Michel Arsenault n’a plus aucune crédibilité auprès de la population, à peu près aucune auprès des autres centrales, et elle est considérablement minée à l’intérieur des rangs de la FTQ.
En juin 2009, le journaliste de ruefrontenac.com Martin Leclerc réclamait la démission du président de la FTQ Michel Arsenault pour s’être allié avec Québécor dans le projet d’acquisition du Canadien en ces termes :
« La décision du Fonds de solidarité de la FTQ de s’allier avec Quebecor pour l’aider à acquérir le Club de hockey Canadien est plus que surréaliste. C’est une claque en pleine face à tous les travailleurs du Québec, un manque de jugement crasse qui démontre que le président de cette centrale syndicale, Michel Arsenault, n’a pas les qualités requises pour assumer ces fonctions. » Il concluait en ces termes : « Au cours des derniers mois, vos histoires de copinage avec l’entrepreneur Tony Accurso avaient déjà démontré votre manque de jugement, M. Arsenault. Votre association avec Quebecor ne fait que confirmer que vous êtes indigne de diriger une centrale syndicale au Québec. Démissionnez ! Vous faites honte aux travailleurs. »
Au mois d’octobre 2010 Michel Arsenault ajoutait l’insulte à l’injure lors d’une entrevue au même journal affirmant que s’il avait pu investir avec Péladeau, le lock-out aurait été réglé. Péladeau, cet individu antisyndical, qui tente de construire un empire de journalisme de propagande, qui tente de museler la liberté de parole comme c’est le cas avec la poursuite contre Radio-Canada, était devenu aux yeux de tous, copain-copain avec le président de la FTQ pour des fins d’investissements.
À lui seul cet incident justifie la démission de Michel Arsenault. Si on ajoute son copinage avec Tony Acurso, entrepreneur qu’il a qualifié d’exemplaire, la coupe déborde.
Il n’a plus la crédibilité pour défendre la FTQ… et il le sait.
C’est d’ailleurs avec très peu de conviction qu’il a finalement demandé une commission d’enquête dans l’industrie de la construction. Il a été le dernier allié de Jean Charest dans son refus de déclencher une telle enquête, et il a trouvé le moyen de saluer l’effort du gouvernement de renforcer les enquêtes policières, alors que c’est l’argument principal sur lequel repose justement son refus. De toute évidence Michel Arsenault est incapable d’expliquer ni de convaincre. Jamais il n’a été capable de mentionner par exemple que le gouvernement a intérêt à ne pas déclencher une telle commission parce qu’il risque d’être éclaboussé. Ce qui aurait constitué le meilleur rempart contre les attaques visant les travailleurs de la construction. On n’a pas senti une once de vibration dans sa déclaration à la conférence de presse. On ne sent pas que Michel Arsenault veut se battre pour nous contre le gouvernement, on ne l’a pas senti dans le dossier des gaz de schiste non plus ni dans les deux derniers budgets du gouvernement qui sont pourtant lourds de conséquences pour la population mais également pour les employés et employées du secteur public, notamment de la FTQ.
Pour toutes ces raisons, je fais miennes les déclarations faites dans la lettre publiée sur notre site la semaine dernière « On n’est pas tous et toutes dans le même bateau » et qui a été également affichée sur plusieurs sites web et facebook de syndicats FTQ. Même si je crois qu’il n’y a pas comme telle de situation d’Omerta, je ne peux que constater puisque j’en ai fait l’expérience, que les débats sont écartés, contrairement à ce qui se faisait sous la présidence précédente.