Les dernières années ont été turbulentes pour cet Empire en déclin qui continue malgré tout de dominer le monde. La présidence erratique de Donald Trump a durement secoué la stabilité politique du pays, et avec l’élection de Joe Biden, il appert que la conflictualité extrême va perdurer. à l’échelle du monde, les États-Unis sont en quête de ralentir leur déclin. Le conflit latent avec la Chine est déjà bien entamé tant sur le plan économique et technologique (avec la Chine notamment). Les “guerres sans fin” initiées au début des années 2000 ne cessent de démontrer l’incapacité des États-Unis de rétablir leur ordre sur de vastes régions, notamment au Moyen-Orient.
En face de ces multiples crises cependant se dresse un projet alternative, une “autre” Amérique qui reprend son élan depuis les immenses mobilisations antiracistes de l’été 2020. Dans tous les secteurs, on observe des mouvements en profondeur pour contester l’oligarchie financière et les droites qui se partagent une fausse alternance (entre Démocrates et républicains), qui se traduisent par des luttes syndicales, écologistes, féministes, étudiantes, et même par le développement de nouvelles forces politiques progressistes au niveau national et local.
Pour nous au Québec, cette situation qui évolue sans cesse acquiert une énorme importance, compte tenu du fait que l’État canadien a été et demeure un fidèle allié-subalterne des États-Unis, d’où les conséquences sur l’économie, l’environnement, la sécurité. Sans être une “colonie” des États-Unis, le Canada y compris le Québec est engouffré dans ce déclin avec toutes les convulsions qui en découlent. Enfin, l’avenir des luttes et des projets alternatifs au Québec ne peut se jouer uniquement dans les frontières officielles qui existent. Il en découla nécessité de constituer des alliances et des convergences nord-américaines d’une grande amplitude si on veut avancer dans l’émancipation.