Thème
La question du socialisme
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2017 marque le centième anniversaire de la révolution soviétique en Russie. Pendant plusieurs années et notamment pendant la longue période durant laquelle a dominé la « pensée unique » néolibérale et conservatrice, cet évènement marquant dans l’histoire a été « évacué » des débats et même de l’enseignement de l’histoire. Parallèlement, selon les intellectuels de service de ce grand virage, la révolution soviétique est devenue le point de départ du « totalitarisme », d‘une « guerre des civilisations » entre l’« Occident » moderne et les peuples « barbares ». Depuis, la situation a quelque peu changé. Devant l’impulsion des grands mouvements populaires des 15 dernières années, la flamme de l’émancipation renaît. Et aussi, de plus en plus, on regarde derrière avec un autre œil : qu’est-ce qui s’est réellement passé en 1917 ? Pourquoi cette révolution qui a « ébranlé le monde », selon l’expression consacrée de John Reed, s’est transformée ? Quelles sont les leçons qui s’en dégagent ? Qu’est-ce qu’en ont dit les principaux protagonistes ?
Lénine a toujours professé qu’en dernière instance la révolution dépend uniquement de la qualité du Parti. D’accord en cela avec Kautsky, pour qui la conscience révolutionnaire ne pouvait être qu’injectée du dehors aux travailleurs, Lénine affirmait :
L’histoire de tous les pays atteste que, par ses seules forces, la classe ouvrière ne peut arriver qu’à la conscience trade-unioniste, c’est-à-dire à la conviction qu’il faut s’unir en syndicats, se battre contre les patrons, réclamer du gouvernement telles lois nécessaires aux ouvriers, etc. Quant à la doctrine socialiste, elle est née des théories philosophiques, historiques, économiques, élaborées par les représentants cultivés des classes possédantes, par les intellectuels.
Ainsi, les ouvriers sont incapables d’acquérir une conscience politique, ce préalable obligé à la victoire du socialisme. Le socialisme cesse dès lors d’être « l’œuvre des travailleurs eux-mêmes », selon la formule de Karl Marx.
Lénine n’a jamais envisagé autre chose que de placer les moyens de production sous la coupe d’autorités nouvelles, ce qui lui paraît une condition suffisante pour l’instauration du socialisme. D’où l’importance excessive qu’il accorde au facteur politique, au facteur subjectif, allant jusqu’à considérer l’œuvre d’organisation de la société socialiste comme un acte politique. Pas de socialisme sans révolution, dit assurément Marx, et la révolution constitue un acte politique. Toutefois, ajoute-t-il, le prolétariat n’a recours à cet acte politique que « dans la mesure où il a besoin de détruire et de dissoudre. Mais dès que commence son action d’organisation, là où se manifeste son but immanent, son âme, le socialisme se dépouille de son enveloppe politique ».
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mercredi 8 février 2017
Chantiers théoriques, La question du socialisme, La révolution d'octobre 1917, Relire Lénine
2017 marque le centième anniversaire de la révolution soviétique en Russie. Pendant plusieurs années et notamment pendant la longue période durant laquelle a dominé la « pensée unique » néolibérale et conservatrice, cet évènement marquant dans l’histoire a été « évacué » des débats et même de l’enseignement de l’histoire. Parallèlement, selon les intellectuels de service de ce grand virage, la révolution soviétique est devenue le point de départ du « totalitarisme », d‘une « guerre des civilisations » entre l’« Occident » moderne et les peuples « barbares ». Depuis, la situation a quelque peu changé. Devant l’impulsion des grands mouvements populaires des 15 dernières années, la flamme de l’émancipation renaît. Et aussi, de plus en plus, on regarde derrière avec un autre œil : qu’est-ce qui s’est réellement passé en 1917 ? Pourquoi cette révolution qui a « ébranlé le monde », selon l’expression consacrée de John Reed, s’est transformée ? Quelles sont les leçons qui s’en dégagent ? Qu’est-ce qu’en ont dit les principaux protagonistes ?
Lire la suite...Irruption du massacre de masse au cœur des pays impérialistes après un siècle de relative « paix » interne, le moment de la Première Guerre mondiale est simultanément celui de l’effondrement de son opposant historique, le mouvement ouvrier européen, essentiellement organisé dans la Deuxième Internationale. Si l’on considère que ce second désastre frappe cette vérité politique même qui est née en réponse au premier, et qui s’est nommée « Octobre 17 », et tout autant : « Lénine », c’est alors la boucle du « court vingtième siècle » qui s’est refermée sur cette désastreuse répétition. Paradoxalement donc, le moment n’est peut-être pas si mal choisi pour reprendre les choses par le début, à l’instant où, dans la boue et le sang qui submerge l’Europe en cet été 1914, le siècle surgit.
