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Les expériences en cours au Venezuela, en Equateur et en Bolivie

En Amérique Latine, si l’on excepte Cuba, on distingue trois grandes catégories de gouvernements. En premier lieu, les gouvernements de droite, alliés de Washington, jouent un rôle actif dans la région et occupent une position stratégique : ce sont les gouvernements d’Alvaro Uribe en Colombie, d’Alan Garcia au Pérou et de Felipe Calderon à Mexico. En deuxième lieu, les gouvernements prétendument « de gauche » qui poursuivent une politique néolibérale et soutiennent leurs bourgeoisies nationales ou régionales dans leurs projets : le Brésil, l’Uruguay, le Chili, le Nicaragua et aussi le gouvernement de Cristina Fernandez Kirchner autour des péronistes argentins. Ce sont des gouvernements qui mènent une politique néolibérale favorable au grand capital teintée de quelques mesures d’assistance sociale et de régulation. Ils adoucissent un peu la pilule néolibérale en appliquant des programmes d’assistance. Par exemple, au Brésil, des millions de familles pauvres reçoivent une aide financière du gouvernement, ce qui assure un appui populaire dans les régions les plus pauvres du pays.

Certains de ces gouvernements d’orientation social-libérale essaient d’améliorer leurs relations avec Washington, notamment en concluant des accords de libre échange avec les Etats-Unis. En juillet 2005, les Etats-Unis ont annoncé la conclusion d’un traité de libre échange avec six pays d’Amérique latine (République dominicaine, Nicaragua, Salvador, Guatemala, Honduras, Costa Rica). Le Pérou et le Chili en ont aussi signé un . Celui avec la Colombie doit encore être ratifié par le congrès des Etats-Unis. Le président Lula, au Brésil, cherche aussi un accord avec Washington autour d’une série de thèmes politiques (notamment l’accession du Brésil au Conseil de Sécurité des Nations unies en tant que membre permanent). Mais en même temps, de fortes divergences d’opinion continuent à exister entre le gouvernement Lula et les Etats-Unis. Ces divergences concernent la défense des intérêts de la bourgeoisie brésilienne au niveau de l’agriculture et d’une série de secteurs industriels, en particulier ceux tournés vers les exportations qui n’acceptent pas le protectionnisme des Etats-Unis.

Dans la troisième catégorie de pays se trouvent le Venezuela, la Bolivie et l’Equateur. Ils doivent compter avec une opposition active d’importants secteurs de la classe capitaliste locale et de Washington. Cuba forme à elle seule une quatrième catégorie dans la mesure où la propriété capitaliste des moyens de production y a été bannie (sauf pour les investisseurs étrangers) .

L’importance des mobilisations populaires…

Insistons sur les cas extrêmement intéressants du Venezuela, de la Bolivie et de l’Equateur. Nous ne pouvons comprendre la politique de ces pays que si nous prenons en compte les très importantes mobilisations populaires qui jalonnent leur histoire récente. En Equateur, quatre présidents de droite ont été chassés du pouvoir entre 1997 et 2005 grâce à de puissantes mobilisations de la population. En Bolivie, il y a eu une bataille importante contre la privatisation de l’eau en avril 2000 et à la fin de l’année 2004. Les mobilisations autour du gaz en octobre 2003 ont fait tomber le président Gonzalo Sanchez de Lozada, qui s’est enfui vers les Etats-Unis . Le Venezuela a connu dès 1989 d’importantes mobilisations qui inauguraient les grandes luttes sociales contre le Fonds monétaire international qui se sont développées à l’échelle planétaire dans les années 1990. Mais les mobilisations les plus spectaculaires au Venezuela furent celles du 12 avril 2002, manifestations spontanées de protestation contre le coup d’Etat orchestré par les Etats-Unis pour renverser le président vénézuélien Hugo Chavez et porter à la présidence le patron des patrons Pedro Carmona. Ces mobilisations ont eu directement pour effet le retour de Chavez au palais présidentiel de Miraflores le 13 avril 2002, et la fuite de Carmona vers la Colombie.

Les grandes actions populaires sont donc un facteur décisif dans l’existence et la survie des gouvernements au Venezuela, en Bolivie et en Equateur.

… et de l’adoption démocratique de nouvelles Constitutions

En 1999, durant le premier mandat de Chavez, une nouvelle Constitution démocratique, rédigée par une Assemblée constituante, a été adoptée par voie référendaire. Elle garantit davantage de droits culturels, économiques et sociaux à la majorité de la population. Elle instaure également un mécanisme démocratique qui permet de révoquer à mi-mandat des élus à tous les niveaux (y compris le président de la République). L’adoption d’une nouvelle Constitution au Venezuela a inspiré ultérieurement les gouvernements de Bolivie et d’Equateur. De nouvelles Constitutions ont été élaborées dans ces deux pays par des Assemblées constituantes élues au suffrage universel, elles ont ensuite été approuvées par référendum (en septembre 2008 dans le cas de l’Equateur et en janvier 20089 dans le cas bolivien). Les changements qu’elles entraînent sont profondément démocratiques.

