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Au nom de la transition : utilisation de la crise climatique et hégémonie du capital d’extraction

CONJONCTURE - Nouveaux Cahiers du socialisme - No. 31 - Hiver 2024

«Une conjoncture n’est pas une période de temps, elle ne peut être définie que par l’accumulation/la condensation de contradictions, la fusion ou l’amalgame – pour reprendre les termes de Lénine – de « différents courants et circonstances ».

C’est un « moment » et non une « période » surdéterminée dans son principe.»

  • Stuart Hall[1]

«La manière d’écrire une histoire du présent – ou de la conjoncture actuelle – implique d’importants enjeux politiques.»

  • Gillian Hart[2]

Cet article discute les récents développements et les politiques en lien avec la transition énergétique au Québec. Inspirée par l’analyse conjoncturelle de Stuart Hall et d’Antonio Gramsci, nous tenterons de comprendre les développements en matière de transition énergétique et d’offrir une analyse du moment présent marqué par une récupération du discours de la transition par la droite et sa mise au service d’un régime capitaliste d’extraction. Dans un premier temps, le texte contextualise le projet de transition énergétique au Québec et l’urgence climatique actuelle. Puis, l’analyse conjoncturelle est présentée brièvement. L’article présente ensuite une analyse conjoncturelle du déploiement de la transition énergétique au Québec. L’analyse situe ce moment politique à l’intersection de la géopolitique internationale actuelle et du développement énergétique historique propre à la province. La conclusion ouvre la discussion sur les implications de cette conjoncture pour le projet politique de la gauche québécoise en 2024.

La transition énergétique au Québec

La transition énergétique s’effectue au Québec depuis quelque temps déjà. Le Québec n’est pas seul à avoir amorcé sa grande marche vers un nouveau régime énergétique et vers de nouvelles formes d’énergie. Les transitions énergétiques ne sont pourtant pas des phénomènes nouveaux. Les termes « transitions énergétiques » se veulent d’abord descriptifs pour désigner les transitions qui ont traversé l’histoire depuis l’énergie solaire à l’énergie hydraulique et éolienne jusqu’au charbon et la vapeur, et plus récemment, jusqu’à l’utilisation des hydrocarbures. Bien que les transitions énergétiques soient un fait social récurrent dans l’histoire, la transition énergétique actuelle est complètement différente.

Le gouvernement québécois définit la transition énergétique comme :

l’abandon progressif de l’énergie produite à partir de combustibles fossiles en faveur des diverses formes d’énergie renouvelable. Elle correspond également à des changements dans les comportements afin d’éliminer la surconsommation et le gaspillage d’énergie, tout en favorisant l’émergence d’une culture d’efficacité énergétique[3].

Au-delà d’une simple description, la transition énergétique se présente au Québec comme un projet de transformation sociale. Alors que les transitions antérieures ont eu lieu de manière organique – résultat d’une interaction entre facteurs biophysiques, innovations technologiques et opportunités de marché – la transition actuelle est différente dans le sens qu’on s’applique à la faire arriver, à la manufacturer de toutes pièces. Bien au-delà de la description, la transition énergétique et le discours qui l’encadre sont fermement de l’ordre des politiques et se déploient avec une force matérielle dans l’économie, au sein de la société et sur le territoire québécois. « Le plus gros projet que l’histoire du Québec n’aura jamais vu[4] », au dire du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie Pierre Fitzgibbon, la transition énergétique est un véritable projet de développement.

La géographe Gillian Hart[5] distingue le Développement – stylisé avec une majuscule – du développement pour expliquer la différence entre un Développement qui résulte d’un effort conscient et intentionnel d’intervention pour promouvoir un changement, et le développement qui désigne plus largement un processus de changement social à travers le temps. À l’instar de Hart qui distingue entre le Développement comme quelque chose qui « est réalisé » du développement qui « arrive », on pourrait distinguer entre les transitions énergétiques passées et la « Transition » faisant actuellement l’objet d’une politique ouvertement développementaliste par le gouvernement québécois.

Trente-quatre ans après la publication du premier rapport du GIEC[6], au Québec comme ailleurs, l’urgence d’agir a gagné la classe politique – certains diront enfin ! Pourtant, la crise climatique à elle seule explique peu la conjoncture actuelle et le déploiement de la Transition énergétique au Québec.

