L’avenir de la nation québécoise est une responsabilité collective qui interpelle chacune et chacun d’entre nous. Nos prédécesseurs ont réussi la prouesse, souvent dans des conditions terriblement difficiles, de fonder, de perpétuer et de développer une nation francophone en Amérique du Nord jusqu’en ce début de 21e siècle. Nous devons en faire autant pour les prochaines générations.
Par Pierre Paquette *
À mon avis, l’avenir du Québec sera conditionné en bonne partie par notre capacité à relever trois grands défis : la lutte aux changements climatiques; la préparation du Québec au choc démographique et la vigueur des assises de l’identité québécoise.
La lutte aux changements climatiques est un défi global, urgent et nécessaire. Il y va de l’avenir de l’espèce humaine et de notre seule et unique planète. Ce défi est le plus important que le monde ait à relever. Le Québec n’y échappe pas et il doit faire sa part.
Cependant, il serait illusoire de croire que le Québec pourra aller au bout de ses ambitions dans ce domaine sans contrôler les moyens qui se trouvent actuellement à Ottawa, d’autant plus que la stratégie industrielle du Canada est essentiellement basée sur l’exploitation des sables bitumineux.
Nous avons également la responsabilité de préparer le Québec au choc démographique dont les impacts commenceront à se faire sentir vers 2015. Si l’on peut et l’on doit débattre de l’ampleur du choc démographique, on ne peut en nier les conséquences au plan des finances publiques et donc, de notre capacité future à pratiquer la solidarité et à relever les défis qui sont les nôtres.
Pour relever ce défi, il faut impérativement pouvoir utiliser les milliards de dollars que le Québec envoie chaque année à Ottawa, selon nos besoins et nos priorités propres sans avoir à toujours craindre les décisions arbitraires et unilatérales du gouvernement fédéral.
Enfin, si nous souhaitons assurer l’essor de la nation québécoise, notre devoir le plus important consiste à assurer la vigueur des assises de notre identité, soit la langue française et la culture québécoise. Or, là encore, Ottawa a une partie de notre sort entre ses mains.
La responsabilité du mouvement et des partis souverainistes consiste à proposer des idées pour relever ces défis et à tout faire pour que nos objectifs se réalisent.
La souveraineté est un aboutissement logique
Ce qui demeure le principal objectif du Bloc Québécois, c’est la souveraineté du Québec. Ce projet est d’abord et avant tout un aboutissement logique pour la nation québécoise. Maintenant que le Canada a reconnu, même du bout des lèvres, la nation québécoise, la prochaine étape consiste à obtenir la reconnaissance formelle de l’ensemble de la planète.
La souveraineté, c’est aussi un moyen de nous donner le plein contrôle de nos impôts, de nos lois et de nos moyens d’action dans le monde. La liberté collective, voilà sans aucun doute le plus beau legs que nous puissions offrir aux prochaines générations.
Bien sûr, dans un Québec souverain, les défis auxquels nous devons actuellement faire face demeureront entiers. Des décisions difficiles devront être prises. Mais nous contrôlerons alors des moyens bien plus importants qu’actuellement pour y faire face.
Le temps commence cependant à presser, car le Québec a devant lui environ 10 ans pour agir de façon décisive, avant que le choc démographique ne commence à affecter nos possibilités d’action. Il n’y a pas de catastrophe en vue. Mais nous n’avons pas non plus le loisir d’attendre patiemment, car le statu quo n’existe pas. Chaque année qui passe au sein du Canada amoindrit les capacités du Québec d’agir.
La souveraineté du Québec est plus que jamais à l’ordre du jour. Il y a urgence dans la demeure!
* Pierre Paquette est député de Joliette et leader parlementaire du Bloc Québécois à la Chambre des communes