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Infolettre des NCS
janvier 2018
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Une histoire de Noël contre la charité

Aurélie Lanctôt, Le Devoir, 15 décembre 2017

Marco Veilleux a rencontré Marie-Paule parce qu’elle occupait le logement en face du sien dans l’immeuble. Ils se croisaient à la buanderie ou dans le corridor. Marie-Paule était sympathique, mais lorsqu’elle commençait à parler, ça n’arrêtait plus. À l’évidence, elle n’avait pas l’occasion de le faire souvent. À presque 90 ans, lorsqu’on n’a ni enfant ni conjoint, la visite est rare.

Un jour, Marie-Paule est tombée dans son appartement. Il s’est écoulé deux jours avant qu’on la trouve, le bassin et le bras fracturés. Après l’hospitalisation, et malgré l’aide à domicile, son état cognitif s’est détérioré. Confuse et anxieuse, elle s’est mise à cogner aux portes de l’immeuble, plusieurs fois par jour. « J’entendais les voisins lui fermer la porte au nez, se souvient Marco. Il fallait que quelqu’un se porte responsable. J’ai décidé que ce serait moi. » Pourquoi ? « Parce qu’on ne laisse pas une femme âgée seule sur le pas de sa porte. Simplement. » C’est ainsi qu’il a appris à connaître Marie-Paule. Elle a vécu toute sa vie de petits métiers. De couture surtout. Sauf qu’elle économisait son argent pour voyager, peignait, publiait de la poésie, jouait au théâtre. Née en 1926 dans un milieu populaire, rien ne la destinait à une telle liberté. Elle ne s’est jamais mariée. Au crépuscule de la vie, l’isolement apparaît tristement comme le prix à payer pour avoir dérogé aux normes imposées aux femmes de sa génération.

En 2015, on a trouvé une place pour Marie-Paule dans une ressource intermédiaire (RI) d’hébergement du quartier. En une semaine, il a fallu emballer dix-sept ans de vie. Marco s’est occupé de tout. « Voilà enfin une belle histoire à raconter à mes collègues ! » s’est exclamée la travailleuse sociale assignée à Marie-Paule par le CLSC. Une belle histoire, certes, mais par les temps qui courent, les RI, ce n’est pas l’idéal. On y trouve bien sûr des employés dévoués — femmes à 89 %, souvent immigrantes —, mais tout manque. On compte sur la dévotion de travailleuses qui lavent, nourrissent et soignent alors qu’elles-mêmes peinent à joindre les deux bouts. Marco, qui les côtoie presque tous les jours, voit bien qu’elles sont à bout. Comme le reste des intervenants du réseau. « Notre société renonce à prendre soin des personnes âgées, remarque-t-il, laissant plutôt des travailleurs précaires le faire. Ils se sentent méprisés, à raison je crois. » Si bien que plusieurs se désengagent ou s’épuisent. Le roulement de personnel s’accroît et on peine à créer une alliance solide entre tous ceux qui s’impliquent auprès des personnes en perte d’autonomie. Quant aux proches qui s’engagent, à domicile ou en résidence, ils sont laissés à eux-mêmes.
Lorsqu’il visite Marie-Paule, Marco range ses vêtements, coupe ses ongles, la coiffe… Elle lui dit souvent : « T’es plus qu’une femme, t’es une vraie mère ! » Tout est là. Dans l’aveu spontané que la reproduction matérielle de la vie humaine est encore associée au féminin, à la figure maternelle. Le travail invisible et illimité des proches et des préposés est toujours vu comme une « affaire de femmes ». Quant aux viriles réformes du ministre de la Santé, elles nous proposent en somme d’institutionnaliser le cheap labour et l’abnégation féminine. Ce labeur méprisé n’est pourtant pas un travail parmi d’autres. C’est celui qui rend tous les autres possibles. La prise en charge de la vulnérabilité par certains individus est la condition de l’autonomie des autres.

On valorise pourtant tout le contraire. Toujours il faut agir avec célérité et efficience, quitte à fragiliser les liens créés entre professionnels, proches et patients. Soigner à échelle humaine requiert une constance, une patience et une lenteur devenues impossibles. Plus largement, on a perdu de vue le sens profond des institutions qui solidifient les liens sociaux. L’idéologie qui domine le discours public a inversé le sens du monde : l’autonomie est désormais fonction du sacrifice de l’autre, le plus vulnérable, celui qui nous ralentit. L’exaltation caritative du temps des Fêtes n’est que l’autre face de la gestion antisociale de l’économie du soin. Elle révèle notre préférence décomplexée pour la philanthropie plutôt que l’engagement ; pour la charité plutôt que la solidarité.

