La question que soulève cet atelier est criante d’actualité. Comment le mouvement populaire doit-il se comporter face aux multiples partenariats qui lui sont proposés? Les exemples sont nombreux. On peut penser à ces rencontres des partenaires en éducation où étudiantEs et syndicats ont certes été parmi les invités du gouvernement du Québec, mais pour travailler sur des questions comme «Quels principes doivent guider la hausse des droits de scolarité?». Ou encore, à cette multiplication des interventions de la tentaculaire Fondation Lucie et André Chagnon (FLAC) qui réussit à diriger, par les fonds mixtes, l’engagement de l’État face à l’éducation, à la santé, aux organisations communautaires… tout cela en orientant les initiatives des mouvements sociaux pour cadrer dans les objectifs qu’elle élabore. La liste pourrait s’allonger davantage, mais ces deux exemples nous permettent de décliner plusieurs questions.
Les dés sont-ils pipés d’avance lorsque les intervenantEs du mouvement populaire sont invités à s’asseoir avec l’État et les partenaires privés? Faut-il prendre part à ces consultations, tables de concertations et partenariats ou y briller par notre absence? Quelle est la place de la mobilisation, de la contestation, de la désobéissance civile et jusqu’où est-ce possible (alors même que nous voyons poindre la menace d’une police politique avec les interventions de la toute nouvelle escouade du SPVM)? Quel(s) lien(s) le mouvement populaire devrait-il entretenir, selon les divers contextes, avec l’État? Quand des mouvements sociaux font le choix de dialoguer/discuter avec les interlocuteurs gouvernementaux, quelles conséquences cela implique-t-il au niveau de leur conception du projet de société et de la vie politique? Est-ce possible de collaborer avec l’État et autres partenaires qui s’immiscent dans les affaires sociales tout en conservant son autonomie? Depuis plusieurs décennies, le mouvement populaire doit apprendre à transiger avec l’État. Quelles sont les leçons tirées des expériences passées? Y a-t-il des acquis? Peut-on identifier des expériences (de rapport à l’État) plus inspirantes que d’autres?
Les intervenantEs de cet atelier tenteront d’apporter des éléments de réponse à ces multiples questions, par le biais de leurs expériences, militantisme et analyses du mouvement populaire et de ses déclinaisons diverses, dont les mouvements communautaire et syndical.