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Les pays du G8 montrent une absence totale de volonté politique de s’attaquer à la crise alimentaire

Rome, le 18 Novembre 2009) L’absence flagrante des chefs d’états des pays du G8 au Sommet Mondial sur la Sécurité Alimentaire, qui s’ est tenu à Rome du 16 au 18 novembre, a été l’une des principales causes de l’échec total de ce sommet. Aucune mesure concrète n’a été prise pour éradiquer la faim, arrêter la spéculation sur l’alimentation ou pour arrêter l’expansion des agrocarburants. Aucune mesure pour freiner les effets dévastateurs de l’agriculture industrielle ou pour soutenir l’agriculture paysanne.

Le sommet n’a pas relevé le défi d’un changement radical désespérément nécessaire en matière de politique alimentaire et agricole, qui garantisse l’accès et le contrôle par les paysans et paysannes des ressources de production grâce à une véritable réforme agraire. L’absence des dirigeants du G8 montre un énorme manque de responsabilité face à une crise alimentaire qui ne cesse de s’aggraver.

La Via Campesina exige l’augmentation des investissements dans les politiques publiques basées sur souveraineté alimentaire qui favorise l’agriculture durable à petite échelle et la production de denrées alimentaires. La priorité devrait être accordée au soutien de ceux qui produisent des denrées alimentaires de manière durable pour les communautés locales au lieu de favoriser les cultures d’exportation, d’agrocarburants ou les technologies telles que les OGM encouragées par les sociétés transnationales. L’agriculture ne devrait pas entrer dans les accords de libre-échange afin que les pays puissent protéger efficacement leur production alimentaire locale.

La Via Campesina soutient fermement la réforme du Comité de la Sécurité Alimentaire Mondiale (CFS) de la FAO. Contrairement aux mécanismes mis en place en dehors du système des Nations Unies, au moins celui-ci respecte-t-il la règle de base de la démocratie : le principe « un pays une voix » et donne un nouvel espace à la société civile. Tous les fonds mis à disposition pour soutenir des solutions à la crise alimentaire devraient être alloués sous la responsabilité du nouveau CFS. Mais au lieu de donner leur plein appui au CFS réformé, les pays du G8 ont choisi de mettre en place un fonds fiduciaire administré par la Banque Mondiale. Une proposition émanant de la Banque Mondiale suggère que les décisions concernant l’utilisation de ces fonds soient prises par un comité composé des bailleurs de fonds des pays donateurs, par le coordonnateur de l’Équipe Spéciale de Haut Niveau et par le Directeur de la Banque Mondiale. En pratique, cela signifie que deux bureaucrates et les pays donateurs décideront où ira l’argent. C’est un manque scandaleux de transparence et de démocratie et c’est totalement à l’opposé du discours de l’Équipe Spéciale à Haut Niveau et de la Banque Mondiale sur ces questions.

En général, les politiques de la Banque Mondiale, conjointement avec l’OMC et le FMI, ont contribué de façon significative à la destruction de la sécurité alimentaire au niveau mondial. Ce n’est donc pas de ces institutions qu’on peut attendre qu’elles aient la volonté de proposer des solutions.

La Via Campesina considère qu’il est temps que ces institutions reconnaissent leurs énormes échecs et laissent à d’autres le soin de poursuivre la tâche. La Via Campesina, ainsi que de nombreux autres mouvements sociaux et ONG proposent des solutions et sont les acteurs de ce processus de changement crucial. Nous exigeons de nos gouvernements qu’ils acceptent notre pleine participation à la définition des politiques et nous nous attendons d’eux qu’ils soutiennent pleinement ce processus. Ils doivent s’engager à mettre en œuvre des politiques efficaces pour éradiquer la faim dans nos sociétés le plus rapidement possible.

International Operational Secretariat


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