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Le budget d’un gouvernement récidiviste

QUÉBEC, le 17 mars 2011. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se désole de constater que le gouvernement Charest semble vouloir revenir à une époque où il refusait d’entendre les messages de la population et s’entêtait à poursuivre avec des décisions qui suscitaient la grogne populaire.

En réaction au budget du Québec, la 1re vice-présidente de la CSQ, Louise Chabot, a indiqué que « des milliers de personnes sont descendues dans la rue, il y a quelques jours, pour demander au gouvernement de reconsidérer la “taxe santé” de 200 $, de repousser le retour à l’équilibre budgétaire pour 2013-2014 et de ne pas hausser les droits de scolarité. Il s’est obstiné à poursuivre dans la même voie ».

L’éducation : des mesures insuffisantes pour améliorer la réussite

La Centrale déplore qu’il n’y ait aucun effort supplémentaire pour améliorer la réussite scolaire, notamment des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA). Pourtant, il existe un consensus de tous les milieux à l’effet d’améliorer la réussite de ces élèves. D’ailleurs, en ce qui a trait aux mesures concernant l’anglais intensif en 6e année, la Centrale en questionne la faisabilité et l’improvisation, notamment en rapport avec les élèves en difficulté.

Pour les autres mesures, la Centrale trouve normal que le gouvernement rattrape son retard, en comparaison avec les autres provinces, en ce qui a trait aux équipements sportifs et informatiques (ordinateurs, logiciels, projecteurs multimédias et tableaux interactifs).

« Au cours des prochaines années, le Québec aura d’importants défis à relever pour combler les emplois disponibles, d’où notre déception de ne pas voir de mesures plus offensives pour améliorer la réussite des élèves, le taux de diplomation et la lutte au décrochage scolaire », affirme la vice-présidente de la CSQ.

La CSQ juge tout à fait inadéquat et insuffisant le projet de financement des universités qui s’appuie, en partie, sur d’hypothétiques dons des particuliers et des entreprises alors que la hausse des droits de scolarité est bien réelle. Elle est aussi déçue qu’il n’y ait pas de mesures spécifiques pour assurer le développement des cégeps, notamment en région.

En santé et services sociaux : des mesures insuffisantes pour améliorer le système

La Centrale est déçue de constater que le gouvernement ne fait rien pour renforcer et améliorer notre système de santé public. Pourtant, des solutions publiques existent, notamment le contrôle des coûts des médicaments, l’accès à un médecin de famille et l’implantation des cliniques ambulatoires publiques.

Régime de rentes du Québec

La Centrale est d’avis que la hausse des cotisations pour assurer la pérennité du régime se justifie. Cependant, elle juge inacceptable la dégradation des bénéfices, entre autres, l’accroissement de la pénalité pour les personnes prenant leur retraite avant 65 ans. « Il est bon de rappeler que le Régime de rentes du Québec est un régime d’assurance sociale qui a contribué à réduire la pauvreté. Malheureusement, l’annonce d’aujourd’hui contrevient à cet objectif et nous le déplorons », ajoute la 1re vice-présidente.

Les places développées en CPE doivent être publiques

L’organisation syndicale est satisfaite que le gouvernement ait enfin décidé de donner suite à son engagement d’octroyer les places manquantes en CPE. Elle souhaite toutefois que ces places supplémentaires soient accordées dans le réseau public plutôt que dans le réseau privé. Lors du dernier budget, le gouvernement avait choisi d’investir davantage dans les services de garde privés et nous pouvons aujourd’hui en constater les dérives.

Un manque de vision en environnement

Sur le plan de l’environnement, le gouvernement manque de vision. La CSQ déplore l’absence de mesures structurantes visant à appuyer le virage vers une économie verte. Il est ironique que la seule mesure touchant ce secteur consiste à remplacer le crédit d’impôt pour les véhicules énergétiques par un rabais d’impôt à l’achat. Concernant les gaz de schiste, la CSQ constate que le gouvernement ne fait que retarder ses projets d’exploitation puisque le budget indique certaines orientations à venir.

Des mesures à souligner

La CSQ accueille favorablement certaines mesures dont le financement de 137 millions de dollars de la première convention collective des responsables de services de garde en milieu familial et l’introduction d’un crédit d’impôt pour les travailleurs âgés.

Pourtant, des solutions existent

La CSQ est extrêmement déçue que le gouvernement n’ait pas donné suite aux propositions de la CSQ concernant la réduction du prix des médicaments, la révision de l’aide aux entreprises, la bonification du crédit d’impôt de solidarité, l’amélioration des redevances minières et  la taxation des biens de luxe.

« Ce budget se situe en continuité du budget précédent. C’est un budget de saupoudrage, un mauvais budget qui marque une opération massive de compression des dépenses. Sur 65 milliards de dollars, il n’y a que 120 millions de nouvelles mesures. De plus, il accentue le virage vers la tarification et vers l’intensification du fardeau fiscal de la classe moyenne et n’améliore en rien le sort des personnes les plus démunies », conclut Louise Chabot.

Profil de la CSQ

La CSQ représente près de 180 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.

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