Ce détournement s’opère à longueur d’année, mais il n’est jamais plus visible qu’en cette période. S’il fallait donc se souhaiter quelque chose pour Noël, c’est peut-être cela : renouer avec le sens de l’engagement, envers autrui comme envers la société. Un engagement qui se cultive par la proximité réelle avec l’exclusion et la vulnérabilité. Il existe des valeurs humaines fondamentales qui transcendent les considérations d’efficience qu’on fétichise. Le reconnaître, ce serait déjà quelque chose.

US journalist Naomi Klein, columnist for

Naomi Klein :
« Trump, c’est la fusion de l’homme
et de la grande entreprise »

Extrait de l’entrevue fait par Sophie Chapelle et Maxime Combes paru dans Basta Mag, décembre 2017 :

Pour la journaliste canadienne Naomi Klein, l’élection de Donald Trump n’est pas un accident de l’histoire. Dans son nouveau livre, Dire non ne suffit plus (Actes Sud), elle analyse les processus délétères qui ont abouti à l’élection d’un homme dont la vision du monde est fondée sur la domination et l’impunité.

En quoi les politiques de Donald Trump sont-elles à la fois nouvelles et la poursuite des pires tendances de ces dernières décennies ?
Au final, Trump est entièrement le produit de la culture nord-américaine, l’étape ultime d’un processus engagé depuis longtemps. Aussi excessif soit-il, il est moins une aberration qu’une conséquence logique, la créature d’un système de pensée puissant qui se sert de la race pour mettre en œuvre des politiques économiques impitoyables.

Quel est ce système dont il est l’incarnation ?
Sa vision du monde est fondée sur la domination, l’extraction, le fait de prendre à la terre et aux gens comme s’il n’y avait aucune limite ni conséquence. La marque Trump est l’impunité totale : l’idée qu’il suffit d’être riche pour faire tout ce qu’on veut, que la richesse permet d’acheter ce rêve de liberté absolue. Son entourage immédiat compte ainsi cinq anciens cadres de Goldman Sachs qui ont provoqué la crise financière de 2008 et en ont profité ensuite au détriment des gens. Le risque serait de considérer qu’il suffit de se débarrasser de cette créature pour que tout s’arrange, alors même que les conditions politiques qui l’ont produit et produisent d’autres Trump dans le monde entier restent à combattre.

Comment expliquez-vous l’obsession de Trump pour la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique ?
On ne peut pas comprendre la construction du modèle capitaliste américain sans rappeler le rôle absolument central des suprémacistes blancs et de la haine envers les populations noires. En Amérique du Nord, l’économie capitaliste moderne a été subventionnée par deux hold up majeurs, à savoir le vol de la terre aux autochtones et le vol du peuple africain à sa terre. Tout cela s’est appuyé sur des théories suprémacistes où l’homme blanc occupe la première place. Ce sont le coton et la canne à sucre récoltés par des Africains réduits en esclavage qui ont servi de carburant au démarrage de la révolution industrielle. Le capitalisme américain est un capitalisme racial.

Faut-il changer la manière de s’engager sur la question climatique ?
Le mouvement pour la justice climatique s’est employé jusque-là à faire entendre les voix des communautés victimes des pollutions industrielles ou affectées par le changement climatique. C’est important mais ce n’est plus suffisant. Nous devons sortir de nos catégories, de nos cases. Nous sommes aujourd’hui confrontés à des crises qui sont multiples, interconnectées, et on ira nulle part si on joue à quelle est la crise la plus importante. Il nous faut développer une vision de l’avenir qui intègre la complexité des liens entre les différentes crises que nous connaissons. La précarité économique et les attaques contre les droits territoriaux ont pour origine un système de valeurs qui place le profit au-dessus du bien-être des individus et de la planète. Dans les mouvements écologistes, on fait rarement le lien entre les armes qui tuent les noirs de Ferguson et d’Ottawa, la hausse du niveau des mers et les sécheresses qui détruisent les foyers des gens de couleur. Rares sont les rapprochements entre la manière dont les hommes de pouvoir pensent avoir le droit d’abuser du corps des femmes, et l’idée selon laquelle les humains pensent pouvoir faire de même avec la nature. On a beau voir qu’il existe des liens, on reste souvent très compartimentés, chacun dans son silo. Nous avons besoin d’une coalition large autour d’une vision commune partagée pour changer d’échelle et envisager d’autres mondes possibles.

