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Les chemins de la liberté

Après des siècles de luttes, l’horizon de l’émancipation semble être borné par le capitalisme contemporain, financiarisé, cybernétisé, le « sujet automate ». Les contradictions actuelles au sein de l’État ainsi que la crise économique, politique et environnementale montrent, comme une plaie béante, la crise plus globale du capitalisme en tant que tel. Pour autant, l’affaiblissement de l’État ne devrait être analysé comme une crise de domination de la bourgeoisie, car une telle lecture confond les contradictions internes à l’appareil d’État avec les contradictions internes à la fonction de l’État. En fait, il s’agit pour les dominants  de trouver une bifurcation face à la crise du bloc au pouvoir. Alors, quelle est la stratégie populaire pour défaire cette manœuvre?

 

La situation dans la plupart des pays capitalistes n’est pas une « crise révolutionnaire » de laquelle une « stratégie frontale » pourrait déboucher sur une « révolution », au sens classique. Quand nous parlons de révolution, aujourd’hui, il ne s’agit pas se focaliser essentiellement sur la question du pouvoir par la conquête exclusive de l’appareil d’État. Cette option privilégie le couple parti/pouvoir d’États de manière verticale, c’est-à-dire du haut vers le bas. Elle néglige la dynamique de l’appropriation  sociale par les masses de leur capacité d’autogestion, d’auto-organisation, d’autogouvernement. Au contraire, la construction d’un nouveau rapport de force implique de lutter pour que les classes populaires soient porteuses de leur émancipation. La lutte contre la domination, l’exploitation, l’exclusion, la marchandisation et la pauvreté, est un projet de libération et non de la mise en place d’autres formes de subordination par des bureaucrates/technocrates fussent-ils de « gauche ».

 

Contrairement, au modèle des adeptes du complotisme politique (manipulateur en quête de pouvoir personnel), des professionnels de la politique (les politiciens traditionnels), des experts et technocrates de l’ingénierie du « capital communautaire », le projet d’un monde libéré de la marchandisation, de l’impérialisme et de la dictature est une utopie d’hommes et de femmes en lutte. Aujourd’hui, notre tâche consiste à :

 

  • Offrir un cadre organisé où les femmes et les hommes pourront lutter en contribuant  aux combats contre l’exploitation, l’exclusion, la dépendance et la pauvreté.
  • Consolider le rapprochement entre les diverses organisations qui luttent pour l’émancipation.
  • Renforcer et étendre la solidarité internationale des peuples en faisant écouter la voix des sans voix à travers le monde entier.
  • Construire une alternative contre-hégémonique nationale, démocratique et populaire qui sera le produit du mouvement populaire.

 

En somme, promouvoir la transformation sociale par l’appropriation « citoyenne » en vue de construire une nouvelle réalité sociale.

 

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