Crise et conjoncture

Si les politiques liées à la Transition énergétique peuvent être perçues comme une réponse de la classe politique à l’appel des scientifiques et des groupes écologistes, cette lecture est trop simple. La crise climatique est un fait indéniable. Pourtant, l’urgence d’agir face à cette crise, comme on l’expliquera plus bas, n’offre pas en elle-même une explication aux dynamiques politiques qui caractérisent le moment présent et qui se traduisent par le projet de la Transition énergétique.

Dans un passage des Cahiers de prison s’intéressant spécifiquement aux crises économiques, Gramsci écrit : « On peut exclure que, par elles-mêmes, les crises économiques immédiates produisent des évènements fondamentaux ; elles peuvent seulement créer un terrain plus favorable à la diffusion de certaines façons de penser, de poser et de résoudre les questions qui impliquent tout le développement ultérieur de la vie de l’État[7] ». L’analyse de la conjoncture devient, pour Gramsci, nécessaire à toute analyse historico-politique afin d’éviter un excès d’économisme ou un excès d’idéologisme et trouver le « juste rapport entre ce qui est organique et ce qui est occasionnel » – ou conjoncturel. Pour Gramsci, « le lien dialectique entre les deux ordres de mouvements, et donc entre les deux ordres de recherche, est difficile à établir exactement et si l’erreur est grave dans le champ de l’historiographie, elle le devient encore plus dans l’art politique, où il ne s’agit pas de reconstruire l’histoire passée, mais de construire l’histoire présente et à venir ». C’est ce point qui mène Gillian Hart au constat offert en épigraphe.

Voilà précisément la tâche et le rôle politique de l’analyse conjoncturelle[8]. Au-delà d’une simple « méthode » pouvant être séparée de la théorie et de la politique, l’analyse de la conjoncture porte attention aux processus dialectiques qui s’opèrent entre les forces globales de la mondialité et de la vie quotidienne et l’hégémonie bourgeoise qui fait médiation entre les deux[9]. Ainsi, elle détermine les tensions traversant le moment présent et « les contradictions à partir desquelles différentes possibilités peuvent émerger[10]». Pour Gillian Hart, l’analyse conjoncturelle offre une méthode de travail politique qui permet d’intervenir dans le présent pour le changer[11].

Géopolitique internationale de la Transition

Ce détour théorique nous permet de mieux entreprendre l’analyse de la conjoncture actuelle et de la Transition énergétique québécoise. Déjà en 2018, le premier Plan directeur en transition énergétique (2018-2023) signé par le premier ministre Philippe Couillard annonçait en introduction : « Cette transition constitue également une véritable occasion de croissance que nous devons saisir[12] ». Depuis, les citations du genre saturent l’espace public. Pour le gouvernement et la classe dirigeante, la Transition énergétique était, dès le départ, une bonne opportunité d’affaires qu’on doit maintenant plus que jamais s’empresser de saisir. L’urgence de la Transition énergétique telle qu’elle se manifeste dans les politiques actuelles n’est pas seulement climatique, elle est aussi économique.

En effet, la Transition constitue une occasion d’affaires pressante, car un tout nouveau marché se dessine à l’horizon alors que la géopolitique mondiale de l’énergie est en remaniement. Ce remaniement est accéléré par la guerre en Ukraine[13], et possiblement accentué par les récents blocus maritimes, incluant le blocus du groupe yéménite des Houthis dans l’important détroit de Bab el-Mandeb[14]. Ces évènements auront un effet structurant sur le long terme pour la géopolitique de l’énergie au même titre que les chocs pétroliers des années 1970 et les évènements du 11 septembre 2001 ont animé une volonté de production et d’autosuffisance pétrolières chez nos voisins du Sud qui sont aujourd’hui devenus un des plus importants producteurs au monde.

Bien que les engagements climatiques et certaines politiques de Transition énergétique soient antérieurs à ces récents évènements, on ne peut analyser le déploiement des politiques et des investissements en lien avec la Transition énergétique au Québec en dehors du contexte géopolitique international, en commençant par les répercussions de la Loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act, IRA), adoptée par l’administration américaine en août 2022. Cette loi est, elle-même, une réponse à la montée en puissance de la Chine qui, non seulement domine les marchés pour un nombre important de ressources clés pour le XXIe siècle, comme les minéraux critiques et stratégiques, mais qui tend aussi à un rapprochement avec la Russie, notamment sur le plan économique.