Existe-t-il des lueurs d’espoir ?
Nous assistons à l’émergence de visions radicales au niveau municipal avec des gens venant de l’activisme social qui sont élus maires. C’est le cas dans des grandes villes comme Barcelone avec Ada Colau, au sud des États-Unis où une nouvelle génération de maires afro-américains a, toute leur vie, lutté pour une démocratie économique, contre les violences policières... Expérimenter d’autres manières de vivre pour voir que c’est possible est décisif. Cet esprit imaginatif, cette capacité d’entrevoir un monde radicalement différent du présent, nous manque souvent terriblement. Après 40 ans passés dans cet univers néolibéral, le plus grand obstacle est la crise de nos propres imaginaires. Certaines communautés, notamment les peuples indigènes, essaient depuis longtemps de maintenir vivant un mode de vie qui ne se fonde ni sur la propriété de la terre, ni sur la quête incessante du profit. À Standing Rock, la communauté sioux combat pour une vision du monde post énergie fossile, fondée sur les savoirs indigènes avec des énergies 100 % renouvelables et de l’agroécologie. Ils ont construit une nouvelle forme de résistance, dit non à une menace imminente, mais ont aussi travaillé sans relâche à bâtir l’alternative.
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Le Contre-Sommet des peuples
face au néolibéralisme 2,0 en Argentine

Ronald Cameron, 15 décembre 2017, RQIC

La 11e rencontre ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’est tenue au début de décembre dans un contexte de crise sociale en Argentine, laquelle résulte de l’offensive du nouveau gouvernement de droite en Argentine, qui a décidé de s’attaquer à la fois aux normes du travail et au régime de pension. Le président argentin Macri a fait coïncider l’adoption des mesures rétrogrades avec la tenue de l’OMC, institution qui incarne tout ce qui est associé à la mondialisation néolibérale.

Les travaux de l’OMC se sont conclus alors que le parlement était convoqué pour voter sur les projets de loi sur la réforme du travail et du régime de pension. La manifestation du Sommet des peuples Fuera OMC (Dehors l’OMC) a eu lieu le mardi et a réuni près de 10 000 personnes. Le lendemain, mercredi 13 décembre, c’était au tour du mouvement syndical, avec l’appui de nombreux groupes sociaux de réunir près de 100 000 personnes, pour lancer un avertissement aux députés de ne pas voter la loi. Des affrontements et des arrestations ont lieu sur la Place du 9 juillet.

Une mobilisation sociale majeure
La mobilisation sociale s’accompagne d’une menace de grève générale au lendemain d’un vote positif par le parlement. Lorsque les représentants ministériels à l’OMC s’envolent dans leur pays, le parlement tient ses audiences délibératives le jeudi 14 décembre. Alors que de nouvelles manifestations ont lieu devant le parlement et que des affrontements mettent aux prises l’antiémeute et des groupes masqués, la suspension du vote fut convenu au parlement, reconnaissant, du coup, la force certaine du mouvement social. Le parlement serait toutefois reconvoqué au cours de la semaine suivante. L’objectif de recevoir l’OMC de la part du gouvernement Macri et l’idée de mettre au jeu au même moment les réformes du travail et des pensions visent, de toute évidence, la relance du processus de libéralisation de l’économie, à un moment stratégique important. En effet, le contexte latino-américain est caractérisé par la reconquête du pouvoir par la droite, suite aux reculs des gouvernements de gauche latino-américains qui le détenaient depuis des décennies.
À la clé, le gouvernement Macri mettait une pression énorme pour annoncer, juste avant le vote sur les projets de loi et lors du dernier jour de l’OMC, un début d’entente de libre-échange entre les pays du Mercosur et l’Union européenne, qui constituerait un marché de plus d’un milliard de personnes. Non pas qu’une telle annonce n’était pas possible, mais elle fut empêchée évidemment par l’impuissance de l’OMC à faire avancer les négociations en général, mais aussi par l’effervescence sociale, qui accentuait le discrédit de Macri. La compétition au sein des pays latino-américains, notamment entre le Brésil et l’Argentine, deux gouvernements de droite, semble aussi être un facteur clé.