Les avancées démocratiques, sociales et culturelles en cours dans ces trois pays sont systématiquement passées sous silence dans la presse des pays les plus industrialisés et au-delà. Au contraire, une campagne de dénigrement est systématiquement orchestrée afin de présenter ces trois chefs d’Etat sous l’image repoussante de dirigeants populistes autoritaires qui réduisent chaque jour un peu plus le droit d’expression et de contestation.

Les expériences de ces trois pays, notamment en ce qui concerne l’adoption de nouvelles Constitutions, sont très riches. Elles devraient inspirer les peuples et les forces politiques des autres pays. Il suffit de comparer la situation en Europe avec l’absence de procédure démocratique en matière d’adoption du Traité constitutionnel pour saisir toute la richesse d’un tel processus. Bien sûr, les expériences en cours au Venezuela, de Bolivie et en Equateur sont aussi traversées par des contradictions et des limites importantes qu’il faut analyser.

En Equateur, le processus de réforme en cours mobilise de larges couches de la population. Le président Rafael Correa a été élu fin 2006 avec une large majorité, mais sans avoir un parti politique ou un groupe de parlementaires derrière lui. En dépit de la forte opposition de la droite et de tous les médias (en Equateur, il n’y avait aucun canal public étatique de télévision et de radio jusqu’en 2008), Correa a gagné le referendum afin de convoquer une Assemblée constituante avec 82% des suffrages exprimés. Le mouvement politique que Correa a construit de manière improvisée en 2007 a obtenu plus de 70% des voix lors des élections à la Constituante. Si on y ajoute ses alliés, sa majorité atteignait près de 80% des élus.

En Bolivie, le processus de révision a généré davantage de conflits. Le parti d’Evo Morales, le MAS, a bien rallié la majorité des parlementaires (55%), mais n’a pas atteint le seuil des deux tiers. La situation s’est polarisée à l’extrême à cause d’une mobilisation très agressive du camp réactionnaire. La droite est entrée en action avec une campagne raciste et la menace d’une séparation territoriale de la partie occidentale du pays où elle occupe une situation dominante. Elle a eu recours systématiquement à la violence, jusqu’au meurtre de plusieurs partisans d’Evo Morales. En 2008, celui-ci a néanmoins été confirmé dans son mandat présidentiel à l’issue d’un référendum révocatoire convoqué par l’opposition. La victoire du camp d’Evo Morales combinée à la mobilisation populaire dans la rue et à la condamnation par les gouvernements d’Amérique du Sud des violences perpétrées par la droite séparatiste ont amené celle-ci à accepter la tenue du référendum d’approbation de la Constitution en janvier 2009, en échange de plusieurs concessions sur l’autonomie des régions et la réforme agraire. La droite n’en finit pas de fourbir ses armes.

Retour au contrôle public sur les richesses naturelles

Les gouvernements du Venezuela, de la Bolivie et de l’Equateur ont pris des mesures pour renforcer le secteur public et obtenir un contrôle des ressources naturelles. Au Venezuela, l’Etat a pris le contrôle de la grande compagnie pétrolière (PDVsa – Pétrole du Venezuela société anonyme) qui, bien que publique, favorisait les intérêts privés et déclarait la plupart de ses revenus aux Etats-Unis. Cela ne s’est pas fait sans batailles et sans heurts. La classe capitaliste a organisé un coup d’Etat en avril 2002 suivi d’un lock-out qui a paralysé l’entreprise, et plus généralement l’économie du pays, en décembre 2002-janvier 2003. Le PIB du Venezuela s’est effondré dans les premiers mois de 2003, mais finalement le gouvernement a repris la situation en main avec le soutien de la majorité de la population.

Par la suite, en 2007, l’Etat vénézuélien a aussi pu prendre le contrôle d’un important champ de pétrole, la falla del orinoco. Au Venezuela, les deux tiers du pétrole sont produits par l’Etat et un tiers par les grandes compagnies pétrolières. Mais aujourd’hui, le pétrole est exploité dans le cadre de nouveaux contrats négociés, où l’Etat empoche plus de revenus que précédemment. Il faut y ajouter d’autres nationalisations : la production et la distribution électrique, les télécoms (CANTV), la sidérurgie (SIDOR qui compte 15 000 travailleurs), le secteur du ciment, des entreprises de production alimentaire (y compris la filiale vénézuélienne de la transnationale céréalière Cargill), une grande banque (Banco de Venezuela, rachetée en 2009 au groupe espagnol Santander). Toutes ces nationalisations ont été réalisées en indemnisant les propriétaires avec l’argent du pétrole. En procédant ainsi, Hugo Chavez cherche à limiter l’escalade des tensions avec les grandes sociétés privées étrangères ainsi qu’avec la classe capitaliste locale. De même, il tente d’éviter des condamnations de la part des tribunaux étrangers et d’organisations internationales comme l’OMC, la Banque mondiale et le FMI, qu’il dénonce par ailleurs.

