Le 23 juin, nous célébrons la Journée des Nations Unies pour la fonction publique. Cette année, le Conseil des Syndicats mondiaux lancera la campagne « Services publics de qualité : passons à l’action! », dont l’objectif est de créer un mouvement de solidarité internationale pour faire progresser les services publics de qualité.
Et les manifestations de solidarité sont plus urgentes que jamais. La loi forçant le retour au travail constitue une attaque directe contre les travailleuses et travailleurs. En s’ingérant dans les négociations entre les TCA et Air Canada, d’une part, et le STTP et Postes Canada, d’autre part, le gouvernement conservateur s’en prend au droit à la libre négociation, un droit pourtant reconnu par la Cour suprême du Canada et plusieurs conventions internationales.
Ce projet de loi, déposé à la demande de la direction de Postes Canada, est rétrograde et pénalise lourdement nos consœurs et confrères du STTP. Jugez-en par vous-même :
- Le projet de loi impose des hausses salariales considérablement inférieures à celles proposées par Postes Canada dans sa dernière offre. Il retire 875,50 $ des poches des employés à plein temps durant les quatre années de l’entente. En tout, il s’agit d’un vol de 35 millions de dollars perpétré contre les travailleuses et travailleurs des postes et leurs familles.
- Le projet de loi C-6 donne à un arbitre, nommé par le gouvernement, la tâche de choisir et d’imposer une offre finale globale, celle du syndicat ou celle de l’employeur. Cette démarche favorise nettement l’employeur.
- Aux termes du projet de loi, l’arbitre doit voir à ce que les conditions de travail :
- soient compatibles avec celles de secteurs postaux comparables. La plupart des services postaux ont été privatisés.
- fournissent à Postes Canada la souplesse nécessaire à sa viabilité économique et sa compétitivité à court et à long terme. Souplesse, façon détournée de dire travail temporaire et faible rémunération.
- contribuent au maintien de la santé et de la sécurité des travailleurs. Quel défi, compte tenu de l’impact des changements technologiques majeurs sur la sécurité en milieu postal!
- et assurent la viabilité du régime de pension, compte tenu du ratio de solvabilité du régime. Comme il l’a fait avec Air Canada et les TCA, le gouvernement cherche à rendre les employés responsables de la viabilité du régime de pension.
- L’arbitre doit aussi tenir compte de l’obligation pour Postes Canada d’être efficace, d’accroître sa productivité et de respecter des normes de service acceptables, sans recours à des hausses indues de tarifs postaux. Autrement dit, travailler plus fort, gagner moins d’argent, perdre des avantages, risquer sa santé et sa sécurité. Méchant contrat!
Le C-6 est l’une des lois de retour au travail les plus rétrogrades. Le gouvernement fait avaler des concessions aux travailleurs des postes plutôt que d’aider les parties à conclure une entente raisonnable.
En tant que syndicalistes, il nous incombe de dénoncer cette loi. Empêchons les conservateurs de privatiser les services postaux. Veillons à ce que le service postal demeure un service public de qualité. Défendons le droit à la négociation collective. Unissons nos efforts à ceux d’autres syndicats des secteurs public et privé pour appuyer le STTP dans sa lutte.
En cette journée mondiale des services publics, mobilisons-nous pour réclamer des services publics de qualité et protéger le droit à la libre négociation collective. Nous vous encourageons à :
- signer la Charte de Genève sur les services publics de qualité;
- participer à la campagne de l’AFPC sur la défense des services publics;
- prendre part aux activités de solidarité organisées par le STTP;
- communiquer avec le bureau régional de l’AFPC afin de vous impliquer dans le conseil régional, le conseil du travail et des organismes citoyens.
Il faut signifier au gouvernement que les services publics de qualité et les gens qui offrent ces services sont essentiels à l’économie et à la société canadiennes. Montrons-lui ce qu’est la solidarité syndicale. Défendons ardemment les services publics et les droits syndicaux au Canada.