Réaction au Plan Nord

 

 

Montréal, le 9 mai 2011. – Représentant plusieurs syndicats de travailleuses et de travailleurs vivant dans les régions touchées par le Plan Nord, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) est sceptique concernant ce Chantier d’une génération présenté par le gouvernement du Québec.
« Nous doutons que le gouvernement Charest puisse mener à bon port une telle initiative avec les problèmes de gouvernance auxquels il a dû faire face au cours des dernières années. Nous craignons que le premier plan d’action prévu pour les cinq prochaines années ait des conséquences extrêmement négatives aux plans social et environnemental pour les populations du Nord-du-Québec », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.
Des vœux pieux en éducation et en santé
La CSQ déplore que les mesures mises de l’avant en éducation et en santé représentent des mesures recyclées alors que le gouvernement affirme avoir besoin d’une main-d’œuvre qualifiée et en santé. « Nous aurions espéré que les orientations mises de l’avant soient plus précises et surtout chiffrées. Pourquoi le gouvernement est-il capable de préciser les coûts dédiés aux infrastructures routières et minières, mais incapable de l’indiquer pour l’éducation et la santé, alors que sa priorité est, selon ce qu’il rapporte, le bien-être et le développement des communautés considérées comme la principale richesse du Nord », ajoute le président de la CSQ.
Si le passé est garant de l’avenir, il y a lieu de s’inquiéter
Ce premier plan d’action représente un véritable boom minier si l’on tient compte qu’il y a 11 projets déjà prévus. Si le passé est garant de l’avenir, il y a tout lieu de s’inquiéter des intentions gouvernementales au chapitre de l’exploration des ressources minières. Pensons à l’opacité du processus d’octroi des permis d’exploration et d’exploitation des ressources minières et gazière, aux liaisons incestueuses entre le gouvernement et l’industrie, à la spoliation du sous-sol québécois au bénéfice d’entreprises qui détiennent tous les droits sur le sous-sol et aux profits des entreprises qui sont engrangés à l’extérieur du Québec.
Pour la CSQ, si le gouvernement Charest entend prouver qu’il agit bel et bien comme gardien du bien collectif, il doit, de toute urgence et avant d’aller de l’avant, s’assurer d’avoir effectué la réforme de la Loi sur les mines. Il faut aussi que le Québec modifie son régime fiscal afin d’obtenir les redevances essentielles au développement du Québec, ce qui signifie, encore là, des modifications substantielles à la Loi sur les mines et au Régime de droits miniers du Québec.
Déception pour le développement durable et la protection de l’environnement
La CSQ est particulièrement déçue du peu d’information fournie par le gouvernement concernant la manière dont il entend protéger l’environnement et contribuer au développement durable. Quant aux engagements à l’égard du développement des communautés autochtones, celui de construire 800 nouveaux logements d’ici 2015, quoiqu’intéressant, nous semble très loin des besoins réels des communautés qui font face à des besoins criants en matière d’infrastructures sanitaires et de services publics.
Depuis plus de 15 ans, la CSQ est engagée dans le réseau des Établissements verts Brundtland, comptant plus de 1000 établissements faisant du développement pour un avenir viable une priorité. Elle est présente dans toutes les régions visées par le Plan Nord et représente les Cris et les Inuits qui travaillent dans les services d’éducation du Grand Nord. C’est pourquoi elle suivra attentivement ce dossier en collaboration avec ses fédérations et ses syndicats visés.
« Nous sommes très déçus de l’annonce faite aujourd’hui en grande pompe et nous nous demandons si le gouvernement Charest n’est pas en train de vendre au rabais de grands pans du territoire québécois », conclut Réjean Parent.
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 180 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle représente des membres en formation professionnelle et technique dans toutes les régions du Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.

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