Montréal, le 19 octobre 2010 – La Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) dresse un bilan très positif de sa participation à la troisième action internationale de la MMF.
Après avoir dit publiquement qu’elle ne pouvait donner ni réponses rapides, ni réponses satisfaisantes à la Marche mondiale des femmes, la ministre de la Culture, des Communication et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, a été contrainte par la MMF de donner des réponses à ses revendications. La Ministre avait raison sur une chose, les réponses gouvernementales n’étaient pas satisfaisantes (voir la courte analyse de la CQMMF en cliquant ici).
« Aux réponses inacceptables, la meilleure réaction possible est venue des militantes et des militants : 10 000 personnes se sont présentées à Rimouski plutôt que les 5000 attendues, un nombre historique pour un rassemblement en dehors des grands centres urbains. C’est un message puissant indiquant au gouvernement qu’il doit refaire ses devoirs », d’affirmer Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec et porte-parole de la Marche mondiale des femmes. « Le mouvement féministe a, encore une fois, fait la preuve qu’il met de l’avant des revendications portées par des milliers de Québécoises et de Québécois de tous les milieux », poursuit-elle.
Avec cette marche, on a pu observer la grande indifférence et arrogance des deux paliers de gouvernement face aux idées apportées par les marcheuses. Ces dernières ont toutefois démontré leur détermination à faire avancer les droits des femmes ainsi que les conditions favorisant une plus grande égalité. « Le mouvement féministe a déjà tiré des leçons du passé et sait qu’en restant de gentilles filles, les femmes gagnent peu. Elles ont donc expérimenté, pour la première fois dans l’histoire de la Marche mondiale des femmes au Québec, l’utilisation de moyens d’action plus dérangeants. On pense ici à du placardage de bureaux, à la prise de ponts, au blocage de rues, au déploiement de bannières géantes au-dessus de routes, à l’engorgement des systèmes de plaintes et à l’occupation de bureaux; le tout s’ajoutant à des conférences, soirées culturelles, marches et manifestations traditionnelles. « Les militantes sont très fières d’avoir fait l’usage de nouveaux types d’actions plus dérangeants et comptent poursuivre dans la même veine », de lancer Madame Conradi.
Par leurs revendications et par leurs actions, les marcheuses ont contribué à ouvrir des débats de société incontournables sur le rôle du privé et de la tarification dans le système de santé, l’augmentation des frais de scolarité, les effets nocifs des publicités sexistes, la lutte à la pauvreté, la nécessité de revenir à des cours d’éducation sexuelle à l’école, la militarisation, le recrutement militaire et la guerre en Afghanistan, la défense du droit des femmes au libre choix en matière d’avortement et l’attitude du gouvernement canadien à propos de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
La MMF a fait un usage actif des réseaux sociaux sur le web, notamment pour la diffusion de capsules qui ont été visionnées près de 75 000 fois. « Nous sommes fières d’avoir utilisé des moyens de communications modernes et dynamiques permettant à la population d’interagir directement avec nous tout en fournissant aux médias de la matière à débat », de déclarer Madame Conradi. Le but de la campagne de capsules allait en ce sens : provoquer des débats, de manière satirique ou grinçante, sur des problèmes vécus par les femmes ou sur les conditions permettant à l’égalité de se concrétiser. Certes, ces capsules d’une minute ne peuvent pas, à elles seules, résumer toute la complexité des revendications ni la profondeur des perspectives féministes sur ces questions, mais elles ont le mérite d’avoir contribué à faire avancer des débats de société.
Les membres de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes se réuniront en janvier pour élaborer de nouveaux projets. Pendant ce temps, les groupes porteurs des revendications prendront le relai de la mobilisation. Par ailleurs, la CQMMF appelle à la participation au Sommet populaire contre la guerre et la militarisation organisé par Échec à la guerre du 19 au 21 novembre prochain. De plus, plusieurs organisations préparent des actions, du 25 novembre au 6 décembre, pour contrer la violence envers les femmes. Plusieurs membres de la CQMMF s’engageront également dans les activités proposées par la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics en vue d’influencer le prochain budget du Québec.
– 30 –
Renseignements : Charlotte Dussault, responsable des communications pour la Marche mondiale des femmes, Fédération des femmes du Québec, cellulaire : 514-585-3879, courriel : cdussault@ffq.qc.ca ; site : www.ffq.qc.ca