Justin Trudeau espère être reconduit à l’issue des élections du 20 septembre, et promet des gestes pour le climat. Durant ses six années de mandat, il s’est pourtant distingué par un soutien sans faille à l’industrie pétrolière.
Reporterre, 17 septembre 2021
« Le problème principal du gouvernement Trudeau, c’est d’avoir été trop conciliant envers le lobby pétrolier et gazier, voire tout à fait influencé par lui », résume Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada. Que le règne du Premier ministre Justin Trudeau prenne ou non fin lors des élections fédérales canadiennes du 20 septembre, l’oléoduc Trans Mountain en restera assurément un symbole.
Revenons à mai 2018 : la compagnie Kinder Morgan était alors dans une situation inconfortable. Propriétaire de cet oléoduc reliant la région pétrolière de l’Alberta à l’océan Pacifique, elle entendait tripler sa capacité en construisant un second tuyau, parallèle au premier. C’était sans compter la farouche opposition de communautés autochtones et du gouvernement de Colombie-Britannique, province que l’oléoduc traverse. Kinder Morgan était tout près de jeter l’éponge lorsqu’un acteur inattendu entra en scène : le gouvernement fédéral de Justin Trudeau. Qui décida d’acheter l’oléoduc pour 4,5 milliards de dollars canadiens (3 milliards d’euros). Objectif : mener à terme le projet d’expansion, qui devrait coûter 12,6 milliards de dollars (8,4 milliards d’euros) supplémentaires aux contribuables canadiens d’ici à sa mise en service en 2022 ou 2023.
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Justin Trudeau assure que « le gouvernement investira chaque dollar généré par le projet Trans Mountain dans la transition écologique du Canada ». Flickr / CC BY–NC–ND 2.0 / Government of Alberta