Montréal, le jeudi 3 février 2011 – Plus de 1200 organisations de la société civile issues de près de 150 pays se rassembleront du 6 au 11 février prochain à Dakar, au Sénégal, afin de participer au 9ème Forum social mondial. Ce rendez-vous altermondialiste d’importance qui fête cette année ses 10 ans d’existence devrait réunir 60 000 participants. Plusieurs personnalités publiques ont annoncé leur présence au FSM 2011, notamment le président sortant du Brésil, Lula Da Silva, le président bolivien Evo Morales et les représentantes du parti socialiste français Martine Aubry et Ségolène Royal.
Le Forum social mondial (FSM) se présente comme l’antithèse du Forum économique mondial de Davos qui réunit l’élite politique et économique chaque année en Suisse pour décider des grandes orientations économiques de la planète. À la mondialisation des marchés, le FSM entend substituer la mondialisation des peuples. Il fait le constat que la libéralisation du marché mondial, les déréglementations financières et les privatisations des nombreuses services publics opérées dans la plupart des pays du monde depuis le début des années 1980 n’ont pas apporté la prospérité tant espérée aux populations. Bien au contraire, notre monde est actuellement en proie à de multiples crises (économique et financière, environnementale, alimentaire, sécuritaire) et il devient urgent de développer des stratégies de sortie de crise, de rompre avec le modèle dominant de développement fondé sur l’exploitation des ressources naturelles et humaines. Comme le souligne le Brésilien Chico Whitaker, cofondateur du FSM, «l’accumulation des analyses, des dénonciations et des propositions pour changer le monde, faites dans les Forums sociaux, a permis de voir plus clairement les grands dangers que le monde subit actuellement, de même que la nécessité d’enraciner maintenant la notion d’universalité dans les valeurs du sud du monde, et que l’ensemble des crises vécues aujourd’hui constituent une vraie crise de civilisation». Il importe donc de se rassembler et de se mobiliser «pour que l’humanité retrouve son chemin vers la paix, la justice et l’amour, et pour que la planète Terre ne soit pas détruite par l’irrationalité de la lutte pour le profit et par une globalisation dictée par les intérêts de l’argent, au détriment des besoins des êtres humains».
Plus de 700 ateliers et conférences sont inscrites au programme du FSM de Dakar, auxquels il faut ajouter plus de 200 activités décentralisées qui se déroulement simultanément, grâce à des liaisons Internet, dans 25 pays. On y traitera d’économie sociale et solidaire, de régulation de la finance internationale, de lutte contre les discriminations de toutes sortes, de reconnaissance de la diversité culturelle, de défense des biens communs de l’humanité et de la Terre-mère, de revendications autochtones, de lutte contre l’impérialisme et la guerre… Plus spécifiquement, ce Forum africain sera l’occasion d’aborder la question des migrations et des diasporas, le thème du néocolonialisme, la place de l’Afrique dans le monde et la question du mal-développement, les rapports sud-sud et la redéfinition géopolitique du monde et bien sûr la question de la souveraineté alimentaire. Parallèlement au FSM, se tiendront toutes sortes d’événements thématiques comme la Foire internationale de l’agriculture et des ressources, l’Assemblée mondiale des migrants (sur le site hautement symbolique de l’île de Gorée), le Forum mondial de la santé, le Forum mondial sciences et démocratie, le Forum mondial des autorités locales, le Forum mondial des parlementaires, l’Assemblée mondiale des habitants et le Forum mondial de théologie de la libération.
Plusieurs délégations québécoises participeront très activement au FSM 2011, conduites par des organisations de la société civile comme Les YMCA du Québec, UNIALTER, Alternatives, la CSN, le Chantier de l’économie sociale, Développement et Paix, Le Réseau Outaouais de solidarité internationale, l’université du Québec à Rimouski, Les Offices jeunesse internationaux du Québec, le Groupe d’économie solidaire du Québec, le Centre de théologie et d’éthique contextuelles québécoises (CETECQ), l’APTS, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’Université… En tout, ce sont près de 200 Québécoises et Québécois qui seront présents à Dakar pour contribuer à ce grand effort collectif pour construire un monde meilleur, émancipé du néolibéralisme et de l’impérialisme.
Ces différentes délégations québécoises s’intéresseront plus particulièrement aux questions des services publics et du travail décent, à l’économie sociale et solidaire, aux questions de genre, à la place de la jeunesse dans nos sociétés, à la mise en place d’un tribunal des peuples sur l’industrie extractive canadienne, à la gouvernance de l’eau, à la solidarité internationale, à la souveraineté alimentaire, aux médias alternatifs et communautaires, à la justice climatique et l’environnement, aux questions autochtones, spirituelles, à la science, la technologie et la recherche.
Pour contacter les délégations québécoises présentes à Dakar : canet.raphael@gmail.com
Pour plus d’information sur :
-La délégation UNIALTER/YMCA : www.quebecfsm2011.blogspot.com ; Blogue des membres de la délégation: www.partagetavision.blogspot.com
-La délégation d’Alternatives : http://parolecitoyenne.org/blogs/FSM2011/
-La délégation du CETECQ : http://rapdakar.blogspot.com/
-La délégation de l’université du Québec à Rimouski : www.moutonnoir.com