Intercoll vise à créer un espace ouvert où des mouvements populaires, des militants et des intellectuels, tous et toutes engagés dans des luttes concrètes et quotidiennes, contribuent à construire et à renouveler les cadres d’interprétation et de dénonciation des injustices, à toutes les échelles – locales comme globales. L’objectif est également de développer des alternatives économiques, sociales, politiques et écologiques qui permettent de repenser le monde selon les chemins de l’émancipation et de la solidarité. De tous ces efforts partout sur la planète émerge peu à peu un nouvel « intellectuel collectif » (dans le sens de Gramsci et Bourdieu) qui cherche à dépasser les frontières entre les mouvements et les réseaux de recherche et d’éducation populaire.
Entre-temps, du côté des dominants, une puissante restructuration est en cours, où se creusent les écarts entre le 1 % et les 99 %, où l’injustice devient chaque jour plus flagrante et où sévit une « guerre sans fin » menée par les États-Unis et ses alliés subalternes du G7. L’impérialisme américain, confronté partout, tente de changer de forme : les confrontations armées mettent aux prises des forces internes au pays, en même temps que le réarmement s’accélère. Les pays dits « émergents », comme la Chine, l’Inde et le Brésil deviennent plus influents. L’Europe s’enfonce dans la stagnation. À une macro échelle, l’impasse dans laquelle se trouvent les élites est particulièrement visible dans les négociations sur les changements climatiques, les revendications des acteurs des révolutions arabes, ou encore face à la lutte pour l’accaparement des ressources en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud.
Pour autant, les mouvements persistent et s’entêtent, créent de vastes convergences et réussissent parfois à défier le pouvoir en, comme le disent nos camarades de Via Campesina en « mondialisant la lutte ». Cependant, bien que le mouvement altermondialiste ait démontré sa pertinence et son rôle historique, la bataille des idées est loin d’être gagnée – et la doxa néolibérale continue à irriguer l’action de la plupart des États.
C’est dans ce contexte que se situe l’initiative d’Intercoll. Ce n’est ni un projet « de plus » ni une tentative isolée. Nous nous situons dans l’héritage vaste, mais aussi complexe, des pratiques et théories de l’internationalisme. À travers le processus du Forum social mondial et des nombreuses convergences qui se produisent sur le plan local, national et international, notre projet s’insère dans une vaste dynamique où les débats viennent nourrir les luttes et les mouvements.
Pour nous joindre :
http://www.intercoll.net/bdf/fr/pages/page-1.html
Le programme d’Intercoll mis en place pour le Forum social mondial de 2015 est le fruit d’une collaboration entre plusieurs groupes dont le CEDETIM (Paris), Les Nouveaux Cahiers du socialisme, Le Collectif FSM 20016 et Alternatives (Montréal) et la Fondation Hao Ran (Taipei). |
Alter Chine
Plus de 60 ans après sa révolution, la Chine est devenue aujourd’hui une grande puissance en même temps qu’un site d’intenses confrontations sociales. De grands débats traversent en effet la société tout entière, l’État et ses institutions principales dont le Parti communiste, ainsi que les multiples réseaux locaux où s’articule une pensée originale, un altermondialisme « made in China ». Ce processus peu connu est dispersé aux quatre coins du pays à travers des expériences locales, des résistances éparpillées et une puissante « bataille des idées » dont quelques fragments seulement sortent du pays. En même temps, la société chinoise s’ouvre sur le monde par des échanges divers et des expérimentations communes autour des thèmes de la solidarité et de la justice. |
Ateliers sur ce thème
La Chine en débat | La Chine : superpuissance ou atelier du monde ? Qu’est-ce qui définit le « socialisme de marché » ? |
La Chine des luttes | Les luttes ouvrières et paysannes. Les expérimentations démocratiques dans les villes. Les enjeux environnementaux et les revendications citoyennes. |
La Chine et le monde | La Chine dans le Sud « global ». Les enjeux géopolitiques et les confrontations Chine-États-Unis. La Chine et les BRICS. La Chine en Afrique. |
Impérialismes et anti-impérialismes aujourd’hui
