QUÉBEC, le 22 septembre 2010 – Excédé par l’arrogance dont fait preuve le gouvernement Charest, le Collectif pour un Québec sans pauvreté a pris aujourd’hui les moyens nécessaires pour passer un message on ne peut plus clair : le Plan de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale publié en juin dernier est absolument inacceptable.
Une action d’éclat pour exprimer un ras-le-bol
En matinée, des hommes et des femmes ont exprimé haut et fort leur indignation et leur colère face à un gouvernement qui fait du surplace – quand il ne recule pas – en matière de lutte contre la pauvreté. Ils et elles ont bafoué sciemment le décorum de l’Assemblée nationale, pour y lire à tour de rôle un manifeste. Dans un langage très cru, car il ne pouvait y en avoir un autre dans les circonstances, le manifeste accuse le premier ministre Jean Charest d’appauvrir ceux et celles qui en arrachent déjà. Il accuse également l’ex-ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, d’avoir trahi le mouvement citoyen québécois en faisant fi des consensus apparus lors de ses consultations l’automne dernier. Il met enfin au défi la nouvelle ministre responsable de la lutte à la pauvreté, Julie Boulet, de rédiger immédiatement un nouveau plan de lutte. Habituellement respectueuses des institutions démocratiques, les personnes qui ont posé ce geste d’éclat auraient préféré ne pas avoir à se rendre jusque-là. Mais devant l’obstination du gouvernement et dans l’urgence de réaliser le droit de touTEs et chacunE à vivre dignement, elles ont courageusement résolu de le faire, pour elles-mêmes et pour les centaines de milliers de personnes qui vivent dans la pauvreté au Québec.
Un plan d’action réduit en miettes
En après-midi, des centaines de manifestantEs de partout au Québec ont repris le message du matin : le Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale 2010-2015 n’est pas un véritable plan de lutte à la pauvreté – il ne vaut même pas le papier sur lequel il est imprimé. De leurs mains et avec une déchiqueteuse, les manifestantEs ont réduit en miettes ce pseudo plan d’action, puis l’ont renvoyé au gouvernement dans l’emballage qui lui sied le mieux : des sacs à ordures. La démonstration aura donc été faite que le Collectif pour un Québec sans pauvreté est déterminé, et que le gouvernement s’est trompé royalement s’il croyait faire avaler plus facilement un plan d’action indigeste en le sortant en juin, et en catimini par surcroît.
Ce plan est un affront à touTEs ceux et celles qui, lors des consultations gouvernementales, ont pris la peine de faire valoir leur vision et leurs idées en ce qui a trait à la lutte à la pauvreté. Ce plan reproduit les inégalités sociales et économiques au lieu de les réduire. Ce plan se perd dans les méandres des demi-mesures alors que c’est sur des mesures nationales fortes qu’il faut tabler. Les acteurEs de la lutte à la pauvreté ne le digèrent pas.
Des solutions connues
Le gouvernement n’avait pas à chercher midi à quatorze heures pour innover et mettre en oeuvre des mesures à même d’améliorer significativement et durablement les conditions de vie des personnes en situation de pauvreté.
« Le mouvement citoyen québécois ne cesse de le répéter : on ne saurait accomplir de véritables progrès dans la lutte à la pauvreté sans mesures nationales fortes, comme l’abolition des catégories à l’aide sociale ou la fin du détournement des pensions alimentaires pour enfants. Les ministres responsables de l’Emploi et la Solidarité sociale se sont succédé ces dernières années, mais l’aveuglement idéologique néolibéral est resté le même. Les gens en ont tout simplement assez! », de dire Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Reste à voir maintenant si la ministre Boulet, qui vient tout juste d’être placée au volant de ce ministère, saura détourner ses yeux du rétroviseur et s’engager résolument sur la route d’un Québec sans pauvreté.
Profil du Collectif
Actif depuis 1998, le Collectif pour un Québec sans pauvreté regroupe 35 organisations nationales québécoises, populaires, communautaires, syndicales, religieuses, féministes, étudiantes, coopératives ainsi que des collectifs régionaux dans quinze régions du Québec. Des centaines de milliers de citoyenNEs adhèrent à ces organisations qui ont dans leur mission la lutte à la pauvreté, la défense de droits et la promotion de la justice sociale. Depuis le début, le Collectif travaille en étroite association AVEC les personnes en situation de pauvreté.
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