Le Sommet des peuples Fuera OMC
Les personnes à l’initiative du Sommet des peuples Fuera OMC avaient vu venir le coup et avaient lancé un appel à la mobilisation internationale, concentrant les critiques sur la mondialisation néolibérale. Selon Emilio Taddei, un organisateur du Sommet, la jonction avec le mouvement syndical et populaire ne s’est toutefois pas opérée, même si les uns et les autres étaient en phase des événements. On constatait la présence de syndicalistes au Sommet et, vice-versa, les réseaux associés à Fuera OMC sont opposés aux réformes Macri et ont participé aux manifestations des syndicats. La tenue du Sommet des peuples de Buenos Aires ouvre une voie que le renouvellement des mouvements sociaux peut emprunter. Les organisations argentines qui se sont activées localement à mettre sur pied la logistique du Sommet des peuples ont commencé à faire le bilan du rassemblement.

La participation de jeunes, le mouvement féministe continental, la présence de mouvements sociaux internationaux, notamment Via Campesina dont une présence remarquée de paysans coréens, mais aussi les réseaux ATTAC qui connait un développement certain en Amérique latine, la présence de l’ensemble des réseaux qui luttent contre les accords de libre-échange, les réseaux latino-américains de résistance, y compris les organisations associées au Forum social mondial au Brésil, étaient tous présents au Sommet des peuples Fuera OMC. Tous ces réseaux et courants internationaux ont aussi décidé de relever le défi de la mobilisation à Buenos Aires, à l’occasion de la rencontre de l’OMC. L’objectif est évidemment de réaffirmer l’opposition des mouvements sociaux à une mondialisation profondément inégalitaire. Sur ce plan, le Sommet des peuples fut une occasion importante pour contribuer à la relance des mobilisations antisystémiques.

Source : Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC)

La victoire de Valérie Plante :
un point de vue syndical

Jacques Beaudoin et Pierre Arnault, membres de l’Organisation des retraités-es de l’entretien du transport de Montréal. Extrait de leur bulletin de décembre 2017

Malgré un appui de dernière minute de Gilles Duceppe en faveur de Denis Coderre à la mairie de Montréal, le moins que l’on puisse dire, c'est que le maire sortant a mangé toute une claque le 5 novembre dernier, en se faisant battre de façon significative par celle qui est devenue la première mairesse de Montréal, Valérie Plante, à peine connue il y a quelques mois. Dans son appui à Coderre, Gilles Duceppe (aussi ancien syndicaliste) déclarait en parlant de Valérie Plante : « C'est bien beau se déguiser en Mary Poppins, [...] mais j'aime mieux quand on met l’habit de maire ». (La Presse, 3 novembre 2017)

Cependant, la population a décidé qu’elle en avait assez et de Coderre et de son habit de maire. Dans cette population, il y a aussi les retraité-e-s et les employé-e-s municipaux qui ne pleurent certainement pas la mise au rancart de Coderre.
Voici d’ailleurs ce que quatre exécutifs de syndicats de la STM déclaraient, ce qui résume bien le sentiment général : « Monsieur Coderre, à des fins électoralistes, vous avez cassé du sucre sur le dos des syndicats ainsi que sur leurs membres. Votre attitude dégouline de mépris envers nous. Vous êtes même allé jusqu’à demander le droit de décréter nos conditions de travail avec la loi 24. Assez, c'est assez. [...] M. Coderre si vous croyez que nous allons oublier, vous vous trompez. Nous ne sommes pas dupes ».

C’est ce que nous avons fait à l’élection du 5 novembre en chassant Coderre et une grande partie de son équipe. Dans sa débâcle, Denis Coderre a entrainé aussi avec lui d’autres défaites pour le moins assez paradoxales. Que faisait Lorraine Pagé dans l'équipe Coderre, même si elle en avait parfaitement le droit, elle, une ancienne présidente du syndicat des profs de Montréal et de l’ancienne CEQ ? D’autres aussi qu’on dit nationalistes, comme Réal Ménard, Elsie Lefebvre et Hadrien Parizeau. Pourtant, Denis Coderre, on le sait, était bien connu comme un défenseur du fédéralisme. Comment peut-on assumer de telles contradictions ? Autrefois, on appelait cela vire-capot. Sans se faire d’illusion sur la nouvelle mairesse, il n’en demeure pas moins que la population de Montréal, les travailleurs et les travailleuses en particulier, viennent de lancer un puissant message à ces politiciens qui disent une chose et qui font le contraire une fois élus et, plus encore, qui souvent font la sourde oreille aux besoins des populations.
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Qui se souvient de la Commune ?

Le Théâtre de la Ville (Paris) a mis en scène un très intéressant concert, La Chose commune, qui porte sur la Commune de Paris. Regardez cela, vous allez passer un bon moment : https://www.youtube.com/watch?v=psiHsBleq_I

ESPACE HUMOUR

Qui peut identifier cet homme ?

