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Le 29e congrès de la FTQ s’est déroulé sur toile de fond électorale

Les résolutions soumises au congrès ont peu permis d’effectuer un bilan politique de l’orientation prise par la direction de la FTQ durant le dernier mandat.

Ce n’est pas tant l’allusion aux courriels anonymes de la part du président dans son discours d’ouverture qui a marqué le malaise qui entourait ce congrès que le discours du président de la CSQ, Réjean Parent lors de la première journée. Il a affirmé que Michel Arsenault a su traverser la tempête et a fait preuve d’énormément de courage et de détermination sans jamais fléchir. Poursuivant son discours en disant que la FTQ constitue un pilier fondamental, il a ajouté que le président de la FTQ a su relever les défis. Dans le contexte de mécontentement qui régnait, son discours était pour le moins audacieux sinon déplacé.

Claudette Carbonneau a pour sa part conservé un devoir de réserve en ce qui concerne les questions internes de la FTQ et a axé son discours sur les principaux enjeux et la nécessaire solidarité.

Les résolutions soumises au congrès ont peu permis d’effectuer un bilan politique de l’orientation prise par la direction de la FTQ durant le dernier mandat. Par exemple les résolutions réclamant l’adhésion de la FTQ à la coalition contre la tarification n’ont pu être traitées, puisque la création de l’Alliance Sociale a changé la perspective. Le bilan de cette période n’a donc pu être fait. Le débat entourant l’adoption d’un projet de code d’éthique qui sera soumis au conseil général à l’automne 2011, a permis d’exprimer dans une certaine mesure la nécessité de dresser des balises comme l’a si bien exprimé un délégué des TUAC : « est-ce qu’on peut s’entendre que les relations avec le patronat ça doit se faire dans un bureau ! » Devant les allégations de trop grande proximité avec certains entrepreneurs qui ont miné la crédibilité de la centrale, Serge Cadieux, directeur exécutif du SEPB Québec et vice-président de la FTQ, a pour sa part insisté sur la nécessité de poser des gestes concrets pour redonner confiance à l’ensemble des membres de la FTQ et à l’opinion publique.

L’incertitude concernant une possible candidature et le mécontentement exprimé depuis plusieurs semaines par différents secteurs de la FTQ a surement favorisé l’adoption de résolutions qui autrement auraient nécessité un débat plus serré. Le congrès a ainsi adopté unanimement le principe du droit à l’éducation incluant la gratuité scolaire et dénonce le financement de l’éducation postsecondaire par une augmentation des frais de scolarité. Il a aussi adopté le principe de l’universalité et la gratuité des soins de santé. Par ailleurs, la question de l’utilisation et de la nationalisation de nos ressources naturelles feront l’objet d’un colloque.

Le congrès a également débattu d’une résolution qui à l’origine demandait que les mises en candidatures à la présidence et au secrétariat-général soient annoncées deux mois à l’avance. Suite aux modifications apportées par le comité des statuts, les délégués et déléguées ont adopté une résolution mitoyenne qui prévoit que les mises en nominations devront être faites à la fin de la première journée du congrès. Certains dirigeants de la centrale ont invoqué que cette résolution avait pour but d’empêcher des hurluberlus de se présenter à la dernière minute. Pour la première fois depuis près de cinquante ans l’ombre d’une candidature se fait sentir et ces dirigeants, membres du bureau de la FTQ, nous disent qu’il faut se prémunir, se protéger. Voilà une bonne façon de mettre les membres à l’aise, bienvenue la démocratie !

On ne peut tromper l’ensemble d’un congrès composé de plus de 1300 délégués représentant 348 sections locales, 30 syndicats et 16 conseils régionaux. Cela nous semble une garantie suffisante à la démocratie.

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