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Blocage de l’édifice d’Hydro-Québec, à Montréal

La colère contre les mesures injustes du dernier budget du gouvernement Charest a monté d’un cran, le 23 novembre, alors que plus d’une centaine de membres de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics ont bloqué pendant 90 minutes toutes les entrées de l’édifice d’Hydro-Québec à Montréal, avec l’appui de plus d’un millier de personnes. « En bloquant Hydro-Québec, nous démontrons notre volonté de tout mettre en œuvre pour bloquer les mesures injustes du budget, dont la hausse brutale des tarifs d’électricité », a expliqué Marie-Ève Rancourt, porte-parole de la Coalition.

D’autres actions directes ont été organisées ailleurs au Québec. Dans la Capitale nationale, une centaine de personnes, dont plusieurs étudiantes et étudiants du Cégep F-X Garneau, ont bloqué Charest (le boulevard !), à la hauteur de Saint-Sacrement. À Rivière-du-Loup 500 membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) de la CSN, en congrès dans le Bas-du-Fleuve ont bloqué la circulation sur le boulevard de l’Hôtel-de-Ville pendant 30 minutes. À Gatineau, c’est une clinique privée de santé qui a été bloquée par une soixantaine de manifestants et de manifestantes. Le même nombre de personnes a manifesté devant les bureaux d’Hydro-Québec à Longueuil, après avoir déroulé une longue bannière de 20 pieds, visible de l’autoroute 30. À Sherbrooke enfin, 200 personnes ont participé à la manifestation perturbante de la coalition régionale.

Mme Rancourt explique ainsi la radicalisation des actions de la Coalition, formée de plus de 120 organisations communautaires, syndicales, étudiantes et féministes: « Depuis la présentation de son budget, le 29 mars, le premier ministre Charest et son gouvernement ont fait la sourde oreille aux protestations de la population. Leur seule concession a été l’abandon du ticket modérateur sur la santé et encore là, ils nous ont avertis qu’ils allaient trouver l’argent ailleurs dans nos poches. Comme le gouvernement ne comprend pas, nous devons monter le ton ».

Outre l’augmentation des tarifs d’électricité, la Coalition s’oppose à la contribution santé annuelle de 200 $ par personne, l’accélération de la hausse des frais de scolarité et la hausse de deux points en deux ans de la Taxe de vente du Québec. La Coalition qualifie ces mesures de « régressives », parce qu’elles toucheront plus durement la classe moyenne et les ménages appauvris que les contribuables riches. Elle en exige donc le retrait, tout comme celui des compressions budgétaires ayant des effets sur la qualité et l’accessibilité des services. Elle met finalement le gouvernement en garde contre toute volonté de privatisation encore plus grande des services publics.

Une autre porte-parole, Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qualifie de faux l’argument selon lequel le gouvernement n’a pas le choix : « Oui, le gouvernement a le choix. Il a le choix d’aller chercher l’argent où il se trouve, en augmentant l’impôt des contribuables à plus haut revenu et des grandes entreprises. Il a le choix de revoir les privilèges fiscaux dont ils disposent, d’augmenter les redevances des compagnies minières, d’introduire des mesures de contrôle du prix des médicaments. Il a le choix de lutter plus agressivement contre l’évasion fiscale. Il a le choix de revoir son calendrier d’atteinte du déficit zéro ».

La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics entend intensifier ses pressions d’ici le prochain budget du gouvernement québécois. Une grande manifestation nationale est notamment planifiée pour l’hiver 2011.

pour voir des photos de l’action de Montréal : http://www.flickr.com/photos/laffq/5201914553/in/set-72157625329663797/

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