Le soit disant « accord » conclu dans les coulisses de Copenhague à l’initiative des Etats-Unis, de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, et auquel l’Union Européenne et le Japon se sont ralliés, stipulait que chaque pays communiquerait son « plan climat » au secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur le Climat (UNFCCC). La plupart des pays se sont exécutés. Sur base des informations communiquées, on a estimé que la hausse de température d’ici 2100 avoisinerait 4°C… Une catastrophe !
Une autre information intéressante à tirer de ces plans est la ventilation des efforts entre pays capitalistes développés et « en voie de développement » : les premiers s’engagent globalement à réduire leurs émissions de 15% environ ; les seconds prévoient que leurs émissions dévieront de 25% par rapport aux prévisions BAU. En d’autres termes : le Sud réalise presque le maximum de l’effort nécessaire, tandis que le Nord n’atteint même pas le minimum, alors que sa responsabilité historique dans le réchauffement est écrasante !
Le détail des engagements de différents pays d’ici 2020 est également très instructif. Les USA, responsables de 14,3% des émissions, ont communiqué un objectif de 17% de réduction par rapport à 2005 (alors que leurs émissions ont augmenté de 30% depuis 1990 !). Il ne sera pas réalisé, le Sénat n’ayant pas adopté la loi sur le climat proposée par Barack Obama. Le Canada s’engage aussi pour 17%. L’Australie a communiqué un objectif vague, compris entre 5 et 25% de réduction. L’UE, comme on le sait, s’engage pour 20%. Le seul pays développé à respecter –de justesse- les chiffres du GIEC est le Japon, qui s’engage pour 25%.
L’image est bien différente du côté des pays du Sud. Chine : 40 à 45% de réduction par l’amélioration de l’efficience énergétique. Brésil : 36 à 39%. Inde : 20 à 25%. Indonésie : 26%… Certes, il s’agit ici de réductions relatives, tandis que les pays développés doivent réduire leurs émissions absolument. N’empêche que le constat est là : les engagements des pays dits « en développement » sont en phase avec les mesures à prendre pour ne pas trop détraquer le climat, ceux des pays développés ne le sont pas.