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Québec solidaire et les peuples amérindiens

a) Les dix peuples amérindiens et le peuple inuit qui habitent aussi le territoire du Québec n’ont jamais renoncé à leur souveraineté, ni par traité ni autrement. Ils s’affirment donc toujours comme des peuples souverains. Au fil des ans et des crises, l’Assemblée nationale du Québec a dû les reconnaître comme nations. Plusieurs d’entre eux occupent de vastes territoires sur lesquels les non-autochtones sont très peu présents. Toutefois, la majorité des Autochtones habitent aujourd’hui en territoire urbain, principalement à Montréal.

b) Pour l’ensemble des peuples autochtones, leur souveraineté signifie qu’ils ont le libre choix de leur avenir et qu’il s’agit là d’un droit inhérent. Il nous faut reconnaître cette réalité et éviter d’avoir une politique de « deux poids, deux mesures ». Le peuple québécois ne peut refuser aux autres peuples ce qu’il revendique pour lui-même. Si son existence même, comme peuple, lui confère le plein droit à l’autodétermination, la même chose devrait s’appliquer dans le cas des peuples autochtones. Il ne s’agit pas là d’une question de nombre, mais de droit fondamental.

c) Le droit à l’autodétermination des peuples autochtones peut s’exercer de diverses façons : l’autonomie gouvernementale en représente une ; l’indépendance aussi, bien qu’aucun des peuples autochtones ne porte présentement de projet à cet effet. Des relations égalitaires avec les peuples autochtones n’en nécessitent pas moins le remplacement de l’a priori de « l’intégrité territoriale » du Québec par une tout autre notion, celle de la nécessaire cohabitation sur un même territoire de peuples souverains pouvant disposer librement de leur avenir. Cette position devrait permettre des relations plus harmonieuses, puisque basée sur le respect et la confiance mutuelle. Une telle reconnaissance devra évidemment avoir des répercussions bien concrètes, territoriales et autres, permettant de réparer les injustices dont sont toujours victimes les peuples autochtones et assurant leur plein développement social, culturel, économique et politique. Les négociations à cet effet devraient se faire dans le respect de chacun et de chacune, y compris des populations non autochtones habitant sur les territoires concernés. En ce sens, la lutte contre le racisme dont sont victimes les autochtones demeure un des enjeux clés d’une réelle reconnaissance de leurs droits.

d) La vision écologique que porte Québec solidaire, devra colorer toute négociation future. Les discussions ne seront assurément pas les mêmes si l’occupation d’un territoire est considérée comme une responsabilité que nous devons partager, autochtones comme non autochtones, plutôt que comme une façon d’exploiter et de marchander des ressources jusqu’à leur épuisement comme le permettent de nombreux États et comme le font plusieurs entreprises.

Résolution adoptée au 5e congrès, 22 novembre

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