L’adoption de l’IRA a provoqué une onde de choc dans le secteur de l’automobile nord-américain en offrant de fortes subventions à la production de voitures électriques aux États-Unis et destinées au marché américain. La réaction au Canada fut rapide. Quelques semaines après cette annonce historique, le premier ministre Justin Trudeau ordonnait en octobre 2022, par la Loi sur Investissement Canada, le désinvestissement de compagnies chinoises dans le secteur du lithium canadien. Depuis, plus de neuf milliards de dollars en subventions ont été offerts pour le développement d’une filière batterie au pays. La Transition s’ancre au territoire à la vitesse grand V.

À preuve, le Québec fait face à un boom minier sans précédent : l’intérêt pour les minéraux critiques et stratégiques s’étend maintenant « au sud » de la province. Entre janvier 2021 et mai 2022, Mining Watch Canada répertoriait une augmentation dans l’octroi des titres miniers (claims) dans la région de Lanaudière de 408 % – la plus forte augmentation dans la province. Pour la même période, l’augmentation pour l’Outaouais était de 211 %, pour les Laurentides de 71,2 % et de 49,1 % pour la Mauricie. Il s’agit d’une augmentation moyenne de 129 %, soit 4,9 fois plus élevée que l’augmentation observée sur l’ensemble du territoire québécois au cours de la même période[15]. Au total, près de 140 000 titres miniers ont été octroyés dans les deux dernières années[16].

Dans la vallée du Saint-Laurent, on développe une filière batterie. Déjà, des cours d’eau ont été détournés et des milieux humides asséchés dans le territoire de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour pour faire place aux usines de cette filière. À McMasterville, les travaux de déboisement pour la construction de l’usine de Northvolt ont débuté. Aucun de ces projets n’atteint les seuils requérant une évaluation environnementale, pas même la giga-usine de Northvolt, depuis la modification des seuils d’assujettissement à un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) en février 2023. Sans une évaluation environnementale, on accélère les travaux au nom de la Transition, urgence climatique à l’appui.

La littérature scientifique tout comme le discours public et les politiques en lien avec la Transition énergétique présentent un fort biais technologique. Face à la crise, le progrès technologique se présente comme l’unique voie de sortie. À défaut de remettre en question notre surconsommation ou notre relation à l’environnement, la Transition énergétique trace la continuation d’un régime extractiviste bien plus qu’un réel tournant.

Transition populiste et patriotique

Appréhender la Transition énergétique comme la simple poursuite du cours des choses n’offre cependant qu’une compréhension partielle. L’analyse de la conjoncture s’intéresse à ce qui est différent et spécifique au moment présent. Ainsi, derrière le « business as usual » se cachent un populisme et un patriotisme mis à profit pour la relance du long projet hégémonique du capitalisme extractiviste au Québec.

Au nom de l’urgence climatique et de la Transition, on justifie le plus vaste projet de développement depuis la construction des grands barrages de la baie James. En faisant explicitement référence à ce passé et au portefeuille énergétique décarboné du Québec, les politiques qui visent à développer une filière batterie dans la province récupèrent du même coup un discours patriotique émanant d’une autre époque. L’énergie propre qui a fait le développement du Québec, et qui fait sa fierté encore aujourd’hui, sera mise à profit dans le nouveau régime énergétique de la Transition. L’appel populiste de ce discours patriotique résonne chez les Québécoises et Québécois fiers d’avoir un des réseaux électriques les plus propres au monde. Ces comparaisons trop rapides omettent de mentionner les impacts sur le territoire du développement hydroélectrique de la province ainsi que tout le reste de l’histoire qui a mené à la signature de ce qu’on appelle la paix des braves[17] en 2002. On néglige pareillement de mentionner que ce développement qui fait la fierté de tous les Québécois s’est effectué dans certains territoires et s’est fait sur le dos de certaines communautés. On ne parle pas, non plus, de qui devra composer avec les répercussions du développement d’une filière batterie – de l’extraction des minéraux critiques et stratégiques jusqu’au recyclage de ces batteries.

Le gouvernement, par ce rappel du développement hydroélectrique de la province et par la comparaison entre les projets de la baie James et le développement de la filière batterie, présente les politiques de Transition énergétique, le développement de la filière batterie en particulier, comme un projet social qui bénéficiera au Québec et à son économie, et donc aux Québécoises et aux Québécois. Avec un discours nationaliste et écologique, le gouvernement ouvre le territoire – et les coffres de l’État – aux multinationales qui souhaitent venir exploiter ces ressources. La longue marche du capitalisme d’extraction amorcée depuis Duplessis au profit des intérêts privés et du capital poursuit son cours. La Transition énergétique réussit exactement là où le Plan Nord du gouvernement libéral n’avait pas su le faire dans les années 2010.

