L’Assemblée syndicale se réjouit de la réalisation du FSE 2010 à Istanbul, soulignant l’importance qu’il y a à impliquer de nouvelles société civiles et de nouveaux pays. Nous sommes donc reconnaissants au Comité d’Organisation turc, en particulier, les confédérations syndicales turques.
Au cours de ce forum de nombreux séminaires et ateliers ont été organisés, qui ont mis l’accent sur les crises financières et économiques et leurs conséquences dramatiques sur les droits des travailleurs et leurs conditions de travail. La nécessité de lutter contre les causes profondes des crises a été soulignée, ainsi que la nécessité de combattre les politiques qui ont échoué comme les plans d’austérité imposés au nom de la dette publique et du Pacte de Stabilité l’UE qui contribue fortement à aggraver la crise. Lors du Forum social, nous avons entendu des rapports de nombreux pays européens.Partout en Europe, les syndicats, les travailleurs et les populations en général ont connu de fortes attaques sur les salaires, les conditions de travail, les services publics et les avantages sociaux – le chômage et la pauvreté ont augmenté. Dans de nombreux pays, les conventions collectives nationales, les pensions et les droits syndicaux ont été considérablement réduits et affaiblis – non par des négociations avec les syndicats mais par des décrets du gouvernement. De cette façon, les gouvernements, les employeurs, les entreprises multinationales, les institutions de l’Union et du Fonds monétaire international tentent de faire payer aux travailleurs les effets de la crise économique et financière, même si nous n’avons aucune responsabilité dans les politiques néo-libérales, la redistribution de la richesse à tous les niveaux et le système capitaliste qui ont créé la crise.La situation est dramatique. Si nous ne sommes pas en mesure de stopper cette évolution, les syndicats et les mouvements sociaux risquent de connaître une défaite historique en Europe. L’Assemblée syndicale souligne donc la nécessité de travailler ensemble pour développer une alternative au modèle économique et social actuel. À cette fin, nous saluons un échange fructueux d’idées ainsi que les mobilisations et les luttes pour mettre nos alternatives en pratique. Nous voulons une autre idée de l’Europe fondée sur la paix, la solidarité, la coopération, la démocratie, l’environnement durable, les besoins sociaux, les droits sociaux et ceux des travailleurs. La situation appelle une mobilisation massive dans toute l’Europe pour empêcher la défaite. L’Assemblée syndicale lance donc un appel à tous les mouvements syndicaux et sociaux en Europe pour des actions immédiates et coordonnées afin de prévenir la dégradation sociale en cours dans la plupart des pays. Nous proposons :
- De soutenir les luttes des travailleurs et des syndicats de Turquie qui subissent une oppression sévère de la part du gouvernement, des entreprises multinationales et des intérêts capitalistes en général.
- Une vaste campagne d’information pour informer les travailleurs partout en Europe sur les évolutions concrètes dans chaque pays afin d’empêcher les travailleurs d’être utilisés les uns contre les autres.
- De mobiliser et d’organiser le soutien à travers l’Europe pour les travailleurs qui décident de se battre contre les programmes d’austérité et les attaques sur les salaires, les conditions de travail, les pensions et les programmes sociaux. Leur lutte est notre lutte.
- D’approfondir un débat dans les mouvements syndicaux et sociaux en Europe sur la façon d’améliorer les politiques et de changer l’orientation de nos organisations afin de les adapter aux nouvelles attitudes plus agressives des employeurs, pour mobiliser les membres, pour renforcer la perspective et la coordination internationales et de préparer nos organisations à des confrontations plus difficiles en raison des attaques des employeurs, des gouvernements et du capital.
- D’organiser les manifestations prévues pour le 29 septembre 2010 et les jours environnants comme un événement pan-européen, avec des actions fortes à travers l’Europe, une manifestation principale à Bruxelles et des grèves générales là où c’est possible. Cette importante journée d’action devrait être un pas en avant vers une large vague de luttes qui ont besoin de continuer d’une manière coordonnée à travers l’Europe.