Même s’il est soulagé que le Parti libéral de Michael Ignatieff soit devenu le premier parti fédéral à faire connaître ses engagements en matière de logement, le FRAPRU considère ceux-ci comme beaucoup trop minces, compte tenu de l’ampleur des problèmes de logement et d’itinérance.
Tout en promettant un nouveau cadre de financement à long terme du logement abordable, élaboré en collaboration avec les autres ordres de gouvernement, le seul engagement concret du Parti libéral est l’investissement de 275 millions $ par année pendant deux ans. Selon le FRAPRU, la part que le Québec recevrait de cette somme lui permettrait tout juste de subventionner 900 logements par année dans le cadre de son programme AccèsLogis, ce qui est beaucoup trop peu, compte tenu que 261 000 ménages y ont des besoins pressants de logement, selon les chiffres mêmes du gouvernement fédéral. La seule région métropolitaine de Montréal compte à elle seule 156 000 ménages locataires en difficulté.
Le FRAPRU aurait par ailleurs préféré que le Parti libéral restreigne son aide au logement social, c’est-à-dire à du logement sans but lucratif. Il considère comme extrêmement ambigüe l’appellation « logement abordable » utilisée dans la plate-forme libérale. Il se méfie aussi de l’ouverture démontrée à la mise en place d’incitatifs fiscaux qui ont historiquement fait la preuve de leur incapacité à assurer la création et le maintien à long terme de logements à bas loyer.
Le FRAPRU réclame donc que le Parti libéral bonifie et clarifie ses engagements en habitation. Il presse aussi les autres partis politiques de faire connaître leurs couleurs. Il est particulièrement inquiet du silence du Parti conservateur de Stephen Harper, au moment où l’aide fédérale à la construction de logements est tombée à zéro pour la première fois en dix ans.