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À gauche, un nouveau dialogue Québec-Canada

Jeudi 11 août 2016 à 9 h, à l’UQAM, R-M120

 

Forum Social des PeuplesLes dominants au Canada cherchent à consolider leur pouvoir et à diviser les mouvements populaires. Par ailleurs, les mouvements et les luttes, du côté québécois comme du côté canadien, ont leurs rythmes et leurs cultures propres. Peut-on faire converger ces résistances ? Dans quelle mesure le Québec peut-il avoir un effet d’entrainement ? Comment les mouvements canadiens peuvent-ils jouer un rôle dans la lutte d’émancipation nationale du peuple québécois ? Comment bâtir la solidarité ?

 

Intervenant-e-s

  • André Frappier (QS)
  • David Bush (Rank and File, Toronto)
  • Leslie Thompson (militante syndicale d’Halifax)
  • Hassan Husseini (militant syndical d’Ottawa)
  • Sarah Beuhler (militante environnementale, Vancouver)
  • Andrea Levy (Canadian Dimension et NCS)

Le NPD et le Québec*
Richard Fidler

Lors du référendum de 1995, le NPD s’est coalisé avec les autres partis fédéralistes contre la souveraineté, tout comme il l’a fait en 1980. Plus tard (2000), le NPD a appuyé le gouvernement fédéral (dirigé par le Parti libéral) pour voter la loi dite sur la « clarté », qui subordonne la reconnaissance de la souveraineté du Québec à l’acceptation de la légitimité du vote par le Parlement canadien.

En 2003 sous la gouverne de Jack Layton, le NPD a tenté de se racheter. Avec son encouragement, la petite section québécoise du NPD a adopté le texte aujourd’hui connu sous le nom de la Déclaration de Sherbrooke, qui prétend offrir une vision nouvelle du fédéralisme pour que le Québec « embrasse le cadre constitutionnel canadien ». Cette vision, c’est celle du « fédéralisme asymétrique », qui signifie que le Québec pourrait exercer par rapport à des législations fédérales « un droit de retrait avec compensation, dans des champs de juridiction exclusive des provinces ». Dit autrement, c’est le « fédéralisme coopératif », qui est un processus permanent de négociation des politiques et programmes entre le Québec, Ottawa et les autres provinces et territoires.

Par ailleurs, la Déclaration de Sherbrooke reconnaît explicitement le « droit du Québec à l’autodétermination ». Elle propose également que le NPD respecte, dans l’éventualité d’un nouveau référendum, le choix qui serait adopté par 50 % + 1 des électeurs et des électrices, même si la Déclaration, en fin de compte, esquive la loi sur la « clarté ». Au total, la Déclaration de Sherbrooke se présente comme une stratégie visant l’acceptation par le Québec d’une union fédérale avant même d’avoir obtenu des garanties constitutionnelles de son caractère national.

Fait à noter, cette ambigüité du NPD diverge des positions du Congrès du travail du Canada (CTC) qui a décidé d’accepter les positions des syndicats québécois. Ainsi en 1993, le CTC et la FTQ ont signé un protocole qui accorde à cette dernière le statut d’une centrale autonome au Québec. Le CTC et la FTQ ont mis cet accord en exergue comme un modèle pour le fédéralisme canadien. Selon l’ancien président du Syndicat des postiers, Jean-Claude Parrot, cet accord établit en fait une relation de souveraineté-association entre les syndicats québécois et canadiens.

 

*Extraits du texte « Le NPD peut-il construire une alternative » publié dans les NCS, La question canadienne, n° 9, hiver 2013.

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