Le calcul des taux de chômage par tranche de revenu de la population effectué par le Centre d’Etude du Marché du Travail (CLMS) de l’université de Boston, révèle le caractère dramatique de la crise pour les plus défavorisés. Alors que le taux de chômage national avoisine les 10%, et a atteint en décembre 17% en incluant le sous emploi résultant des temps-partiels non choisis et des chômeurs non comptabilisés, pour les américains les plus pauvres, le total du chômage et du sous emploi dépasse les 50%.
Pour les trois tranches de revenu les plus basses, le taux cumulé de chômage et de sous emploi se situe entre 29,8 et 50,2% [1].
A l’inverse, pour les couches les plus aisées, la situation est pratiquement « normale », avec un taux de chômage entre 3 et 4%, et un sous emploi total de 7,8 et 6,1% pour les deux tranches des revenu les plus élevés.
Le CLMS commente ainsi les résultats : « Une véritable dépression pour le marché du travail pour ceux qui sont situés dans les deux déciles du bas ; une profonde récession du marché du travail pour ceux qui sont situés au milieu de la distribution [des revenus], et une situation proche du plein emploi au sommet. »
« Un écart aussi effroyable entre la situation des groupes situés en haut et en bas de l’échelle sociale est un signal sans équivoque d’instabilité sociale à venir, » avertitl’éditorialiste du New York Times Bob Herbert, qui juge cette circonstance « dangereuse