Convergences

Le mouvement est populaire, la lutte est politique

Vendredi 12 août 2016 à 16 h, à l’UQAM, R-M120

 

Le pouvoir populaire n’aspire pas à la domination. Il se donne pour objectif de développer, à travers de nouvelles institutions, autant l’exercice démocratique de l’autorité que la construction de sujets autonomes. Ses actions principales visent la construction d’espaces où le pouvoir des institutions de la société capitaliste ne puisse s’exercer et capable de contrer l’action des appareils idéologiques destinés à produire les sujets du système. Pour cela, il se propose de construire une contre-culture différente et opposée à celle dominante

Hector Mendez[1]

 

ConvergenceAu Québec comme dans plusieurs pays, les mouvements populaires et les partis progressistes cherchent à faire converger leurs efforts. Pour faire échec à la droite et au néolibéralisme, il faut en effet élargir l’impact des luttes politiques et sociales et sortir du « périmètre », un peu comme ce qu’on a vu en Espagne avec l’expérience de Podemos. Mouvements et partis par ailleurs doivent trouver des manières de travailler ensemble tout en respectant leur autonomie et leurs capacités respectives. Nous voulons donc lancer une réflexion, avec des militants et des militantes de mouvements et partis et explorer ces questions :

  • Quelles sont les plateformes électorales susceptibles de rassembler la gauche ?
  • Comment faire échec aux contraintes juridiques et politiques qui nous contraignent sur la scène politique ?
  • Comment surmonter les obstacles entravant la convergence ?

Les intervenants et les intervenantes

  •  Aurélie Lanctôt (Ricochet)
  • Christophe Aguiton (militant syndical en France)
  • Manon Massé (députée de QS)
  • Marie-Ève Rancourt (militante syndicale)
  • Ludvic Moquin-Beaudry (militant étudiant)
  • Sébastien Bouchard (militant syndical)
  • Ronald Cameron (Alternatives)
[1] MENDEZ, Hector, Le pouvoir populaire. La pensée de la transformation sociale en Amérique latine, Paris, L’Harmattan, 2015.

 

 

 

Pouvoir et hégémonies

L’outil qu’est l’organisation politique doit être conçu comme un moyen, un organe unificateur subordonné aux mouvements de masse, une totalité non fermée dans laquelle chacun apporte ses particularités, un espace de globalisation et de synthèse des pratiques anticapitalistes contre-hégémoniques et solidaires, projetées vers le socialisme et l’émancipation. Les classes subalternes deviennent autonomes de classes dominantes dans la mesure où elles construisent des espaces contre-hégémoniques. L’activité autonome est objectivement contre-hégémonique, mais elle ne pourra dépasser sa position dans la société capitaliste si elle ne construit pas des identités massives, des outils d’articulation et des stratégies de pouvoir. L’organisation politique doit abandonner définitivement les approches coercitives et l’instinct policier, qui n’agit pas par-dessus l’existence quotidienne du peuple et de ses organisations; qui soit capable de soutenir la confiance sociale, la participation et la coordination organisationnelle, qui transforme les objectifs émancipateurs en réalité, qui est un apport pour la cause, mais qui ne prétend pas l’incarner, qui casse le rapport moyen/fin, qui anticipe dans ses formes l’avenir qui se considère comme un moment et non une externalisation fixe et spécialisée d’exercice du pouvoir, qui unifie sans dominer le discours et les pratiques émancipatrices qui ne réduit pas au « logos » de l’organisation et qui occasionnellement et subsidiairement, peut servir pour la conquête du pouvoir.

Miguel Mazzeo [2]

 

Le pouvoir populaire est un pouvoir qui n’aspire pas à la domination, mais à la construction du peuple et des individus qui le composent comme sujets. Un pouvoir qui se propose comme objectif de développer à travers de nouvelles institutions l’exercice démocratique de l’autorité et la construction de sujets autonomes. Pour cela, en même temps qu’il travaille à construire sa base matérielle, des espaces ou où le pouvoir des institutions de la société capitaliste ne peut s’exercer et s’emploie à mettre en échec le fonctionnement des appareils idéologiques destinés à produire les sujets du système des appareils qui émargent à la domination beaucoup d’efforts et à construire une contreculture opposée à celle de la société dominante.

Michel Foucault [3]

[2] MAZZEO, Miguel, El eje estatal, el poder y el sujeto postlininista. Algunas reflexiones, 2014.
[3] FOUCAULT, Michel, « Pouvoirs et stratégies » (entretien avec Jacques Rancière), dans Dits et écrits 11, Paris, Seuil, 1976.

Références

  • POIRIER-ST-PIERRE, Renaud, et Philip ÉTHIER, De l’école à la rue : dans les coulisses de la grève étudiante, Montréal, Éditions Écosociété, 2013.
  • NADEAU-DUBOIS, Gabriel, Tenir tête, Montréal, Lux, 2013.

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