Adieu Mandela

Mandela a quitté ce monde, mais pas le cœur et l’esprit de tous les peuples épris de liberté et d’égalité.

Militant de l’ANC dès son plus jeune âge, face à l’apartheid – le racisme officialisé – dont le régime odieux restera l’ami de toutes les Puissances occidentales jusqu’à son dernier souffle, il fait, après les massacres de Sharpeville en 1961, l’option de la lutte armée.

Il est arrêté en 1962 et condamné à la prison perpétuelle.

La lutte continue. Le peuple africain, par ses révoltes répétées (Soweto en 1970), par les grèves permanentes de ses syndicats ouvriers, mine l’efficacité de l’économie de l’Afrique du Sud vantée par tous les « libéraux ».

En 1990, Pretoria cède. Mandela est libéré.

Il deviendra le père de la nouvelle nation arc en ciel en imposant, avec l’ANC et le Parti Communiste d’Afrique du Sud, au-delà de l’abolition de l’apartheid, l’adoption d’une constitution démocratique et des élections qui le portent à la Présidence.

Mandela et son successeur à partir de 1997 Jacob Zuma, optent pour la modération et renoncent à engager la transformation immédiate des structures de la propriété, toujours dominées par le capital international, en particulier l’Anglo-American.

La lutte continue. Le peuple travailleur d’Afrique du Sud est désormais engagé avec fermeté dans la poursuite de son combat pour son émancipation sociale et économique.

La lutte continue. Mandela demeure vivant dans le cœur de tous ses combattants.

SAMIR AMIN

Directeur, Forum du Tiers Monde

Président, Forum Mondial des Alternatives

 

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