Retrait du droit de grève à Air Canada, suspension d’employés qui ont osé huer la ministre conservatrice responsable de ce retrait, mise à la rue de milliers de travailleuses et travailleurs chez Aveos et concessions énormes chez les employés et employés de White Birch, ça fait pas mal de mépris pour nos lois et pour nos travailleurs en l’espace de deux semaines. Serions-nous en train de retourner à une époque d’esclavage industriel… avec la bénédiction des Conservateurs de Stephen Harper ?
L’indifférence aux malheurs de 2 600 familles
La question mérite d’être posée alors qu’on a vu ce gouvernement, à l’encontre du droit fondamental d’association pourtant inscrit dans les chartes, retirer, avec une hâte suspecte, le droit de grève aux employées et employés d’Air Canada soi-disant pour ne pas nuire à l’économie… Par contre, il se montre beaucoup moins pressé pour lever ne serait-ce que le petit doigt pour aider les 2 600 travailleurs d’Aveos, dont 1 800 à Montréal, qui ont été sauvagement jetés à la rue sans autre préavis. Comme si pour Stephen Harper, contrer l’insécurité économique pour 2 600 familles comptait moins que de rééquilibrer le rapport de force au profit des grandes corporations ?
Des dirigeants d’Aveos très prévenants
Il est vrai que les grands patrons de la compagnie Aveos se sont placés sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Mais ils ont eu soin auparavant de déclarer un boni de 300 millions de dollars au bénéfice de leurs actionnaires et d’agrandir leurs ateliers d’entretien au Salvador… question de préparer l’avenir !!!
L’indécence d’Aveos ne s’arrête pas là puisque l’architecte de la restructuration de l’entreprise, Robert Milton, « s’est mérité » une grasse rémunération de plusieurs dizaines de millions de dollars au cours des dernières années selon les chiffres fournis par le journal La Presse. En même temps que les employées et employés faisaient d’importantes concessions monétaires pour assurer l’avenir de leur entreprise. Et aujourd’hui, ils sont remerciés de leurs efforts en se retrouvant dans la rue sans savoir s’ils auront droit à leur dernier chèque de paie et au remboursement de leurs vacances.
Les principes douteux du ministre Lebel
Mais malgré tout cela, le ministre Denis Lebel se demande encore s’il doit intervenir dans un conflit de travail privé alors qu’il n’avait pas eu la même gêne, la semaine précédente, à retirer le droit de grève aux employés d’Air Canada. Mais comme il le dit si bien : « Tout cela est très complexe »… À croire que nous n’avons pas compris que les intérêts des travailleuses et travailleurs passent loin derrière les intérêts des grandes entreprises pour le gouvernement Harper.
Ça donne mal au cœur de constater jusqu’à quel point ce gouvernement, élu par le peuple pour le peuple, gouverne en se foutant justement de la gueule du bon peuple.