Fait très positif : la vague de nationalisations a entraîné en 2009 un important mouvement en faveur du contrôle ouvrier et de l’autogestion. Les ouvriers des entreprises transférées vers le secteur public veulent exercer un contrôle sur la gestion des entreprises afin qu’elles servent réellement les intérêts du pays et qu’elles améliorent les conditions de travail de celles et ceux qu’elles emploient. Enfin, la réforme agraire mise en œuvre par le gouvernement vénézuélien vise à donner la terre à ceux qui la travaillent.

La Bolivie, pour sa part, a nationalisé le pétrole et la production de gaz en 2006. Evo Morales a envoyé l’armée pour contrôler les champs pétroliers, mais les multinationales restent actives car ce sont elles qui extraient le pétrole et le gaz. L’Etat est bien propriétaire des richesses naturelles, mais ce sont les grandes multinationales qui les exploitent. D’où l’importance stratégique des accords entre le Venezuela et la Bolivie qui devrait permettre à la Bolivie de renforcer la compagnie pétrolière publique pour extraire et raffiner elle-même le pétrole et le gaz. La Bolivie n’a pas de raffinerie, l’Equateur n’en a pas assez. La Bolivie et l’Equateur exportent du pétrole, mais doivent importer leur combustible et d’autres produits raffinés. Ici aussi, cela rend d’autant plus importants les accords stratégiques entre le Venezuela, l’Equateur et la Bolivie pour renforcer l’autonomie de ces deux derniers pays.

Par ailleurs, le Venezuela, la Bolivie et l’Equateur ont en commun avec la deuxième catégorie de pays (le Brésil, l’Uruguay, le Chili, l’Argentine…) une politique d’assistance publique. Il ne s’agit pas de rejeter purement et simplement ces mesures, mais il ne faut surtout pas s’en contenter. Il est essentiel de promouvoir la création de postes de travail, d’augmenter fortement les salaires, de garantir davantage les droits sociaux et économiques pour les salariés, les paysans, les artisans, les vendeurs de rue, les retraités et les autres allocataires sociaux. Le Venezuela, l’Equateur et la Bolivie ont avancé dans cette direction mais il y a encore beaucoup de chemin à faire.

Au final, les importants changements politiques, sociaux et économiques introduits dans ces trois pays n’y ont pas changé la nature capitaliste des rapports de production et de propriété dominants. Même au Venezuela, pays qui a connu le plus grand nombre de nationalisations – et de loin, le secteur capitaliste privé représentait encore, en 2009, 70% du PIB.

Equateur : l’audit de la dette

L’Equateur a pris une importante initiative concernant la dette publique. Rafael Correa a créé en juillet 2007 la Commission d’audit intégral de la dette publique interne et externe (CAIC). C’est une commission composée de douze membres des mouvements sociaux et d’ONG d’Equateur, six membres de campagnes internationales pour l’annulation de la dette du tiers-monde et quatre délégués de l’Etat (le ministère des Finances, la Cour des Comptes, la Commission anti-corruption et le Parquet général). Il n’y a pas de représentants de la société civile (ce qui inclut les associations patronales par exemple), mais bien des délégués des mouvements sociaux, comme le mouvement indigène (la CONAIE) et d’autres mouvements sociaux radicaux d’Equateur. L’idée de Correa et d’un secteur de son gouvernement était d’essayer de ne pas rembourser une partie importante de la dette publique.

A partir de novembre 2008, l’Equateur a suspendu le remboursement d’une grande partie de sa dette commerciale . Sur la base des résultats de l’audit, les autorités équatoriennes ont refusé de continuer de payer une dette identifiée comme marquée par la fraude et de nombreuses irrégularités. La presse financière internationale a hurlé au scandale car l’Equateur a osé refuser de payer alors qu’il en avait les moyens. En juin 2009, les détenteurs de 91 % des bons en question ont accepté la proposition de rachat de ceux-ci à 35% de leur valeur nominale. Cela représente une économie de 300 millions de dollars par an.