Sous cette nouvelle mouture, il devient encore plus difficile de critiquer ouvertement les politiques de Développement et de Transition : non seulement la Transition sera bénéfique aux Québécois, mais elle est nécessaire. L’urgence climatique qui est pourtant bien réelle est invoquée pour évacuer la critique. En réponse à une demande d’injonction intentée par le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) qui dénonçait justement le manque de transparence et l’empressement dans le dossier Northvolt, le ministre Fitzgibbon s’est dit inquiet face au « risque » que représente cette demande d’injonction qui selon lui porte atteinte à la crédibilité du Québec aux yeux des investisseurs. Ces derniers « clairement, se questionnent […] et se demandent “est-ce qu’on est bienvenu au Québec” ? », a-t-il ensuite expliqué[18]. Les inquiétudes et les questions des Québécois et Québécoises qui s’interrogent au sujet de l’impact environnemental de la Transition et de sa réelle contribution à l’économie de la province préoccupent visiblement moins le ministre. À la veille de l’audience dans le dossier opposant Northvolt au CQDE, le ministre se montrait provocateur sur les ondes de TVA : « Si la population n’en veut pas du projet, il n’y en aura pas de projet. Ce n’est pas grave[19] ».

L’effet implicite et pernicieux de propos comme ceux du ministre est qu’ils servent à recadrer la critique comme une forme de déni de l’urgence elle-même. On confond ici la forme et le fond. L’opposition à la forme que prennent ces politiques et leurs impacts territoriaux, économiques et sociaux est réinterprétée comme une critique du fond, à savoir les bienfaits, voire la nécessité, de décarboner l’économie. En tirant ainsi sur les pieds de la critique, on nie l’alternative. Critiquer le développement d’une filière batterie revient à dire qu’on préfère le statu quo. Il n’y a pas de place ici pour des solutions à la crise climatique qui reposeraient sur autre chose que l’électromobilité et la voiture solo. Au nom de la Transition, le ministre et le gouvernement se donnent non seulement l’autorisation d’aller vite, mais ils manipulent aussi le discours pour évacuer la critique au profit d’un régime extractiviste redoré d’une vertu écologique.

« Voir le présent différemment[20] »

Le gouvernement caquiste offre une solution interventionniste à la crise climatique, certes. Néanmoins, la critique face à ce développement s’intensifie. Depuis les annonces de l’implantation de l’usine de batteries de Northvolt à l’automne dernier, le discours public tend à changer. On s’interroge par exemple à savoir si les batteries construites au Québécois bénéficieront aux Québécois et Québécoises et à l’environnement local. On se demande si les minéraux critiques et stratégiques extraits au Québec contribueront à la chaine de valeur de la batterie québécoise.

Bien qu’après plus d’un demi-siècle de libéralisation économique, l’état du commerce international et des chaines d’approvisionnement mondialisées complexifie les possibles réponses à ces questions, ces dernières expriment des préoccupations légitimes que l’on gagnerait à considérer avec sérieux. La population québécoise se demande à quel prix se fera le plus grand développement de son histoire, pour le bénéfice ou au détriment de qui, et surtout de quelle façon.

Par son mépris envers ces préoccupations et par le contournement des réglementations et des institutions québécoises comme le BAPE, mises en place expressément pour assurer un respect de l’environnement, la Transition du gouvernement caquiste forge, à même la solution, les contradictions pouvant créer son échec. L’analyse succincte de la conjoncture actuelle présentée ici permet de mettre en lumière la réarticulation de l’hégémonie capitaliste sous le couvert de la Transition énergétique. Cette analyse permet aussi de déceler des tensions et des contradictions au sein de ce projet. Comme Gillian Hart nous le rappelle, l’hégémonie est toujours instable et fragile[21].

L’analyse conjoncturelle témoigne également de la transformation du terrain de luttes. Aujourd’hui plus que jamais, la question environnementale n’appartient pas, ou plus, à la gauche. On assiste à une nouvelle articulation idéologique entre l’écologie et le capital. À ses débuts, idéologie conservatrice au service de l’aristocratie, l’écologie représentait néanmoins une opposition aux forces industrielles du capital. La gauche, il faut se le rappeler, a parfois même soutenu le développement industriel au nom de la classe ouvrière. Avec la Transition énergétique, on assiste pour la première fois à une collusion idéologique entre l’« écologie » et l’industrialisation au service du capital. Ce constat démontre la nécessité de revoir l’articulation du projet politique de la gauche selon la présente conjoncture.

