Québec, le 19 janvier 2011. – Dans le cadre de la présentation de son mémoire sur le projet de loi 130, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande au gouvernement de renoncer à l’abolition ou à la fusion d’organismes-conseils qui ont contribué à faire avancer des dossiers majeurs dans la société québécoise. Il doit développer de nouvelles manières d’affronter ses obligations financières sans compromettre la nécessaire concertation au sein de la société québécoise.
« Nous interpellons le gouvernement afin de préserver les missions respectives de ces organismes qui interviennent dans le champ des relations du travail, particulièrement en ce qui concerne l’équité salariale entre les femmes et les hommes. Il doit protéger les organismes publics qui sont des espaces autonomes de délibérations démocratiques et d’innovations sur les politiques publiques destinées à des groupes cibles ou au développement durable au Québec », affirme le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent.
Non à l’abolition de la Commission de l’équité salariale
La CSQ dénonce l’abolition d’un de nos plus importants acquis démocratiques nous permettant d’éliminer les discriminations salariales fondées sur le sexe. La loi sur l’équité salariale (LES) a été adoptée en 1996 à l’unanimité par l’Assemblée nationale après des années de militantisme de la part du mouvement des femmes et des organisations syndicales. Au fil des ans, cette commission a contribué à développer et à enrichir un « nouveau domaine de droit » qui intègre à la fois les droits de la personne et aussi les relations du travail. « Nous savons tous qu’il reste du chemin à faire en matière d’équité salariale et que le travail de la Commission est toujours nécessaire », ajoute le président de la centrale.
Non à la fusion des fonds de recherche
La CSQ demande au gouvernement de respecter la spécificité des fonds de recherche québécois et de ne pas donner suite à son projet de fusion des trois fonds de recherche québécois ainsi qu’à l’abolition du Conseil de la science et de la technologie. « Nous ne pouvons souscrire à cette fusion consacrée aux domaines de la santé, des sciences humaines, des sciences sociales, des arts et des lettres, des sciences de la nature et des technologies, car elle met en péril la spécificité des trois fonds existants. Ce rattachement illustre la volonté gouvernementale d’orienter la recherche scientifique en fonction de ses retombées économiques. Le gouvernement doit renoncer à cette commercialisation de la recherche », ajoute M. Parent.
RECYC-Québec : plusieurs questions demeurent
La Centrale se questionne sur l’abolition de RECYQ-Québec et sur la manière de faire, avant même la fin des consultations parlementaires ; les dés semblent pipés d’avance. Elle considère que plusieurs zones grises demeurent et c’est pour cette raison qu’elle demande au gouvernement de conserver la Société québécoise de récupération et de recyclage, mais, à défaut, de préserver la pérennité des partenariats et des concertations développés par RECYC-Québec ainsi que son mandat éducatif et de s’assurer que le volet éducatif bénéficiera de tout le soutien financier nécessaire.
Une réingénierie sans utilité
Comme centrale syndicale, la CSQ n’est pas indifférente aux difficultés budgétaires rencontrées par le gouvernement québécois. Toutefois, force est de constater que les recommandations qu’elle a formulées dans le cadre de la préparation du budget de 2010 et qui auraient permis au gouvernement de trouver des sources de financement n’ont pas été retenues.
« Nous ne pouvons rester silencieux devant cette entreprise de délestage menée par le Conseil du trésor qui fait suite à la réingénierie de l’État annoncée au début du premier mandat. Le gouvernement n’a pas fait la démonstration que ces organismes n’étaient plus nécessaires et que tout transfert à un ministère n’allait pas altérer les missions de ces organismes. Le gouvernement du Québec n’a pas fait non plus la démonstration que ces fusions ou ces abolitions entraîneront de véritables économies financières et contribueront à résorber son déficit », conclut le président de la CSQ.
Information sur le mémoire
La CSQ a présenté le mémoire de la Centrale Réingénierie de l’État : l’opération se concrétise, devantles membres de la Commission des finances publiques dans le cadre des consultations particulières et des auditions publiques sur le projet de loi no 130 – Loi abolissant le ministère des Services gouvernementaux et la Société québécoise de récupération et de recyclage et mettant en œuvre le Plan d’action 2010-2014 du gouvernement pour la réduction et le contrôle des dépenses en abolissant et en restructurant certains organismes et certains fonds. Il est disponible sur le site www.csq.qc.net.
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 180 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.