Prolongement de ces initiatives, le Forum Social Mondial de Dakar va nécessairement imprimer sa marque au mouvement altermondialiste. Si le dernier Forum Social Mondial de Belem au Brésil (janvier 2009) et les mouvements indigènes ont imposé de débattre de la crise de notre civilisation, celui de Dakar devrait prolonger les réflexions sur la finitude de la planète en pointant l’accaparement des terres et la destruction de la petite paysannerie sur le continent africain. D’autre part, le forum de Dakar va être une étape décisive dans la construction d’un mouvement planétaire revendiquant la liberté de circulation des migrants. Ainsi, quelques jours avant le forum, sur l‘île de Gorée, d’où sont partis des centaines de milliers d’esclaves vers les colonies antillaises et d’Amérique du Sud, une « Charte Mondiale des Migrants pour un monde sans murs » a été rédigée comme point de départ faisant des migrants, non pas des victimes, mais des acteurs de mouvements sociaux pour transformer le monde. [3]
Là-même où Nicolas Sarozy avait déclaré que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire », les dizaines de milliers de participants du Forum Social Mondial de Dakar vont notamment se plonger dans l’immense histoire populaire des peuples africains dont l’avenir est hypothéqué par trois décennies de politiques néolibérales venues s’ajouter à des siècles de colonisation. Venant de toute la planète, les mouvements sociaux et les citoyens du monde se joignent aux peuples africains qui refusent de payer le prix des crises actuelles dans lesquelles ils n’ont aucune responsabilité.
Maximes Combes