Par Cynthia Morinville, professeure au Département des sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Trois-Rivières


  1. Stuart Hall, « Popular democratic vs authoritarian populism : two ways of taking democracy seriously », dans Alan Hunt (dir.), Marxism and Democracy, Londres, Lawrence & Wishart, 1980, p. 165. Notre traduction.
  2. Gillian Hart, « D/developments after the Meltdown », Antipode, n° 41, 2010, p. 119. Notre traduction.
  3. Gouvernement du Québec, Transition énergétique, 22 février 2024.
  4. « La filière batterie arrive à Granby : entrevue avec Pierre Fitzgibbon », Le téléjournal avec Patrice Roy, Radio-Canada, 5 septembre 2023.
  5. Gillian Hart, « Development debates in the 1990s : culs de sac and promising paths », Progress in Human Geography, vol. 25, n° 4, 2001, p. 649-658 ; « Development/s beyond neoliberalism ? Power, culture, political economy », Progress in Human Geography, vol. 26, n° 6, 2002, p. 812-822 ; « Geography and development : critical ethnographies », Progress in Human Geography, vol. 28, n° 1, 2004, p. 91-100 ; « D/developments after the Meltdown », Antipode, n° 41, 2010, p. 117-141. Voir aussi Michael Cowen et Robert Shenton, Doctrines of Development, Londres/New York, Routledge, 1996.
  6. GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
  7. Antonio Gramsci, Cahiers de prison. Anthologie, Cahier 13, § 17, Paris, Gallimard, 2022, p. 428.
  8. La dernière décennie, depuis la mort de Stuart Hall en 2014, a vu un bourgeonnement d’écrits sur l’analyse conjoncturelle. D’importantes divergences conceptuelles existent dans ce corpus. Pour une discussion des différences et des convergences dans l’analyse conjoncturelle de Stuart Hall, Antonio Gramsci et Louis Althusser, voir Gillian Hart, « Modalities of conjunctural analysis : “Seeing the present differently” through global lenses », Antipode, vol. 56, n° 1, 2024, p. 135-164.
  9. Ces trois « domaines » d’analyse repris par Hart (2024) sont tirés de la théorie de la production de l’espace d’Henri Lefebvre dans La révolution urbaine, Paris, Gallimard, 1970.
  10. Gillian Hart, « Modalities of conjunctural analysis », op. cit., 2024, p. 137.
  11. Ibid.
  12. Gouvernement du Québec, Plan directeur en transition, innovation et efficacité énergétiques du Québec 2018-2023. Conjuguer nos forces pour un avenir énergétique durable, Québec, 2018.
  13. Mark Winfield, « How the war in Ukraine will shape Canada’s energy policy and climate change », The Conversation, 7 mars 2022.
  14. Maxence Brischoux, « Le retour des blocus navals en mer Noire et en mer Rouge : vers le démembrement d’un espace commun », The Conversation, 6 février 2024.
  15. Coalition Québec meilleure mine, « Boom minier sans précédent autour du Mont Tremblant et dans le sud du Québec : Appel au moratoire », MiningWatch Canada, 18 août 2022.
  16. Eau Secours, Coalition Québec meilleure mine et Mining Watch, « Lancement du premier guide citoyen sur les impacts de l’industrie minière », communiqué, 21 novembre 2023.
  17. Entente entre le gouvernement du Québec et les Cris du territoire de la baie James qui met fin à des dizaines d’années de batailles juridiques.
  18. Stéphane Blais, « Fitzgibbon est inquiet du message qu’envoie la judiciarisation du dossier Northvolt », Le Devoir, 22 janvier 2024.
  19. TVA Nouvelles, 22 janvier 2024, <https://www.tvanouvelles.ca/2024/01/22/northvolt-si-la-population-ne-veut-pas-du-projet-il-ny-aura-pas-de-projet-dit-pierre-fitzgibbon>.
  20. Ce sous-titre, emprunté à Gillian Hart, dans « Modalities of conjunctural analysis », est inspiré du concept de previsione d’Antonio Gramsci : ni prévision, ni prédiction, le previsione permet de voir le présent différemment afin de rendre possible l’intervention dans le présent. Voir aussi Peter D. Thomas, « The plural temporalities of hegemony », Rethinking Marxism, vol. 29, n° 2, 2017, p. 281-302.
  21. Gillian Hart, « Modalities of conjunctural analysis », op. cit., 2024.

 

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