L’ASSÉ dénonce le « Pacte pour le financement concurrentiel de nos universités » (communiqué du 23 février 2010)
Les 16 signataires du « Pacte » réclament un dégel des frais de scolarité sur 3 ans après 2012 pour rejoindre la moyenne canadienne et l’instauration d’un système de frais de scolarité différencié. Mais, déjà en 2007, une étude du gouvernement affirmait qu’entre 6000 et 13 000 étudiant-e-s seraient exclu-e-s des bancs d’école suite au dégel pour la période 2007-2012 décrété par le gouvernement libéral. La hausse des frais de scolarité se traduit par une augmentation de l’endettement étudiant et des heures de travail salarié. « Ça suffit de vouloir sans cesse siphonner les poches des étudiant-es ! », s’indigne Christian Pépin.
L’ASSÉ questionne également la question de différenciation des frais. S’il coûtera plus cher pour un-e étudiant-e de s’inscrire en médecine qu’en philosophie, les étudiant-es moins fortuné-es auront moins de possibilités de s’inscrire dans les programmes plus couteux. « On veut ici créer un système à 2 vitesses qui empêchera certain-es jeunes d’étudier là où ils le veulent vraiment », dénonce Christian Pépin.
Les signataires du Pacte proposent également d’injecter des fonds supplémentaires dans le système de prêts et bourses. Toutefois, celui-ci est déjà largement problématique et sous-financé. « On veut hausser les frais de scolarité jusqu’à 10 000$ alors qu’il y a déjà un trou dans les prêts et bourses ? Ce que ces gens proposent, c’est un modèle universitaire à l’américaine qui va nous faire revenir pratiquement 50 ans en arrière. Pourquoi ne pas aller de l’avant comme les autre pays de l’OCDE et se diriger vers la gratuité scolaire, pour assurer un accès universel à l’éducation ? », questionne Christian Pépin.
Pour l’ASSÉ, la question des frais de scolarité est une illustration concrète des effets qu’une tarification va avoir sur l’accessibilité aux services publics. Pourquoi le gouvernement refuse-t-il, encore aujourd’hui, d’envisager des alternatives allant dans le sens d’une fiscalité plus progressive et d’une contribution plus juste des contribuables à revenu élevé et des grandes entreprises ?
Seule association étudiante nationale comprenant des membres de tous les cycles d’enseignement supérieur confondus, l’ASSÉ regroupe actuellement plus de 40 000 membres dans les cégeps et les universités du Québec. Elle milite depuis sa création pour l’accessibilité à un système d’éducation gratuit, public et de qualité.