Elle s’est donc déroulée tel que prévu du 25 au 27 août à l’UQÀM.
L’ouverture des débats par Susan George a attiré environ 250 personnes, plus même si on considère le grand nombre de personnes qui n’ont pu pénétrer dans la salle AM050 ! Susan comme toujours a été décapante, sans pitié contre les pleutres et les sans-courage qui n’osent pas, même aujourd’hui, appeler un chat un chat et dénoncer le néolibéralisme. Elle s’en est prise effectivement aux atermoiements d’une certaine « gauche » associée à des forces qui s’intitulent encore « sociale-démocrates », mais qui aspirent surtout à « gérer » le système disloqué qui précipite le monde de crise en crise. Le Devoir d’ailleurs a fait un excellent résumé de sa présentation, ce qui a permis à quelques milliers de personnes d’apprendre la (grande) nouvelle que les NCS existent !
Les deux jours pleins de travaux qui ont suivi, et où se sont inscrits 155 personnes ont été studieux et attentifs. L’analyse du capitalisme « réellement existant », à la base du néolibéralisme, a permis de comprendre davantage le « code génétique » du système dominant, en plus de ses articulations principales dans l’économie, la politique, l’État. Un autre module s’est penché sur l’histoire trop peu connue des mouvements sociaux au Québec, ainsi que sur la rupture de 1917 en Union soviétique. Aujourd’hui, cette histoire (les autres histoires aussi) n’est plus enseignée.
Dans les universités, la domination quasi-totale des études dites « postmodernistes » et culturelles dans les sciences sociales occultent non seulement les analyses structurelles mais aussi l’histoire des résistances. Dans l’optique qui prévaut actuellement, ce sont des micro identités, voire des individus qui deviennent le noyau dur de la réalité sociale. Il faut dire à leur décharge que les universitaires, dans leur majorité, sont maintenant soumis à un régime quasi despotique où les carrières sont déterminés par des critères imposés qui les dirige, plus qu’avant en tout cas, à servir les intérêts des dominants. Il y a bien sûr des exceptions, y compris parmi ceux et celles qui ont contribué aux travaux des NCS. Il faut ajouter cependant que la plupart des prestations ne sont pas venues d’universitaires, mais d’intellectuels issus des mouvements sociaux.
Les participan-tes à l’université des NCS ont également beaucoup planché sur les défis actuels du mouvement populaire, en particulier de la nécessaire lutte pour l’autonomie, non seulement contre l’État capitaliste, mais également dans le sens d’une refondation du politique conçu comme une lutte de masse. À travers l’écosocialisme et l’internationalisme, ce sont les masses qui font « irruption dans l’histoire », dans leur élan d’émancipation auto-organisé. Lors de la table-ronde à la fin à laquelle ont participé des militantEs de partis et de mouvements, cette centralité de la lutte et du mouvement social a été réaffirmée.
Plusieurs des textes ayant servi de support aux interventions sont déjà sur le site des NCS, de même que les interventions comme telles, représentant les efforts collectifs et individuels de près de 50 personnes. En effet, l’université des NCS devient un intense processus de production, avant, pendant et après la prestation comme telle. Une discussion aura bientôt lieu au sein du collectif sur les suites à donner, notamment en regard aux attentes et demandes venant de plusieurs mouvements sociaux.
Pierre Beaudet
Pour le comité d’organisation de l’Université d’été des NCS 2011