Présentation de Claude Vaillancourt (ATTAC-Québec)
CONFÉRENCE : Susan George
Réflexions de Louis Roy (Président de la CSN)
– Le 25 août 2011 à 19 heures
– À l’UQAM – Pavillon Hubert-Aquin (salle A-M050)
– 400 Sainte-Catherine Est, Montréal
Entrée libre.
La crise des crises
Nous ne vivons pas une crise singulière mais plurielle, multiforme, qui touche déjà à tous les aspects de la vie, de la quasi totalité des gens et la destinée de notre habitat terrestre. Qu’on parle de la crise du système, de la civilisation, de la mondialisation, des valeurs humaines ou de quelque autre terme universel et totalisant, peu importe. Cette crise nous a emprisonnés mentalement et physiquement et nous devons nous en libérer.
Sauver la vie ou sauver l’économie ?
Les populations du monde ont une énorme tâche à accomplir, un effort qui n’a jamais été exigé de l’humanité. Notre belle planète finie avec sa biosphère devrait être la sphère la plus englobante, car l’état de la terre détermine celui de toutes les autres. La sphère de l’économie ne représente qu’un simple aspect de la vie sociale, celle qui assure la production et la répartition des moyens d’existence concrets de la société, et (qui) devrait être subordonnée à la société et choisie par elle.
Que faire ?
Pour s’évader de la prison, il faudra que les gens de bonne volonté s’unissent, constituent des alliances au niveau national et international, et utilisent la crise financière pour résoudre d’autres crises. Malgré la crise, le monde regorge d’argent. Il n’a fallu que quelques jours pour découvrir au fonds des tiroirs des centaines de milliards avec lesquels on a sauvé les banques.
Retrouver la confiance
Pour combattre la crise, une tâche considérable nous attend : restaurer la démocratie, tant représentative que participative, afin de reprendre le contrôle politique sur nos affaires. Qui mieux que nous pourrait faire un tel effort, qui d’autres peut avoir un authentique intérêt matériel et moral de le faire ? Évidemment pas le capital financier, qui s’est révélé l’ennemi de tous. Tout ce qu’il sait faire, c’est créer des bulles. Nous avons le nombre avec nous, les idées aussi et collectivement, l’argent nécessaire. Ce qui nous manque pour réussir, c’est la confiance en nous.
Résiliences
Il faut introduire beaucoup plus de résilience dans nos systèmes. Dans les systèmes complexes, résilience et efficacité authentique ne font qu’un. Cela signifie qu’il faut prévenir les incidents dans la mesure où on peut les prévoir, autrement dit exercer un contrôle plus strict sur les systèmes les plus fragiles. La résilience sociale, c’est la lutte consciente en faveur de sociétés plus égalitaires, des sociétés d’inclusion, dotées de plus de services publics, d’une meilleure protection sociale et encourageant la plus large participation démocratique des salariés et des consommateurs. Il est juste qu’un système qui génère de la pauvreté, de l’exclusion et de l’inégalité soit soumis à un contrôle plus ferme, afin que les gagnants n’emportent pas tout mais soient au contraire contraints de partager. La résilience, ce sont des systèmes de soutien à l’approvisionnement en vivres, en eau et en énergie, et des incitations pour encourager la conservation, la décentralisation et la diversité maximale
Extraits de LEURS CRISES, NOS SOLUTIONS (Albin Michel, 2010)