Il deviendrait parti politique et proposerait une troisième voie à la population québécoise. François Legault et Joseph Facal en seraient les initiateurs.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle éventualité est évoquée. Cette fois-ci serait-elle la bonne ? Faisons comme si…
Un nouveau parti, ni fédéraliste ni souverainiste, ni totalement à droite ni (évidemment !) de gauche voit le jour. Il se dit de centre-droit et se refuse à adopter une position sur l’avenir constitutionnel du Québec. Mais alors, qu’a-t-il tant à dire ? Pourquoi un nouveau parti politique ?
Supposément parce qu’il faut enfin parler des « vraies affaires » : la dette, le manque de productivité des travailleurs québécois (on ne travaille pas assez, selon Lucien Bouchard !),la création de la richesse, la diminution du rôle de l’État, la privatisation des services de santé, etc. Mais n’ai-je pas déjà entendu cela quelque part ? Entre autres, au PLQ, à l’ADQ, à l’Institut économique de Montréal ?
Ça fait des années qu’on nous bassine avec ces idées. Une grosse crise économique plus tard, il me semblait que le temps était venu de parler d’autre chose : des profits honteux des minières, de l’absence de redevances dignes de ce nom sur l’eau et les autres ressources naturelles, de la protection de l’environnement, de l’abandon de nos personnes âgées, de la précarité du travail, de la non-reconnaissance du travail des femmes, de l’accroissement des inégalités de revenus et de tant d’autres choses.
Alors, une troisième voie, vraiment ? Celle-ci existe déjà et elle s’appelle Québec solidaire. Cela dit, si le mouvement de messieurs Legault et Facal voit le jour, eh bien nous serons présents dans le débat d’idées qui continuera au Québec.
Françoise David