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mercredi 1 février 2017
Chantiers théoriques, La question du socialisme, La révolution d'octobre 1917
2017 marque le centième anniversaire de la révolution soviétique en Russie. Pendant plusieurs années et notamment pendant la longue période durant laquelle a dominé la « pensée unique » néolibérale et conservatrice, cet évènement marquant dans l’histoire a été « évacué » des débats et même de l’enseignement de l’histoire. Parallèlement, selon les intellectuels de service de ce grand virage, la révolution soviétique est devenue le point de départ du « totalitarisme », d‘une « guerre des civilisations » entre l’« Occident » moderne et les peuples « barbares ». Depuis, la situation a quelque peu changé. Devant l’impulsion des grands mouvements populaires des 15 dernières années, la flamme de l’émancipation renaît. Et aussi, de plus en plus, on regarde derrière avec un autre œil : qu’est-ce qui s’est réellement passé en 1917 ? Pourquoi cette révolution qui a « ébranlé le monde », selon l’expression consacrée de John Reed, s’est transformée ? Quelles sont les leçons qui s’en dégagent ? Qu’est-ce qu’en ont dit les principaux protagonistes ?
Appel lancé par dix-sept intellectuels et artistes russes, dont Alexander Buzgalin*
(…)
Une révolution sociale
La révolution d’octobre n’a pas été le fait de conspirateurs ou d’agents secrets au service de l’étranger. Elle fut un tremblement de terre, un ouragan, un tsunami que personne n’aurait pu provoquer par un simple appel. La révolution naquit de la logique interne des événements quand les sources multiples du mécontentement populaire ont convergé en un seul torrent tout-puissant. L’interpréter comme le produit d’une conspiration est pour le moins étrange : à supposer que cela soit vrai, comment expliquer la mise en place rapide d’un gouvernement central dans un pays immense et le soutien du peuple russe qui le défendit par les armes pendant la guerre civile ?
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mercredi 25 janvier 2017
Chantiers théoriques, La question du socialisme, La révolution d'octobre 1917, Relire Lénine
2017 marque le centième anniversaire de la révolution soviétique en Russie. Pendant plusieurs années et notamment pendant la longue période durant laquelle a dominé la « pensée unique » néolibérale et conservatrice, cet évènement marquant dans l’histoire a été « évacué » des débats et même de l’enseignement de l’histoire. Parallèlement, selon les intellectuels de service de ce grand virage, la révolution soviétique est devenue le point de départ du « totalitarisme », d‘une « guerre des civilisations » entre l’« Occident » moderne et les peuples « barbares ». Depuis, la situation a quelque peu changé. Devant l’impulsion des grands mouvements populaires des 15 dernières années, la flamme de l’émancipation renaît. Et aussi, de plus en plus, on regarde derrière avec un autre œil : qu’est-ce qui s’est réellement passé en 1917 ? Pourquoi cette révolution qui a « ébranlé le monde », selon l’expression consacrée de John Reed, s’est transformée ? Quelles sont les leçons qui s’en dégagent ? Qu’est-ce qu’en ont dit les principaux protagonistes ?
De Marx à 1917
La seule « correction » que Marx ait jugée nécessaire d’apporter au Manifeste communiste, il la fit en s’inspirant de l’expérience révolutionnaire des communards parisiens. La dernière préface à une nouvelle édition allemande du Manifeste communiste, signée de ses deux auteurs, est datée du 24 juin 1872. Karl Marx et Friedrich Engels y déclarent que le programme du Manifeste communiste « est aujourd’hui vieilli sur certains points ». La Commune a démontré que la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre la machine de l’État toute prête et de la faire fonctionner pour son propre compte.
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mercredi 18 janvier 2017
Chantiers théoriques, Conjonctures et actualités, La question du socialisme, La révolution d'octobre 1917
2017 marque le centième anniversaire de la révolution soviétique en Russie. Pendant plusieurs années et notamment pendant la longue période durant laquelle a dominé la « pensée unique » néolibérale et conservatrice, cet évènement marquant dans l’histoire a été « évacué » des débats et même de l’enseignement de l’histoire. Parallèlement, selon les intellectuels de service de ce grand virage, la révolution soviétique est devenue le point de départ du « totalitarisme », d‘une « guerre des civilisations » entre l’« Occident » moderne et les peuples « barbares ». Depuis, la situation a quelque peu changé. Devant l’impulsion des grands mouvements populaires des 15 dernières années, la flamme de l’émancipation renaît. Et aussi, de plus en plus, on regarde derrière avec un autre œil : qu’est-ce qui s’est réellement passé en 1917 ? Pourquoi cette révolution qui a « ébranlé le monde », selon l’expression consacrée de John Reed, s’est transformée ? Quelles sont les leçons qui s’en dégagent ? Qu’est-ce qu’en ont dit les principaux protagonistes ?
