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Chantiers théoriques
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Article 25L’Opposition ouvrière(début 1921)
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I. Les racines de l’Opposition ouvrière
Avant d’éclaircir les raisons de la rupture croissante entre l’Opposition ouvrière et le point de vue officiel de nos dirigeants, il faut attirer l’attention sur deux points :
- L’Opposition ouvrière est issue du prolétariat industriel de la Russie soviétique. Elle n’est pas née seulement des conditions intolérables de vie et de travail où se trouvent sept millions d’ouvriers ; elle est aussi le produit de volte-face, des incohérences et même des déviations que montre notre politique soviétique, par rapport aux principes de classe initialement exprimés dans le programme communiste.
- L’Opposition n’est pas originaire d’un centre particulier, elle n’est pas le fruit d’une querelle ou d’un antagonisme personnel, mais au contraire, elle s’étend à toute la Russie soviétique et rencontre une audience réceptive.
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Article 24Trente ans après la Révolution russe
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La contre-révolution
Les années 1938-1939 marquent un nouveau tournant décisif. À la faveur des « épurations » implacables, la transformation des institutions, comme celle des mœurs et des cadres de l’État encore dit soviétique, bien qu’il ne le soit plus du tout, s’est achevée. Un système parfaitement totalitaire en résulte puisque ses dirigeants sont les maîtres absolus de la vie sociale, économique, politique, spirituelle du pays, l’individu et les masses ne jouissant en réalité d’aucun droit.
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article 23Victor Serge vit
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Lire la suite...Pourquoi un obscur écrivain à la nationalité douteuse et mort dans la plus totale indifférence à Mexico il y a 60 ans devrait-il vous intéresser ? En tout cas, le pari est que vous lirez Serge bientôt, puisque l’un de ses principaux romans, « L’affaire Toulaév», vient d’être réédité par Lux Éditeur qui devrait aussi, à l’automne prochain, republier son autobiographie, « Mémoires d’un révolutionnaire ».
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article 221917, c’était la révolution
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Lire la suite...En février 1917, des milliers, puis des centaines de milliers de travailleurs, en fait surtout, de travailleuses, paralysent les grands centres de la Russie. Devant les soldats venus les chasser, les mères et les grand-mères demandent la fin de l’horrible boucherie qui s’appelle la Première Guerre mondiale, du pain et aussi, la liberté, contre un régime dictatorial qui dure depuis plus de 300 ans. Les soldats refusent de tirer dans le tas et bientôt, c’est la fin d’un régime. Après cet immense coup de tonnerre, les paysans n’attendent personne pour s’emparer des terres. Les ouvriers prennent les usines désertées par les patrons. Les soldats abandonnent les tranchées et reviennent à la maison avec leurs armes. C’est une immense fête de la liberté, mais aussi un grand chaos.
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Article 21La révolution décentrée. Deux études sur LénineCentième anniversaire de la révolution soviétique en Russie
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Lire la suite...Un cliché persistant voudrait que, acculé par les défaites de la révolution en Europe après 1917, Lénine se soit tourné vers l’Orient et l’ait sacré « foyer de la révolution mondiale » par dépit. Pour tordre le coup à ce préjugé, Matthieu Renault* signe ici deux études magistrales, qui soulignent la persistance et l’originalité de la pensée de Lénine sur les marges de la révolution : la première porte sur les mouvements des nationalités dans les empires d’Europe avant-guerre ; la seconde traite des nationalités opprimées à majorité musulmane dans l’ancien Empire russe. On y lit l’affinité singulière de Lénine avec ceux qui affirment avec intransigeance la nécessité d’une « révolution coloniale », misant sur les nations opprimées, paysans pauvres, brisant les rapports coloniaux, comme condition d’une synergie avec la révolution socialiste.
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Article 20Althusser et LénineCentième anniversaire de la révolution soviétique en Russie
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Ni la nature ni l’histoire ne connaissent de miracles ; mais chaque tournant brusque de l’histoire, et notamment chaque révolution, offre une telle richesse de contenu, met en jeu des combinaisons si inattendues et si originales de formes de lutte et de rapports entre les forces en présence que, pour un esprit vulgaire, bien des choses doivent paraître miraculeuses.
Lénine, Lettres de loin
Lire la suite...Lénine a bien une place fondatrice dans la trajectoire intellectuelle d’Althusser. Si les lecteurs du philosophe marxiste ont longtemps considéré que Lénine n’était rien d’autre qu’un prête-nom, Warren Montag tente ici au contraire de montrer le caractère inaugural des interventions d’Althusser sur Lénine. Par une lecture serrée de « Contradiction et surdétermination », Montag récapitule la dignité philosophique qu’Althusser est allé chercher dans la pensée politique de Lénine. Ces éléments de philosophie contenus dans des textes non philosophiques allaient s’inscrire au cœur de la lecture althussérienne de Spinoza, Machiavel, Rousseau : la rencontre de flux et de courants hétérogènes, la contradiction considérée comme multiple et complexe, le renouveau de la pensée dialectique des rapports de forces.
