Résumé: La légitimation théorique du modèle de croissance anglo-saxon repose normalement sur sa capacité à générer une croissance économique qui profite à tous et d’accroître les investissements et les innovations, ce qui assure une plus grande compétitivité nationale. Après avoir présenté ce modèle et en se concentrant sur le cas des États-Unis, nous montrerons à travers une analyse empirique de la répartition des revenus que le régime de croissance économique mis en place depuis le début des années 1980 ne profite pas à l’ensemble de la population américaine mais que, au contraire, les gains de la croissance sont concentrés entre les mains d’une élite. Ensuite, nous montrerons que le modèle ne conduit pas à une croissance des investissements productifs mais plutôt à une concentration industrielle en alimentant une vague de fusions-acquisitions. En conclusion, nous questionnerons les conditions de viabilité du modèle à terme.
Article publié dans Les cahiers de Recherche sociologique, #45, janvier 2008: 93-111.
Marc-André Gagnon est chargé de cours en économie, sociologie et science politique à l’UQAM et à l’Université de Montréal. Doctorant de science politique à l’Université York, sa thèse porte sur la nature du capital dans l’économie du savoir ainsi que sur l’économie politique de l’industrie pharmaceutique.
Lire l’article en entier: Le modèle de croissance anglo-saxon en théorie et en pratique; Analyse du régime de croissance américain [PDF – 31 pages – 372k]