Occupons la ville ! – No 10, automne 2013

À propos de ce numéro

Il est impératif de travailler à la démocratisation du droit à la ville et à la construction d’un large mouvement social pour que les dépossédés puissent reprendre le contrôle de cette ville dont ils sont exclus depuis si longtemps, et pour que puissent s’instituer de nouveaux modes de contrôle des surplus de capital qui façonnent les processus d’urbanisation. Henri Lefebvre avait raison de souligner que la révolution serait urbaine, au sens large du terme, ou ne serait pas.

Table des matières

Lisez quelques extraits de ce numéro ci-dessous.

Québec à l’origine

Par Marc Boutin
Québec présente une morphologie particulière pendant très longtemps. Elle est, jusqu’en 1950, une ville compacte et corsetée de rues étroites qui enserrent une forte densité humaine. Sans gratte-ciel ni vrais boulevards, elle donne presque directement sur le monde agricole. Situé au coeur de la ville, le bourg original : une vraie cité médiévale avec son mur d’enceinte à sept portes qui comprend sept églises et sept chapelles et qui, en plus de son université et de ses trois collèges, servait de lieu de résidence à plus de 5 000 habitantEs. Le tout sur un périmètre d’à peine un demi-kilomètre carré.
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David Harvey et la théorie de la ville capitaliste

Par Louis Gaudreau
Le capitalisme doit s’urbaniser pour se reproduire.
On aurait pu penser que les scandales de corruption qui secouent le monde municipal depuis quelques mois seraient l’occasion de revoir nos manières de penser la ville. Or, il semble jusqu’ici difficile, autant pour les commentateurs et les commentatrices de l’actualité que pour les potentiels candidatEs aux prochaines élections, de voir dans les relations de proximité entretenues par certains élus municipaux et d’influents membres de la communauté des affaires autre chose qu’un problème de morale individuelle. Se pourrait-il, au contraire, qu’au-delà de l’honnêteté, des qualités d’administrateur et du sens de l’éthique plus ou moins développés des uns et des autres, les scandales qui font la manchette soient, plus fondamentalement, liés au modèle sur lequel s’appuie aujourd’hui le développement urbain? Ne faudrait-il pas aussi s’interroger sur la tendance rarement contestée à associer la politique municipale à la gestion de travaux sous-traités à l’entreprise privée et à la promotion territoriale internationale? Autrement dit, pour comprendre les problèmes actuels, ne devrait-on pas également se poser la question de la place occupée par la ville dans l’évolution du capitalisme contemporain?
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Une décennie de luttes urbaines à Pointe-Saint-Charles Vers une réappropriation citoyenne ?

Par Karine Triollet
Ancien quartier ouvrier du Sud-Ouest de Montréal, Pointe-Saint-Charles est aujourd’hui confronté à de fortes pressions. Deux visions et logiques de développement s’opposent. D’un côté, les grands projets immobiliers, l’extension du centre-ville, les espaces livrés au marché spéculatif. De l’autre, un milieu de vie enraciné dans un territoire, investi par des citoyennes et des citoyens qui militent pour défendre leurs droits, préserver l’identité de leur quartier et améliorer leur cadre de vie.
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