Lire la suite...La révolution d’Octobre a profondément marqué l’histoire du XXe siècle (1). Elle a suscité de nombreuses polémiques, des justifications et des proclamations idéologiques, des images d’Épinal et des condamnations sans appel qui se confondent, pour de nombreux observateurs, avec la réalité. La perpétuation de ces représentations ancrées dans l’événement fondateur que fut la prise du Palais d’hiver contribue à masquer, dans l’esprit de beaucoup, la réalité. Ainsi, en 1917, ce qui prédominait était le bouleversement général (armée, police, appareil d’État, milieux économiques, opinions et perception de la vie politique) et un chaos qui allait profondément peser sur les choix des bolcheviks. À plusieurs reprises d’ailleurs, ce qui se joue sur la scène soviétique n’a pas de rapport avec le décor et les discours. Conséquence : une histoire pleine de surprises car elle a pour cadre un espace porteur de crises, où les facteurs de décomposition ont agi avec une violence particulière et où les facteurs de recomposition ont pris des formes surprenantes. Tout système, présent ou passé, doit être analysé du point de vue de ses forces vives, de sa capacité ou non à se réformer, et donc à trouver une nouvelle vitalité en abandonnant une orientation dangereuse. Les idéologies sont souvent aveuglantes, car elles pratiquent l’autocélébration : elles amènent les êtres humains à oublier que le régime sous lequel ils vivent et qu’ils considèrent comme plus souhaitable a commencé à fonctionner selon d’autres règles, sous l’action de facteurs économiques et sociaux dissolvants, capables de le vider de sa substance et de n’en laisser subsister que les apparences. Une telle situation peut être comparée à un théâtre où le décor et l’action n’ont rien à voir. Le décor est celui d’une autre pièce, appartenant à une autre époque ; quant à l’action qui se joue, elle mène tout à fait ailleurs.
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mercredi 11 janvier 2017
Chantiers théoriques, Conjonctures et actualités, La question du socialisme, La révolution d'octobre 1917
2017 marque le centième anniversaire de la révolution soviétique en Russie. Pendant plusieurs années et notamment pendant la longue période durant laquelle a dominé la « pensée unique » néolibérale et conservatrice, cet évènement marquant dans l’histoire a été « évacué » des débats et même de l’enseignement de l’histoire. Parallèlement, selon les intellectuels de service de ce grand virage, la révolution soviétique est devenue le point de départ du « totalitarisme », d‘une « guerre des civilisations » entre l’« Occident » moderne et les peuples « barbares ». Depuis, la situation a quelque peu changé. Devant l’impulsion des grands mouvements populaires des 15 dernières années, la flamme de l’émancipation renaît. Et aussi, de plus en plus, on regarde derrière avec un autre œil : qu’est-ce qui s’est réellement passé en 1917 ? Pourquoi cette révolution qui a « ébranlé le monde », selon l’expression consacrée de John Reed, s’est transformée ? Quelles sont les leçons qui s’en dégagent ? Qu’est-ce qu’en ont dit les principaux protagonistes ?
Lire la suite...En 1917, les grandes puissances se dressent les unes contre les autres dans une foire d’empoigne inter impérialiste. Dans les tranchées, c’est une véritable boucherie où coulent des flots de sang prolétaire et populaire éclaboussant un corps social pourrissant. Pourtant presque partout, l’opinion populaire est pro guerre, emportée par une ferveur nationaliste manipulée par la droite et l’extrême droit. Pire encore, ce patriotisme mal placé est endossé par les principaux mouvements socialistes. Certes, il y a des exceptions : ici et là, des mouvements, des intellectuels, quelques partis de gauche, rechignent, mais sans grand impact. Sauf en Russie.
- Pourquoi relire Lénine : vidéos
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Trois vidéos en complément de l’ouvrage numérique Lénine au-delà de Lénine par Pierre Beaudet.
VIDEOS
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Lénine, qui a inspiré des générations militantes pendant si longtemps, n’intéresse plus grand monde aujourd’hui, à part quelques historiens de droite et des nostalgiques d’un certain âge, pour ne pas dire d’un âge certain. le texte qui suit est l’introduction du livre électronique, Lénine, au-delà de Lénine,
Goodbye Lénine ?
On peut comprendre pourquoi. Sa disparition survient dans le contexte turbulent et contradictoire de la révolution soviétique, mais aussi au début d’une immense contre-révolution. Ses derniers combats contre la bureaucratie et contre Staline sont un peu pathétiques, alors que le système dont il a été lui-même le géniteur se rigidifie au point de tout emporter.
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