De l’armée à Microsoft
Au tournant des années 1960, on assiste à la création d’Arpanet, une commande de l’armée américaine, qui pose les bases de ce qui allait donner l’Internet, et qui a la particularité de ne pas être facturé. Devant le succès de la micro-informatique, les grands joueurs de l’industrie adoptent ce modèle. De fil en aiguille apparaissent les incontournables PC. Au début des années 1980, Microsoft conçoit le système d’exploitation MS-DOS, ancêtre de Windows, et choisit de vendre le système d’exploitation aux fabricants de matériel informatique, et non pas en exclusivité avec le matériel. Toutefois, le fait d’offrir leur système d’exploitation sous forme de licence tarifée provoque une réaction importante, qui a pour effet de paver la voie au logiciel libre. Puisqu’il est possible de munir n’importe quel ordinateur personnel du système d’exploitation de son choix, selon la faisabilité, des citoyens et entreprises produisent des logiciels libres, comme le système d’exploitation Linux.
L’effet Web
Le début des années 2000 marque un tournant important pour le numérique, en particulier avec le développement du Web. En effet, l’Internet peut se démocratiser et le citoyen et la citoyenne peuvent s’approprier le numérique. On assiste à l’arrivée de l’application Wikipédia, ce qui révolutionne notre façon de concevoir le numérique : on offre une entité, un produit gratuit sur le Web, conçu par et pour les utilisateurs et les utilisatrices, sans tarification. Apparait en 2004 le Web participatif avec Facebook et Twitter, qui donne lieu à un mouvement entrepreneurial et à un mouvement social, avec une façon nouvelle de mettre les gens en contact. Les mouvements sociaux s’en servent abondamment pour la diffusion de leurs idées et pour les appels à la mobilisation citoyenne. Mais ce sont sur les outils du Web 2.0 que les participants et les participantes ont souligné leurs réserves, ayant peu confiance aux grandes entreprises, en particulier pour la confidentialité des données et le droit à la liberté d’expression. Il s’agit d’enjeux réels, à surveiller, mais pour les militants et les militantes, le numérique demeure un allié des mouvements sociaux, car son ingénierie aide l’individu à s’approprier une place dans la société.
Synthèse de David Patenaude[1]
Notes
- Christophe Aguiton est membre du conseil scientifique du mouvement altermondialiste ATTAC France et chercheur au laboratoire des sciences humaines et sociales de l’entreprise de télécommunications française Orange. Josée Lamoureux est économiste et conseillère syndicale à la CSN. David Patenaude est chercheur indépendant. ↑
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