Parmi les travailleuses et travailleurs migrants, les travailleuses domestiques sont parmi les plus exploitées et les plus vulnérables. Elles constituent une force de travail globalisée et féminine qu’on peut qualifier de prolétariat à domicile. Elles viennent du monde rural ou encore des pays pauvres. Elles le font pour améliorer leurs conditions économiques, quelques fois pour fuir la discrimination et la violence basées sur le genre.
En 2009, plus de 20 000 personnes ont migré au le Canada après avoir obtenu un permis de travail temporaire dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PAFR), lequel existe sous cette forme institutionnalisée depuis 1992. Ici comme ailleurs, la grande majorité des « aides familiaux résidents » sont des femmes (93 % au Canada). En 1998, le Ministre québécois du Travail de l’époque, Matthias Rioux, déclarait que le nombre de travailleuses domestiques travaillant à temps plein s’évaluait à 19 000. Mais selon Statistiques Canada, le vrai chiffre serait autour de 29 000 personnes incluant gardiennes d’enfants, gouvernantes et aides aux parents . Plus de 90 % des femmes exerçant le métier de travailleuse domestique sous le PAFR sont originaires des Philippines bien qu’un nombre croissant provienne d’Haïti et d’autres pays africains, latino-américains et asiatiques.
Le salaire oscille autour de 9,50$ de l’heure pour 40 heures par semaine, sans de la paie de temps supplémentaire pour des semaines de travail de 50 à 70 heures.
Le Québec est bien pourvu également en associations qui œuvrent spécifiquement auprès des travailleuses domestiques migrantes, tels l’Association des aides familiales du Québec (AAFQ), qui compte 35 ans d’expérience. PINAY pour sa part regroupe les travailleuses originaires des Philippines depuis 19 ans. Ces deux associations se consacrent à l’éducation populaire, à la défense individuelle, aux campagnes publiques.
(Extrait d’un texte paru dans le numéro 5 des NCS, Migrations : Stratégies, acteurs et résistances)