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Les pauvres prennent la bastille!

3 octobre 2011 – Afin de souligner les dix ans du SQUAT Overdale/Préfontaine qui s’est tenu à l’été 2001, plus de 200 personnes ont participé à une manif-action le dimanche 2 octobre. La manifestation avait pour but de dénoncer le phénomène de gentrification qui prend de l’expansion à Montréal.

Les participants, dont des représentants du conseil central, ont bravé un temps particulièrement pluvieux et se sont rendus devant l’ancienne Gare Viger, à l’angle des rues Saint-Hubert et Saint-Antoine, près du Vieux-Montréal, pour dénoncer la vente de ce monument historique patrimonial construit à la fin du 19e siècle à un consortium privé par la Ville de Montréal en 2006. Selon le quotidien La Presse (cyperpresse, 24 janvier 2011), l’évaluation était de 14,7 M$, mais l’immeuble aurait été vendu 9 M$, afin de le transformer en hôtel de luxe, bureaux, commerces et immeubles résidentiels luxueux.

Dans un document produit en 2008 par le parti d’opposition à la Ville de Montréal Projet Montréal (Les faveurs de l’administration Tremblay à la Gare Viger), « L’acquéreur de la Gare Viger a aussi été dispensé de se conformer à la politique de la Ville en matière d’inclusion de logements sociaux et abordables. Cette politique s’applique aux projets de 200 logements et plus, ce qui est le cas à la Gare Viger. Quand un projet est réalisé de pleins droits, elle s’applique sur une base volontaire. Mais dès qu’un changement de zonage est requis, comme à la Gare Viger, la Ville est en position d’en forcer l’application. D’autant que lorsqu’elle cède elle-même l’une de ses propriétés, la Ville peut imposer toute obligation de son choix. La règle des 30 % spécifiée à la politique aurait conduit à la construction d’une centaine de logements sociaux et abordables sur le site de la Gare Viger. »

Sachant que les besoins en logements sociaux sont criants à Montréal, cette vente d’un bâtiment patrimonial public à des intérêts privés sans qu’elle ne soit assortie de la construction de logements sociaux est une véritable honte. Selon l’Observatoire Grand Montréal, plus de 110 000 ménages locataires de Montréal éprouvent des besoins impérieux de logement.

Rappel des événements du SQUAT Overdale/Préfontaine en 2001

Le 27 juillet 2001, en pleine crise du logement,  un SQUAT politique organisé par le Comité des sans-emploi Montréal-Centre, qui veut alors dénoncer les problèmes criants de logement à Montréal. Un groupe de squatters, appuyé par quelque 700 manifestantes et manifestants, se rend à l’édifice Overdale, au centre-ville de Montréal. L’occupation dure six jours. Après des négociations avec le maire de l’époque, Pierre Bourque, les squatters se rendent au Centre Raymond-Préfontaine, un bâtiment inoccupé et vide, situé à l’angle des rues Préfontaine et Rachel. L’occupation durera plusieurs semaines, mais le 3 octobre 2001, ils seront expulsés par la police anti-émeute et les pompiers.

Depuis, le Centre Raymond-Préfontaine a été vendu à un promoteur privé pour y construire quelque 253 condos. Le proiet du promoteur Conception Rachel Julien Inc. ne compte la construction d’aucun logement social, bien qu’il aurait dû être soumis à la Stratégie d’inclusion de la Ville de Montréal.

Pour information :
Emmanuelle Proulx
Conseillère syndicale à l’information
Conseil central du Montréal métropolitain-CSN
CCMM-CSN

514 598-2012

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