L’Equateur offre l’exemple d’un gouvernement qui adopte la décision souveraine d’enquêter sur le processus d’endettement afin d’identifier les dettes illégitimes pour ensuite en suspendre le remboursement. La suspension du paiement d’une grande partie de la dette commerciale suivie de son rachat à moindre coût montre que le gouvernement ne s’est pas cantonné aux discours de dénonciation. Ira-t-il plus loin ? Suspendra-t-il également le remboursement d’autres catégories de dettes ? Rien n’est certain. Rafael Correa et son gouvernement peuvent hésiter comme tant d’autres et poursuivre le paiement du reste de la dette. Il faut prendre en considération le fait que l’Equateur est resté isolé sur la question de la dette : les autres gouvernements (y compris celui du Venezuela) poursuivent les remboursements et ne mettent pas en œuvre d’audit pour l’instant. Un élément décisif sera la capacité de la population à se transformer en acteur direct du changement .

Confrontation, coup d’Etat et séparatisme

La stratégie des Etats-Unis et de la classe capitaliste locale est clairement axée sur la confrontation à l’égard des expériences les plus radicales (Venezuela, Cuba, Bolivie, Equateur) : le coup d’Etat contre Chavez en 2002, le lock-out patronal de décembre 2002-janvier 2003, les violences de la droite en Bolivie et ses menées séparatistes, le soutien financier massif de Washington aux organisations qui visent à déstabiliser et/ou à renverser les gouvernements progressistes en place, le coup d’Etat militaire au Honduras en juin 2009. Ce coup n’aurait pu avoir lieu sans l’assentiment du Pentagone qui exerce sur la direction de l’armée hondurienne une influence décisive depuis une cinquantaine d’années. Alors que l’Organisation des Etats américains a condamné le putsch et suspendu la participation du Honduras tant que le président constitutionnel, Manuel Zelaya, ne sera pas réinvesti dans ses fonctions, alors que l’UNASUR a annoncé qu’elle n’accepterait pas les élections convoquées sous le régime de facto, le président Barack Obama et sa secrétaire d’Etat Hilary Clinton ont adopté une attitude visant à imposer un compromis inacceptable : le retour de Manuel Zelaya à la présidence du pays en échange de l’amnistie pour les putschistes, de la formation d’un gouvernement d’unité avec ceux-ci et de l’abandon de la tenue d’un référendum constitutionnel. Washington veut ainsi montrer aux gouvernements latino-américains qu’elle n’est pas disposée à accepter sans réagir l’extension de l’ALBA, à laquelle le Honduras venait d’adhérer, et la multiplication de processus constitutionnels débouchant sur la récupération du contrôle de la souveraineté sur les ressources naturelles au détriment des privilèges des sociétés transnationales états-uniennes. Washington veut aussi empêcher la remise en cause des traités bilatéraux de libre commerce. De plus, face à la décision de l’Equateur de mettre fin à la présence de l’armée états-unienne sur son territoire , Washington a obtenu de la Colombie qu’elle mette à sa disposition sept bases militaires supplémentaires.

Les Traités de commerce entre les peuples

En opposition aux traités de libre commerce que signent certains pays d’Amérique latine avec les Etats-Unis ou l’Union européenne, les nouveaux accords qui ont été passés entre les gouvernements du Venezuela, de la Bolivie et de Cuba méritent d’être soulignés. Citons par exemple les 20 000 médecins cubains qui vont travailler volontairement au Venezuela pour fournir une médecine gratuite, en priorité dans les quartiers pauvres, ou les 50 000 opérations de la cataracte ou d’autres problèmes de la vue dont ont bénéficié gratuitement des citoyens vénézuéliens dans des hôpitaux cubains. En échange, principalement sous forme de troc, le Venezuela fournit du pétrole à Cuba. Le même type d’accord s’applique entre le Venezuela et la Bolivie.

En conclusion, les expériences en cours dans ces pays sont très différentes de l’image caricaturale et négative qu’en donne la majorité des medias. Les processus sont complexes et parfois contradictoires, des reflux sont possibles, même probables. Il est possible que les gouvernements n’aillent pas assez loin dans les transformations politiques et sociales favorables au peuple. La déstabilisation orchestrée par les classes dominantes locales et Washington peut réussir à infléchir le processus en cours.

Claudio Katz souligne une similitude possible entre les expériences en cours et ce qui s’est passé au Mexique après l’authentique révolution mexicaine de 1910-1920 : « La trajectoire suivie par la révolution mexicaine indique une autre issue possible aux processus nationalistes actuels. Cet événement a été célébré officiellement pendant des dizaines d’années comme un fait marquant de la lutte pour l’émancipation, mais en réalité il a permis à une classe capitaliste de naître au sein de l’Etat. De nombreux récits ont montré comment les figures éminentes de la révolution se sont enrichies avec les fonds publics, aux dépens de la majorité du peuple. Cette duplicité entre le mythe libérateur et la réalité oppressive a dominé pendant des dizaines d’années la vie politique mexicaine et doit être étudiée avec attention au Venezuela, en Bolivie et en Equateur. La création d’un segment de privilégiés – né des entrailles mêmes d’un processus libérateur – constitue un des deux grands dangers que les processus radicaux des trois pays doivent affronter. »

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