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Pour un débat politique d’orientation à la FTQ

Même si de toute évidence, il n’y aura pas d’élection à la direction de la FTQ au congrès de décembre 2010, la nécessité d’amorcer un débat politique d’orientation s’impose.

Le secrétaire-général René Roy a annoncé qu’il retirait sa candidature, mais cela ne signifie pas pour autant que Michel Arsenault a su gagner les troupes à sa cause. La grande qualité de René Roy dans le contexte actuel est qu’il n’avait été associé à aucun scandale. Au niveau politique cependant, il ne se démarquait pas de Michel Arsenault. Il n’y a donc pas eu à ce jour de véritable campagne sur les enjeux importants, malgré un courant de contestation manifeste.

Au Saguenay Lac St-Jean, les TCA du Syndicat national des employés de l’aluminium d’Arvida (SNEAA) avait cessé de payer leur cotisation à la FTQ pendant une période de 7 mois (septembre 2009 à mars 2010) en signe de protestation. Le président de la FTQ, Michel Arsenault, réclame maintenant le paiement de la totalité des sommes dues, sans quoi il pourrait suspendre le syndicat et lui retirer le droit de participer au congrès.

Le Conseil conjoint régional FTQ Saguenay-Lac-Saint-Jean et du Haut du Lac-Saint-Jean Chibougamau-Chapais réunis en congrès régional ont voté une résolution d’appui non équivoque au SNEAA. Ils dénoncent cette façon de faire et mandatent l’exécutif régional d’entreprendre des démarches auprès des autres conseils régionaux FTQ du Québec afin de dénoncer cette situation.

Mais en l’absence de candidature à la présidence, ceux et celles qui désirent exprimer leur mécontentement seront grandement limités. De surcroît, la déclaration de René Roy, selon laquelle une élection divise les membres et aurait fait perdre sa solidarité à la FTQ, vient enfoncer plus profondément cette fausse idée que la solidarité exige l’unanimité, et encourage le mutisme.

Le mécontentement est pourtant bien réel. Il existe. Il doit pouvoir s’exprimer afin d’oxygéner la centrale. C’est à travers les débats d’idées que la FTQ pourra avancer, remettre en question ses positions, corriger ses erreurs et lorsque nécessaire élire de nouveaux dirigeants ou de nouvelles dirigeantes. Oui pourquoi pas de nouvelles dirigeantes, ce qu’on n’a jamais vu à la direction de la FTQ. La FTQ aurait d’ailleurs avantage à se renouveler, le leadership de Michel Arsenault a jusqu’ici passablement nui à l’image du mouvement syndical et celui de la FTQ en particulier, l’empêchant de se présenter comme un pôle ouvrier crédible face à la crise démocratique gouvernementale.

Dans un tel contexte de discrédit des institutions, où la nomination de la magistrature s’obtient par du lobby politique, où les grands entrepreneurs obtiennent des contrats lucratifs grâce à leurs entrées politiques, où les compagnies minières et gazières ont des droits d’exploitation exclusifs avec un minimum de redevances au gouvernement, où Péladeau bâtit un monopole en faisant fi des droits syndicaux, on aurait le goût d’entendre des cris de rassemblement comme celui du congrès de la FTQ en 1971 : Un seul front !

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