2012/jan/20/austerity-warning-international-monetary-fund
  2. Guajardo, J. et. al. (2011). « Expansionary Austerity: New International Evidence », document du FMI, Fonds monétaire international.
  3. Stanford, Jim. (2012). « Canada’s Incomplete, Mediocre Recovery », document technique de l’Alternative budgétaire pour le gouvernement fédéral. Ottawa : CCPA.
  4. CTVNews, Les Canadiens pensent toujours que le pays est en récession : sondage, http://www. ctv.ca/CTVNews/Canada/20110304/recession-poll-110304/

Pour plus de détails, consultez les 3 documents suivants au format PDF :

  

RAPPORT COMPLET

Cliquez ci-dessus pour télécharger l’ABGF 2012 complet.

FICHE D’INFORMATION

Dix solutions pour un budget fédéral qui serve les intérêts de tout le monde.

INFOGRAPHIE

Cliquez ci-dessus pour notre série d’infographie sur les choix budgétaires.

 


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