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Déclaration de Montréal-Nord pour un avenir paisible

Le Comité logemetn de Montréal-Nord, Hoodstcock, La Société d’habitation populaire de l’Est0de-Montréal, Paroles d’esxclu.es

 

 

Le droit de se construire un avenir paisible et de contribuer pleinement au développement du Québec

Le constat est implacable : certains secteurs de Montréal-Nord continuent de concentrer des populations dont l’avenir est confisqué, où l’indice de pauvreté ne diminue pas au fur et à mesure des années et où, faute d’espoir, l’insécurité urbaine s’est accentuée.

La population nord-montréalaise vit un véritable abandon. La récente couverture médiatique sur les enjeux d’insécurité urbaine incluant des événements traumatisants, voire tragiques, et les appels à l’action lancés par les mères citoyennes continuent de traduire un délaissement des habitants du Nord-Est.

Les enjeux auxquels font face les nord-montréalais imposent une vision audacieuse qui va bien au-delà des solutions traditionnelles qui n’ont malheureusement eu que très peu d’impact sur les conditions de vie de cette population. La situation de crises (elles sont nombreuses) qui prévaut actuellement exige un leadership visionnaire et rassembleur et c’est ce que le milieu attend de ses élu-e-s. Il faut rapidement mettre en place des actions ambitieuses, obligatoirement concertées et ce, à court, moyen et long terme.

Il nous faut réinvestir ces espaces avec des services publics dignes, adéquats, de qualité et inclusifs. Depuis plusieurs années, les organismes du milieu et la population réclament une clinique de proximité ou un point de service du CIUSSS, un espace de socialisation pour les jeunes, plus de logements sociaux avec du soutien communautaire, des services de proximité, des installations de sports et loisirs, des espaces culturels plus nombreux et des réponses structurelles aux enjeux d’éducation, d’emploi et de santé. Il faut maintenant passer à l’action.

S’imaginer démêler des problèmes socioéconomiques complexes, ancrés et systémiques par le seul recours à la sécurité, est un leurre qui alimente encore plus le cycle de la violence. Il nous faut plutôt créer des réponses de développement social et de revitalisation urbaine qui répondent aux besoins des citoyens concernés.

Ce sont les citoyens qui écopent des effets néfastes de la répartition inégale des ressources. Ce sont eux qui subissent les conséquences d’une succession de crises : économique, sociale, politique et sanitaire. Ce sont également eux qui sont sacrifiés, qui n’ont ni les moyens de se procurer les biens de première nécessité et encore moins d’acquérir une indépendance économique.

Pourtant, plusieurs d’entre eux se trouvent au front face à la pandémie. Les infirmières et les préposés aux bénéficiaires des établissements de santé, les caissier-ère-s et les commis des épiceries; tous ces gens, qu’on retrouve en grand nombre à Montréal-Nord, risquent leur vie, et celle de leur famille pour maintenir les services de base au bénéfice de toute la société.

Investir de façon très importante, et à long terme, dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens-ne-s et dans les organisations communautaires est la perspective durable à privilégier.

Faisons confiance aux citoyen-ne-s qui habitent le quartier, à leur intelligence, à la richesse qu’ils apportent par leur participation à tous les projets communautaires, au réaménagement des espaces collectifs et à l’amélioration des relations interculturelles et intergénérationnelles.

Leur vies comptent, aussi.

 

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