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Article 19Lénine philosophe : l’enjeu du matérialismeCentième anniversaire de la révolution soviétique en Russie
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Lire la suite...Aborder Lénine comme philosophe, c’est parler du statut du matérialisme et de l’enjeu politique que cela constitue. À ce titre, Matérialisme et empiriocriticisme est un livre fondamental dans la pensée philosophique de cet auteur. Rédigé en 1908 et publié en 1909, cet ouvrage traite en particulier de la théorie de la connaissance du point de vue du matérialisme. Nous verrons que c’est dans cet ouvrage, et par ailleurs, que se trouve le cœur du matérialisme de Lénine. Il me faut d’emblée souligner le fait que l’enjeu qui consiste pour le révolutionnaire russe à défendre la validité du matérialisme ne relève pas d’une simple question philosophique ou épistémologique : il est aussi bien politique. En effet, pour Lénine, connaître le monde « objectivement », c’est la condition pour pouvoir le transformer efficacement afin que les causes réelles des phénomènes et des forces motrices réelles à l’œuvre dans la nature et dans la société ne soient pas dissimulées derrière la façade indéfiniment remaniée des conventions sociales et des idéologies dominantes.
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Article 18Des paysans et de la coopérationCentième anniversaire de la révolution soviétique en Russie
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« le régime de coopérateurs civilisés, quand les moyens de production appartiennent à la société et que le prolétariat comme classe a triomphé de la bourgeoisie, c’est le régime socialiste »
Lénine
6 janvier 1923I
Il me semble que nous ne prêtons pas une attention suffisante à la coopération. Je ne pense pas que tous comprennent que, depuis la Révolution d’Octobre et indépendamment de la NEP (au contraire, sous ce rapport il faut dire : précisément grâce à la NEP), la coopération acquiert chez nous une importance tout à fait exceptionnelle. Les rêves des vieux coopérateurs renferment beaucoup de chimères. Ils sont souvent ridicules parce que fantastiques. Mais en quoi le sont-ils ? En ce qu’on ne comprend pas la signification fondamentale, essentielle, de la lutte politique de la classe ouvrière pour le renversement de la domination des exploiteurs. Aujourd’hui, ce renversement s’est fait chez nous, et bien des rêves fantastiques, voire romantiques, voire vulgaires, des anciens coopérateurs deviennent une réalité dépourvue de tout artifice.
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Article 17Lénine et l’économie marxisteCentième anniversaire de la révolution soviétique en Russie
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Toutes les contributions théoriques de Lénine à l’économie marxiste étaient conçues comme des interventions dans la lutte pour une pratique révolutionnaire correcte ; ce n’étaient pas des traités d’économie marxiste. Ses contributions couvrent de nombreux domaines d’analyse, mais sont toutes comprises dans une même perspective qui était celle de Lénine, précisément sa vision de la révolution comme un projet concret.
Cela nécessitait de dessiner une feuille de route entre « le ici et maintenant » et la révolution ; une analyse des rapports sociaux entre le prolétariat et les autres classes ; et aussi la perception de la révolution comme un processus qui se déroule en plusieurs étapes. La vision de la révolution comme un projet concret est à la base de la théorisation par Lénine de la révolution dans une société « arriérée » comme la Russie. Plus tard, cela lui a aussi permis, sur la base de son analyse de l’impérialisme, de théoriser un processus révolutionnaire mondial (qui disait-il, pendant la Première Guerre mondiale, est désormais à l’ordre du jour de l’histoire), en unifiant les deux grands courants révolutionnaires du XXe siècle : le courant de la révolution prolétarienne dans les pays avancés, et le courant de la libération nationale (ou de la révolution démocratique) dans les pays opprimés et « arriérés ».
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Article 16Bilan de la révolutionCentième anniversaire de la révolution soviétique en Russie
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Rapport présenté au cinquième congrès de l’Internationale Communiste
V.I. Lénine, 5 novembre 1922
(Extraits)
Au début de 1918, dans une courte polémique, j’ai touché la question de l’attitude que nous devions adopter à l’égard du capitalisme d’État. J’écrivais à cette date :
Le capitalisme d’État serait un pas en avant par rapport à la situation actuelle (c’est-à-dire de cette époque) de notre République des Soviets. Si, par exemple, d’ici six mois, le capitalisme d’État était instauré chez nous, ce serait un immense succès et le plus sûr garant que, dans un an, le socialisme serait définitivement consolidé chez nous et qu’il serait invincible.
Certes, cela était dit à une époque où nous étions moins intelligents qu’aujourd’hui, mais non pas sots au point de ne pas savoir examiner de pareilles questions.
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