La camarade secrétaire générale de l’Organisation socialiste trans-galactique internationaliste (OSTI), Mer-Noh-Aile, va prochainement annoncer l’arrivée en poste d’un nouveau sous-secrétaire pour la zone sud. Pour le moment, le nom de la personne n’a pas encore été divulgué, mais sa photo a été mise en circulation par Wikileaks.

Un texte est attribué à cette personnalité anonyme, dont Wikileaks (toujours eux) a révélé quelques extraits.

« Que de grands débats agitent le monde qui lutte pour la liberté, nous le savons tous. Que ces discussions aient atteint un caractère et une acuité tels que le dialogue et la conciliation semblent difficiles, nous le savons aussi. Étant donné la virulence et l’intransigeance avec lesquelles on défend chaque cause, nous autres, les dépossédés, nous ne pouvons prendre parti pour l’une ou l’autre forme d’expression des divergences, même quand nous sommes d’accord avec certaines positions de l’une ou l’autre partie, ou avec les positions d’une partie plus qu’avec celles de l’autre. Au moment de la lutte, la forme que prennent les divergences actuelles constitue une faiblesse ; mais dans l’état où elles se trouvent, vouloir les régler avec des mots est une illusion. L’histoire peu à peu effacera ou leur donnera leur véritable sens. Quant au grand objectif stratégique, la destruction totale de l’impérialisme au moyen de la lutte, nous devons être intransigeants. Résumons ainsi nos aspirations à la victoire : destruction de l’impérialisme par l’élimination de son bastion le plus fort, la domination impérialiste des États-Unis d’Amérique du Nord. Adopter pour mission tactique la libération graduelle des peuples, un par un ou par groupes, en obligeant l’ennemi à soutenir une lutte difficile sur un terrain qui n’est pas le sien. »

Comme c’est important, les NCS ont décidé d’accorder une récompense, ou si vous voulez un prix, à la personne qui sera capable de l’identifier. Le premier prix est un séjour d’une semaine à l’hôtel Hilton de Laval. Le deuxième prix est un séjour de deux semaines à l’hôtel Hilton de Laval. La personne gagnante sera connue à la prochaine assemblée des NCS.
ESPACE RÉFLEXION

Contrer le racisme

Manon Perron, secrétaire générale du CCMM–CSN, Unité en bref, novembre 2017

La montée actuelle de l’extrême droite identitaire qui fait la promotion d’un discours raciste nous préoccupe au plus haut point. L’attaque contre la mosquée de Québec et la mobilisation des groupes d’extrême droite à la suite de l’arrivée de nombreux réfugié-es haïtiens minent le climat social ici et ailleurs. Les partis d’extrême droite en Europe et les politiques anti-immigration et racistes du président Trump ont une influence au Québec que nous ne pouvons plus ignorer. Cette mouvance est maintenant bien organisée et son discours trouve écho même dans la région métropolitaine. Dans un tel contexte, nous devons nous appuyer sur les valeurs fondamentales de justice, de solidarité et d’égalité qui guident notre action politique et sociale. Le capitalisme auquel nous nous opposons sans relâche ronge la cohésion sociale. Ces politiques ne servent que les intérêts de la haute finance et du 1 % et, surtout, divisent la population sur des enjeux sociaux. Les attaques au filet de sécurité sociale et aux services publics favorisent le chacun-pour-soi. Ceci ouvre la porte au repli identitaire et aux déclarations populistes de droite qui, à titre d’exemple, opposent les bains dont sont privées les personnes âgées en CHSLD aux coûts liés à l’accueil des demandeurs d’asile haïtiens. Seule la solidarité sociale permet de construire des rapports plus harmonieux entre les citoyennes et citoyens de tous horizons et renforce les communautés. Seule la cohésion sociale peut freiner les groupes d’extrême droite au Québec. À cet égard, l’idée de constituer un contre-pouvoir progressiste au plan politique prend une importance capitale. Si nous sommes en droit d’exiger de nos gouvernements une vision sociale favorisant l’inclusion, les syndicats doivent également agir comme agents de transformation et être reconnus comme tels. Le travail est un facteur d’intégration sociale indéniable, particulièrement pour les personnes issues de l’immigration et les minorités racisées. Le syndicalisme d’ouverture doit nous guider pour transformer nos milieux et influencer le reste de la société. Pour nous, le droit à un travail pour toutes et tous signifie occuper un emploi de qualité et bien rémunéré, compris dans le droit à la dignité humaine.
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