Aujourd’hui, le « système-monde » est en crise. Cela dit, les impérialismes des États-Unis et de leurs alliés subalternes « gèrent » cette crise en aggravant la fracture sociale tant au nord qu’au sud pour déstabiliser les couches populaires et arracher ce qui avait été acquis par des décennies de luttes. En même temps, un peu comme un ours blessé, ces impérialismes deviennent erratiques, contestés par des puissances « en émergence ». Ici et là, surtout dans l’« arc des crises » qui traverse l’Asie et l’Afrique, des conflits contre des dictatures et des régimes d’occupation se superposent aux confrontations entre puissances impérialistes. Face à cela, de nouvelles vagues de résistances se déploient partout dans le monde. Des victoires changent le rapport de force. Il y a aussi des défaites provoquant des dislocations sociales et politiques. Tout est possible, entre le déclin du capitalisme mondialisé et l’irruption des peuples qui se battent pour la Pachamama et la solidarité internationale. Nous sommes, comme le disait José Marti, à l’heure des brasiers. |
Ateliers sur ce thème
L’impérialisme aujourd’hui | Quelles sont les stratégies pour stabiliser de nouveau l’hégémonie du capitalisme mondialisé autour de la financiarisation, de la marchandisation du vivant, de la relance de la course aux armements ? Le conflit entre les impérialismes traditionnels et les impérialismes « émergents » est-il inévitable ? |
Guerres sans fin | En quoi les stratégies impérialistes en cours se distinguent-elles de ce qui a été mis en place depuis 2001 ? Comment expliquer la dislocation en cours au Maghreb-Machrek et le « rebond » des dictatures depuis le printemps arabe de 2012-2013 ? |
Nouvelles résistances | En quoi les mouvements anticapitalistes du Nord rejoignent-ils les luttes de libération du sud ? Comment l’altermondialisme se conjugue-t-il à l’anti-impérialiste ? |
L’avenir du Forum social mondial
Depuis 2001, le Forum social mondial parcourt le monde afin de stimuler l’émergence d’une pensée contre-hégémonique, de favoriser les luttes et de promouvoir une culture politique de participation citoyenne. Partant du principe qu’un autre monde est nécessaire et urgent, le FSM se présente comme un espace de convergence des composantes multiples de la mouvance altermondialiste. Depuis l’accélération de l’histoire à travers la crise financière et l’aggravation de la guerre sans fin, le mouvement social rebondit à travers les Indignés en Europe, Occupy en Amérique du Nord et les mobilisations partout en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Quelle peut être la place du FSM dans cette nouvelle reconfiguration des rapports de force ? Comment opérer le lien entre les nouveaux mouvements émergents et le FSM ? Comment le FSM peut-il permettre aux luttes locales de se renforcer mutuellement ? Quel est l’avenir du FSM et comment peut-il contribuer à la construction d’un monde plus juste, solidaire et durable ? |
Ateliers sur ce thème
L’avenir du FSM | Comment le FSM est-il en phase avec le mouvement populaire dans le monde ? Comment s’articulent les « anciens » mouvements populaires (comme les syndicats et les ONG) et les « nouveaux » mouvements populaires (coalitions, réseaux) ? Quelles sont les méthodologies permettant de renforcer ces articulations et ces convergences ? |
Global Square | Nos places publiques sont les hôtes de nos aspirations. On y lutte, on y crie les injustices, on y partage des possibilités et on y construit nos rêves. Le Global Square est un espace ouvert pour ceux et celles qui luttent pour un monde plus respectueux de l’humain et de son environnement, à travers des assemblées, des ateliers et des activités permettant de partager connaissances et méthodologies, agrémentées de rencontres spontanées, de musique et de créativité. |
Les jeunes dans la solidarité sans frontières | La mondialisation néolibérale a profondément polarisé nos sociétés. Les inégalités croissent, les limites écologiques sont transgressées et partout surgissent les contestations sociales. La jeunesse fait sa place et impose un changement radical, de toute manière inexorable. Elle le fait dans l’ouverture et la solidarité envers sa communauté et par-delà les frontières. Enfants de la mondialisation, il importe désormais pour elles et eux de devenir les bâtisseurs de l’autre monde. |
Programme organisé par Alternatives |
Le Forum social des peuples : la solidarité pancanadienne en actionLe Forum social des peuples, qui s’est tenu du 21 au 24 août 2014 à Ottawa, fut un événement historique. Pour la première fois, des mouvements sociaux du Québec, du Canada anglais et des Premières Nations se concertaient afin d’unifier leur résistance au gouvernement fédéral de Stephen Harper. Où en sommes-nous six mois plus tard, à la veille d’une élection fédérale capitale ? |
Pipelines et pétrole sale : le frein québécoisLes mouvements sociaux québécois sont engagés dans une bataille vitale : bloquer le projet de pipeline Énergie Est qui vise à transporter, en passant par le Québec, 1,1 million de barils par jour de pétrole issu des sables bitumineux. Ce projet rencontre une résistance acharnée et de grandes mobilisations sont prévues au printemps. |