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Recherche de la feuq sur la conciliation travail-études :

Alors que le gouvernement de Jean Charest prévoit alourdir l’endettement de la relève avec sa hausse de 1625 $ des frais de scolarité, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) dévoile une recherche et une note d’information qui tirent la sonnette d’alarme sur l’impact négatif du travail excessif en cours d’études, surtout dans un contexte où l’Aide financière aux études (AFE) est complètement déconnectée de la réalité.

« Encore une fois, le gouvernement libéral de Jean Charest n’a véritablement pas fait ses devoirs. Il improvise des politiques sans penser à leurs conséquences. Il y a un constat clair dans la recherche : les étudiants ne peuvent travailler plus sans que leurs notes scolaires en souffrent. Avec la hausse des frais de scolarité injustifiée et injustifiable des libéraux, les jeunes désirant obtenir une formation universitaire seront obligés de s’endetter encore plus, d’allonger leurs études ou même de les abandonner », constate Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.

Plus d’étudiants travaillent et travaillent plus Premier constat : le taux d’emploi en cours d’études des étudiants à temps plein de 20 à 24 ans (tout niveau d’études confondu) est passé de 25 % en 1978-1979 à près de 55 % depuis le début des années 2000. Pourtant le taux d’emploi d’été est, quant à lui, demeuré stable à travers les années. Une forme d’emploi n’a donc pas remplacé l’autre : l’emploi en cours d’études s’est ajouté à l’emploi d’été. De plus, les étudiants de premier cycle travaillent en moyenne 18,7 h par semaine et 42,4 % plus de 20 h.

« En plus de leur charge d’études à temps plein comptabilisant 45 heures d’études, les étudiants doivent insérer tant bien que mal leurs heures de travail. Ces données sont déjà alarmantes. Imaginez avec une nouvelle hausse. La hausse à elle seule représente 4,7 semaines de travail supplémentaires au salaire minimum ! Comment les étudiants payeront leur facture alors qu’ils travaillent déjà bien au-delà de leur capacité dans bien des cas ? », s’insurge la présidente de la FEUQ.

Allongement des études Ce nombre d’heures de travail élevé a des conséquences. On observe que les étudiants qui travaillent durant le trimestre allongent plus fréquemment leurs études et s’inscrivent à moins de crédits de cours que ceux qui ne travaillent pas. Cela va de soi ; plus un étudiant travaille, plus il tend à allonger ses études. En 2009, 43,6 % des étudiants de premier cycle à temps plein considéraient que leur emploi avait un impact négatif sur leur rendement scolaire et 32,4 % déclaraient que ce même emploi était la cause d’un allongement des études. Cette dernière proportion passe à 37,1 % au 2ecycle et à 62 % au 3e cycle (pour l’année 2006). Rajoutons qu’il s’agit d’emplois peu stimulants et bien souvent très éloignés du domaine d’étude au premier cycle, présentant un impact négatif sur la réussite scolaire.

Une aide financière aux études dépassée Autre constat de la recherche, le montant qu’il est permis d’accumuler en travaillant sans se voir pénaliser dans les montants reçus de l’AFE est de 4 440 $, soit 11 semaines de travail à temps plein au salaire minimum. Cette exemption n’a pas été ajustée depuis au moins 2004, moment où elle représentait plutôt près de 15 semaines de travail. Au-delà de ce seuil, l’étudiant qui travaille se fait couper une partie de son aide financière, déjà décalée face aux besoins réels.

« Les frais de scolarité ont augmenté de 30 % au cours des 5 dernières années et le montant minimal de revenus de travail n’a pas été ajusté depuis 2004. Comment voulez-vous que les étudiants réussissent à boucler leur fin de mois ? On voit encore là une preuve de l’incohérence et du manque de jugement des libéraux », dénonce Mme Desjardins.

Des travailleurs plus à risque Dernier grand constat, lorsque le marché du travail plonge, les étudiants sont trop souvent les premiers à écoper. En effet, les creux dans le taux d’emploi, comme en 1982, de 1990 à 1992 ou en 2009, s’accompagnent aussi de creux importants dans le taux d’emploi d’été, des variations de 4 à 15 fois plus importantes que celles du taux d’emploi global. Le taux de chômage d’été est aussi systématiquement plus élevé que celui de la population en général : une augmentation du taux de chômage d’un point est associée à une augmentation de l’ordre de 1,7 à 6 fois plus élevée dans le taux de chômage étudiant. Il faut aussi rappeler que contrairement aux travailleurs, les étudiants n’ont pas de réelles protections en cas de perte d’emploi.

« Non seulement les étudiants sont-ils obligés de se fier de plus en plus à leur travail pour pouvoir aller à l’université, mais, triste ironie, cet emploi est précaire et la réussite du projet d’études peut rapidement se voir compromise. Quand on sait que les étudiants affluent de plus en plus vers les banques alimentaires et que leur soutien financier est inefficace, qu’ils ont un endettement moyen de plus de 14 000 $ dans le deux tiers des cas, on doit prendre des mesures concrètes pour corriger la situation, pas jouer à l’autruche comme le fait le gouvernement en augmentant les frais tout en s’imaginant qu’un miracle permettra aux étudiants d’arriver à la fin du mois », exige la présidente de la FEUQ.

Troisième recherche découlant de sa vaste enquête effectuée auprès de 12 600 étudiants de premier cycle en 2010, la FEUQ achève son étude, la plus exhaustive jamais produite, sur les conditions de vie des étudiants.

« Depuis deux ans, nous avons voulu brosser un portrait socioéconomique des étudiants le plus fidèle. Force est de constater que la situation financière des étudiants est loin d’être rose. Dans les circonstances la décision du gouvernement Charest d’augmenter les frais de scolarité est non seulement incompréhensible, mais elle attaque directement les étudiants les plus vulnérables. Nous ne le laisserons pas faire », conclut Mme Desjardins.

La recherche et la note d’information sont disponibles auwww.1625canepassepas.ca/argu… et sur le site de la FEUQ au www.feuq.qc.ca.

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