La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a vivement réagi, en apprenant que le fondateur de la Coalition pour l’avenir du Québec songeait à une autre remise en question des cégeps.
Le président de la FNEEQ, Jean Trudelle, n’a pas été tendre envers M. Legault. «C’est du n’importe quoi, a-t-il commenté. Les idées qu’avance François Legault en éducation sont non seulement décevantes, elles sont carrément dangereuses. Parfois, ça sent l’improvisation pure et simple, parfois c’est du copié-collé d’essais réalisés ailleurs et qui, au mieux, se sont avérés inefficaces. M. Legault ne semble même pas connaître la situation en matière d’obtention des diplômes ! En enseignement supérieur, grâce aux cégeps, le Québec fait 9% de mieux qu’ailleurs au Canada. Voir quelqu’un qui envisage de fonder un parti politique et qui voudrait répondre aux défis modernes de l’éducation en supprimant ce qui va bien, c’est pour le moins inquiétant. En ce 5 octobre, Journée mondiale des enseignants, nous ne pouvions pas laisser passer une telle ineptie sans réagir. »Rappelons que les États généraux sur l’éducation, tenus au milieu des années 90, avaient largement confirmé la pertinence et l’utilité des cégeps ; leur remise en question par la Fédération des commissions scolaires, en 2004, avait provoqué une telle levée de bouclier que l’idée avait rapidement été enterrée.
« C’est très frustrant de constater à quel point les politiciens, qui s’entendent merveilleusement pour dire que l’éducation devrait être une priorité, se révèlent incapables de saisir la mesure des enjeux, de consulter les artisans de l’éducation et de proposer des solutions qui les rejoignent, a ajouté pour sa part la vice-présidente de la FNEEQ, Micheline Thibodeau. On dit que l’éducation est une priorité, mais on coupe allègrement dans son budget, on n’écoute pas celles et ceux qui sont aux premières loges et on veut tout bouleverser sans réflexion préalable, sur la base de vulgaires préjugés. C’est désolant. »La FNEEQ-CSN représente 85% du personnel enseignant des cégeps. Elle est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.