La Coalition solidarité santé accueille avec beaucoup d’inquiétude l’élection d’un gouvernement du PLQ à Québec, et de Philippe Couillard comme premier ministre.
La Coalition rappelle que c’est sous le règne de Philippe Couillard comme ministre de la Santé, de 2003 à 2008 :
- que les établissements du réseau de la Santé et des services sociaux ont été fusionnés pour former les immenses CSSS;
- que ces CSSS ont réduit les soins et services que leurs composantes assumaient auparavant, pour en transférer graduellement la prestation en sous-traitance dans les organismes privés, d’économie sociale et communautaires;
- qu’en fusionnant les accréditations syndicales, en modifiant le code du travail, et en ouvrant aux assurances privées la couverture de chirurgies d’un jour, on a facilité la sous-traitance des services d’entretien, de buanderie, d’alimentation, de fournitures médicales, de services à domicile, de chirurgies, de personnel, etc., à des coûts plus élevés;
- qu’on a utilisé le mode PPP [1], à l’encontre des avertissements du Vérificateur général, pour réaliser deux méga-hôpitaux dont on ne connaît pas le contenu des contrats et dont les coûts ne cessent d’augmenter depuis l’annonce de leur construction, alors que l’on se plaint du manque de budgets pour les services sociaux et de santé.
Solidarité santé se remémore que M. Couillard est ensuite parti travailler [2]pour Persistence Capital Partners (PCP), une société qui affirme elle-même sur son site web [3] se concentrer « exclusivement sur les occasions d’affaires qui ont un potentiel de forte croissance dans le domaine des services de santé ». « En ouvrant au marché les chirurgies d’un jour, un potentiel de forte croissance, il s’est ouvert toutes grandes les portes de PCP! », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition.
Solidarité santé fait remarquer qu’en dix ans de gouvernement libéral, les ressources du public ont été utilisées au service du privé qui est maintenant mieux implanté partout dans notre système public de santé et de services sociaux. Et les 50 méga-cliniques promises en campagne par le PLQ draineront encore plus de ressources publiques dans le privé.
Monsieur Couillard a lancé sa campagne électorale en se prononçant pour le financement axé sur les patients [4] en santé. La Coalition souligne que ce mode de financement est l’instrument budgétaire par lequel va se poursuivre la sous-traitance, la privatisation, et le développement du système privé de soins et services. « C’est ce que M. Couillard et son parti appellent "les vraies affaires" », laisse tomber Jacques Benoit.
La Coalition ne peut que constater que le mode de scrutin actuel continue de perpétuer l’indécence permettant à un parti d’obtenir 56 % des sièges avec seulement 41 % des suffrages exprimés. Mais elle rappelle à M. Couillard qu’il a voulu faire de cette élection une élection référendaire. Par conséquent, elle ne lui reconnaît pas la légitimité de faire de la santé une occasion pour ses « vraies affaires »!
« La santé, c’est un droit. Et au Québec, comme peuple, on a déjà fait ce choix! », conclut Jacques Benoit.
La Coalition solidarité santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.
[1] Cf. http://www.cssante.com/node/479
[2] Cf. http://www.ledevoir.com/politique/quebec/202473/philippe-couillard-au-prive-le-pq-reclame-une-enquete
[3] https://www.persistencecapital.com/fr-CA/Pages/home.aspx
[4] Cf. http://www.cssante.com/node/469