Ce livre est un document important qui nous livre une réflexion honnête et une analyse lucide des problèmes et des enjeux de justice sociale et d’équité auxquels fait face la société en ce début de XXIe siècle.
Le texte de cet ouvrage est le résultat des derniers entretiens de Marie-José Nadal avec Charles Gagnon, enregistrés entre le 17 octobre et le 10 novembre 2005 à l’hôpital, juste avant son décès, le 17 novembre 2005. Charles Gagnon avait décidé de rendre publiques ses dernières réflexions au sujet de son engagement politique et de son analyse de la société contemporaine. Ce bilan aurait dû prendre la forme d’une introduction aux Écrits politiques parus aux éditions Lux à partir de 2006.
Sans jamais renier son engagement anticapitaliste, tout en prenant ses distances avec le nationalisme et la social-démocratie, avec l’action violente en tant qu’unique mode d’action révolutionnaire pour prendre le pouvoir, Charles Gagnon revient inlassablement sur deux thèmes : l’humanisme et la crise du marxisme. L’humanisme doit sortir de la pensée des Lumières pour s’inscrire dans le monde contemporain. L’humain, la liberté individuelle et collective doivent être au cœur de la pensée politique. Pour cela, il faut dépasser la critique inaboutie du révisionnisme selon laquelle les échecs du mouvement communiste seraient le fait des déviations de ses leaders. Rompre avec le pouvoir du capital nécessite de construire des formes de production et d’organisation nouvelles. Voilà en quoi ces derniers entretiens montrent un homme en pleine réflexion politique et idéologique, laquelle reflète ses incertitudes face à l’avenir de la planète, des sociétés et des êtres humains.
MARIE-JOSÉ NADAL
Marie-José Nadal est anthropologue mexicaniste. Elle a été professeure associée au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal et professeure-chercheure invitée dans plusieurs universités du Mexique et de France.
Femme de terrain, elle séjournait depuis plusieurs mois dans le Chiapas quand les Zapatistes ont lancé leur déclaration de guerre, le 1er janvier 1994, jour de l’entrée en vigueur du traité de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique. En plus de nombreux articles, elle a publié À l’ombre de Zapata, vivre et mourir dans le Chiapas, aux éditions de la Pleine Lune en 1994, Les Mayas de l’oubli, aux éditions Logiques en 2001, ainsi que Les Femmes autochtones dans l’espace public mexicain, en 2021, aux Presses de l’Université Laval.
Épilogue par Yves Rochon
Collection «Regards solidaires»
En librairie dès le 7 décembre